Intervention de Annick Girardin

Réunion du 26 mai 2014 à 14h30
Politique de développement et de solidarité internationale — Suite de la discussion et adoption en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission modifié

Annick Girardin :

Je voudrais revenir brièvement sur certains points, même si nous aborderons à nouveau tous ces sujets lors de l’examen des amendements.

Je commencerai par la cohérence.

Votre préoccupation, mesdames, messieurs les sénateurs, est aussi celle du Gouvernement. Tous les collèges du Conseil national du développement et de la solidarité internationale, instance que j’ai réunie pour la première fois au début de la semaine, ont insisté sur l’indispensable nécessité d’une cohérence entre les ministères et entre les différents partenaires. Je vous propose d’ailleurs, comme je l’ai demandé au CNDSI, que ce thème soit l’un de nos sujets de réflexion afin que, au-delà du projet de loi, cette cohérence puisse encore être améliorée.

Concernant le pilotage, vous nourrissez tous des inquiétudes. J’aurais envie de vous dire que le Gouvernement y répond : d’abord, par le projet de loi, qui est le cadre politique adéquat ; ensuite, par une coordination des interventions de l’État. C’est vrai que le CICID ne s’était pas réuni depuis 2009. Maintenant, c’est chose faite ! À l’avenir, il se réunira régulièrement. J’ajoute que, en la matière, mon secrétariat d’État est chef de file. L’AFD est certes pilotée par trois tutelles, mais celles-ci se coordonnent et ont une vision commune. En outre, le système d’évaluation tel qu’il est proposé est satisfaisant, et nous pouvons nous en féliciter.

J’en viens à l’absence de programmation budgétaire, sur laquelle vous avez été nombreux à m’interpeller. Il nous a semblé plus pertinent de réserver les questions purement budgétaires aux lois de finances. Le projet de loi est le mode d’emploi des moyens, si je puis dire, dont il revient aux projets de loi de finances de préciser les montants. L’objet du présent texte est donc d’affirmer une volonté politique.

Quant aux aides multilatérales, j’estime qu’elles sont importantes pour atteindre la masse critique dont nous avons besoin, d’autant que les moyens sont de moins en moins au rendez-vous. Il nous faudra donc faire avec un peu moins ou avec des leviers différents. L’aide multilatérale permet de lever des fonds au-delà de nos propres actions. Il est également important de permettre à l’AFD de travailler avec des fonds multibailleurs. Ce point devait être précisé, me semble-t-il.

Une question m’a été posée sur les prix de transfert et sur la fiscalité. La priorité de la France, cela a été dit à plusieurs reprises, est de renforcer les ressources domestiques et de lutter contre l’érosion fiscale. Or ces questions ne peuvent être portées – c’est ce que fait la France – que dans le cadre de l’OCDE ou du G20, puisqu’elles concernent la plupart du temps des multinationales. C’est à cet échelon que notre pays doit concentrer ses efforts afin d’obtenir des modifications des différentes réglementations. Il nous faut également travailler sur ces questions en partenariat étroit avec les pays que nous voulons aider ou accompagner. Il convient évidemment de renforcer la fiscalité, notamment au travers de l’initiative « inspecteur des impôts sans frontières » mise en place par l’OCDE.

Pour conclure, je tiens à rappeler – je l’ai dit dans mon intervention liminaire – que l’éducation de base est l’une de mes priorités, de même que la formation professionnelle ou la formation à la citoyenneté. Tout cela va contribuer à la pérennité de notre politique de développement.

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