Intervention de Harlem Désir

Réunion du 15 mai 2014 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique européenne

Harlem Désir, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes :

Monsieur le sénateur Sutour, nous sommes effectivement à dix jours d’un scrutin décisif pour l’avenir de l’Europe, pour l’avenir de la France en Europe.

L’Europe, c’est tout d’abord un héritage précieux que nous ont laissé les pères fondateurs, celui de la paix. Nous allons dans quelques semaines commémorer le centenaire du début de la Grande Guerre, célébrer le soixante-dixième anniversaire du Débarquement. À l’heure où des troubles éclatent aux frontières mêmes de l’Union européenne, nous ne pouvons pas négliger et dilapider cet acquis fondamental ! Grâce à l’Europe, depuis maintenant plusieurs décennies, notre continent vit en paix.

Mais l’Europe, c’est surtout, aujourd’hui, l’échelon indispensable dont nous avons besoin pour agir dans la mondialisation.

Nous souhaitons qu’une forte mobilisation des Français lors du scrutin du 25 mai permette de renforcer l’action européenne du Gouvernement, afin que la voix de la France puisse demain être mieux entendue en Europe et que la réorientation vers des politiques de soutien à la croissance et à l’emploi que nous souhaitons puisse être engagée. En effet, nous ne pensons pas que l’austérité soit une réponse à la situation de notre continent.

Parce que nous ne voulons pas que les populistes, les nationalistes, tous ceux qui veulent défaire la construction européenne, puissent l’emporter lors de ce scrutin, les principes qui guident notre action sont de renforcer les politiques de soutien à la croissance, l’investissement dans les grands domaines d’avenir que sont le numérique, l’énergie, les transports, les télécommunications. Nous voulons une Europe qui défende nos industries, comme nous le faisons nous-mêmes à travers le décret qui a été signé aujourd’hui par le Premier ministre et le ministre de l’économie. Nous voulons bâtir des industries européennes dans les domaines d’avenir.

Nous ne voulons pas non plus que l’Europe soit seulement un marché ; nous ne voulons pas d’une Europe du dumping social, comme en témoigne l’accord important sur les travailleurs détachés que nous avons réussi à obtenir ; nous voulons l’alignement des droits sociaux par le haut ; nous voulons une Europe dont tous les pays se dotent d’un salaire minimum ; nous voulons que les mêmes protections sociales soient assurées à tous les travailleurs en Europe.

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