Ma question porte sur l’exploration et l’exploitation future des fonds marins situés dans la zone économique exclusive de Wallis et Futuna.
Il y a trois mois, M. Arnaud Montebourg a annoncé la création d’une Compagnie nationale des mines de France. J’espère de tout cœur que cette idée inaboutie depuis vingt ans verra enfin le jour grâce au volontarisme que chacun reconnaît à votre ministre de tutelle, madame la secrétaire d'État.
Cette compagnie nationale permettrait en effet à la France de sécuriser ses approvisionnements en matières premières, notamment pour ce qui est des métaux rares et terres rares.
Comme l’a souligné l’ancien député de Saint-Pierre-et-Miquelon, Gérard Grignon, dans son rapport, l’accès à des richesses potentielles comme des hydrocarbures, des encroûtements cobaltifères, des nodules polymétalliques et des terres rares, matériaux indispensables aux industries de pointe, constitue un atout considérable pour notre pays s’il contribue à un nouveau modèle de développement durable, en particulier au profit des collectivités d’outre-mer.
À Wallis et Futuna, des campagnes d’exploration ont été menées depuis 2010 par l’Ifremer, le BRGM, Technip et Eramet. Il semble que ce qu’ils ont trouvé soit très prometteur.
Cependant, nous ne savons pas grand-chose, en particulier sur la suite. Par exemple, y aura-t-il une nouvelle campagne d’exploration ? Ce qui est passé sous silence ou peu transparent suscite toujours les craintes. Aujourd’hui, la population de Wallis-et-Futuna, ses élus et ses chefs coutumiers s’interrogent et s’inquiètent.
C’est pourquoi nous souhaitons être informés sur la nature des permis, sur l’identité des demandeurs, bref, sur ce qui se prépare et se fait.
Nous voulons être associés à la réflexion du Gouvernement. Nous voulons que notre environnement soit respecté, car nous sommes un peuple de l’océan, qui veut continuer à vivre en harmonie avec la nature. Néanmoins, cela ne veut nullement dire que nous refusons le développement technologique ; nous voulons également, en effet, être pleinement bénéficiaires des retombées économiques d’une future exploitation de nos eaux territoriales.
Une telle exploitation devra rapporter de l’argent au territoire, et non pas seulement à l’État. Dans la mesure où le Gouvernement nous demande de créer et développer nos ressources propres, cela me semble logique.
Cette exploitation à venir devra aussi créer des emplois locaux. Il serait inacceptable que des entreprises viennent se servir dans nos eaux territoriales sans créer des emplois pour nos populations.
C’est pourquoi j’espère que nous serons bien plus associés à l’avenir aux négociations menées par l’État, ainsi qu’à la rédaction du volet outre-mer du code minier. Je vous remercie par avance de votre réponse, madame la secrétaire d’État.