Monsieur le sénateur, je m’intéresse à ce sujet depuis que j’ai pris mes fonctions de ministre de l’agriculture ; vous l’avez rappelé, l'arsénite de sodium, qui était l’un des produits utilisés pour lutter contre ces maladies du bois, a été interdit, à juste titre, car il était cancérigène et causait des problèmes environnementaux.
À partir de là se présente une difficulté majeure : trouver des solutions de rechange. Notez que cette démarche vaut aussi bien dans le domaine de la vigne et de la maladie du bois que dans d’autres domaines, compte tenu des questions posées par les produits phytosanitaires et leurs solutions de substitution potentielles, en particulier celles qui sont liées à ce que l’on appelle aujourd'hui le biocontrôle, que je cherche à développer.
Vous l'avez très bien dit : il est nécessaire de chercher ces solutions de rechange. Le ministre que je suis, les sénateurs que vous êtes, vos collègues qui sont ici, tous, nous aimerions que l’on aille beaucoup plus vite et que l’on trouve des solutions… Néanmoins, il reste clair que, depuis mon arrivée, nous avons lancé ces recherches, ces appels à des partenariats publics et privés, à l’échelle européenne.
Le soutien à la recherche à travers le compte d'affectation spéciale « Développement agricole et rural » a été prolongé, notamment via un nouvel appel à projets doté d’un million d’euros. Cet appel a ainsi permis de retenir trois projets en 2013.
Le premier consiste à étudier l’agressivité des champignons impliqués dans les maladies du bois de la vigne et à comprendre le mode d’action de l’arsénite de sodium, afin de proposer de nouveaux moyens de lutte efficace.
Le deuxième projet porte sur les microflores pathogènes et protectrices du bois de la vigne, les réponses adaptatives de la plante et le développement de marqueurs de tolérance et de diagnostic.
Le troisième projet consiste à évaluer l’impact de techniques agricoles et des facteurs environnementaux pour prévoir les maladies du bois de la vigne et lutter contre elles.
Ces trois projets, portés par des partenariats publics-privés associant, pour chacun d’eux, l’Institut français de la vigne, seront conduits jusqu’en 2016.
Au sein de mon cabinet, comme dans mon administration, toutes ces recherches font l’objet d’un suivi. Nous œuvrons au maximum à la découverte de solutions de rechange, car, comme vous l'avez dit, ce sont aujourd'hui 5 % à 10 % du bois et des ceps de vigne qui sont touchés par ces maladies, mettant en cause nos capacités de production et la faculté des exploitants à dégager un revenu.
Nous faisons donc face à une urgence. La recherche des solutions adaptées dépend justement des moyens que nous mobilisons, ainsi que de la dynamique que nous sommes capables de créer. Monsieur le sénateur, sachez que je suis, comme vous, extrêmement attentif à trouver des solutions de rechange.