Le débat a été effectivement riche et permet de mettre en évidence l'ensemble des enjeux qui sont devant nous.
S'agissant de la question centrale de l'attractivité, il convient de maintenir l'identité très forte de chacun de nos établissements tout en mutualisant par ailleurs les coûts qui peuvent l'être pour conserver notre compétitivité. Comme l'a indiqué Nicolas Bourriaud, l'ENSBA dispose, pour son coeur de métier, d'une taille comparable aux écoles des autres pays.
Par ailleurs, l'amélioration de l'attractivité dépasse largement le cadre de l'ENSBA puisqu'elle repose aussi sur des éléments tels que le développement de campus ou encore le coût de la vie pour les étudiants.
Il convient également de ne pas aboutir à une injonction paradoxale. Ainsi, les frais de scolarité à la prestigieuse Julliard School, où je me suis rendu récemment, coûtent 38 000 euros par an, avec un système de bourse qui, bénéficiant à environ 50 % des élèves, ne permet pas de couvrir plus de 20 % de la dépense. Les étudiants doivent également assumer le coût de la vie à New York. Le directeur de cette école regrette aujourd'hui un manque de diversité dans son recrutement.
Nous sommes tous admiratifs des résultats de l'école Central St. Martins, dont les frais de scolarité s'élèvent à 15 000 livres annuelles, et qui a pour particularité d'être adossée au Commonwealth.
Tous ces éléments doivent être pris en compte dans la recherche de l'attractivité de nos écoles.
En réponse à Edmond Hervé, je souhaite indiquer, tout en partageant ses réflexions, que la difficulté pour la circulation des oeuvres ne me semble pas venir des DRAC mais plutôt de la nécessité d'un changement global de culture, où l'échange primerait plutôt que la propriété des oeuvres.
Afin de favoriser l'accès des oeuvres au public, la ministre a notamment souhaité le lancement, à l'automne prochain, d'une manifestation en partenariat avec les entreprises.
Enfin, je précise que l'ENSBA n'a connu que seize directeurs depuis 1863, ce qui traduit une relative stabilité.