Intervention de Claude Domeizel

Réunion du 10 juin 2014 à 14h45
Débat : « quel avenir pour les colonies de vacances ? »

Photo de Claude DomeizelClaude Domeizel :

Un autre élément d’explication est l’évolution des structures familiales : l’augmentation du nombre des familles recomposées fait que davantage d’enfants partent en vacances successivement avec chacun de leurs parents ou avec leurs grands-parents. Par ailleurs, les communes ont mis en place des centres de loisirs sans hébergement, les centres aérés, ce qui fait que, progressivement, la fréquentation des colonies de vacances a baissé.

Surtout, l’augmentation du coût pour les familles modestes a sans doute été l’un des facteurs les plus redoutables pour les colonies de vacances.

Pourtant, le besoin de colonies de vacances est patent. En effet, pour les enfants, elles permettent l’apprentissage de l’autonomie et de la responsabilisation, en même temps que celui de la vie en communauté, en dehors du cadre familial. Or ces apprentissages ne sont pas possibles dans les centres de loisirs sans hébergement.

Je voudrais en venir à des considérations plus actuelles sur ce sujet. En 2003, je m’étais inquiété de l’héritage des colonies de vacances, en particulier de son aspect immobilier. J’avais donc interrogé le gouvernement de l’époque sur le parc immobilier désaffecté anciennement occupé par les colonies de vacances. Ce problème est particulièrement prégnant en zone rurale, où les colonies de vacances étaient principalement installées.

La réponse que j’avais obtenue était complètement à côté du sujet, puisqu’elle évoquait des mesures incitatives en faveur de l’habitat dans les territoires ruraux. Cette réponse n’avait absolument rien à voir avec ma question, les communes rurales n’ayant pas les moyens de réhabiliter ou d’aménager ces grands bâtiments tombant parfois en ruine.

On avait donc oublié que les accueils de séjour de vacances pour mineurs apportent bien évidemment une plus-value au tourisme dans les départements littoraux ; tel est aussi le cas dans les zones de montagne, y compris dans les territoires difficiles d’accès.

Ainsi, les départements des Alpes du sud se situent encore aujourd’hui dans le peloton de tête pour le nombre de journées passées en colonies de vacances. Néanmoins, s’il est plus facile de reconvertir, après leur fermeture, des centres de vacances pour mineurs situés au bord de la mer en résidences secondaires ou en résidences de tourisme classiques destinées à accueillir des familles, il n’en est pas de même en montagne où la fermeture signifie bien souvent l’abandon du site, et ce, alors même que des centres de vacances pour mineurs en activité sont un soutien non négligeable pour l’économie locale.

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