Je voudrais, moi aussi, souligner la qualité du travail fourni par note rapporteure. Il me semble toutefois important de rappeler que l'on ne saurait parler de prostitution, mais qu'il existe en fait des prostitutions : les chercheurs utilisent ce terme au pluriel. C'est un phénomène complexe, qui recouvre des situations très hétérogènes. Cette suggestion sémantique ne change rien au fond, cependant. J'adhère aux recommandations concernant le système éducatif et la prévention, le plus en amont possible. Je voudrais aussi insister sur la surreprésentation, parmi les personnes en situation de prostitution, de victimes d'abus sexuels pendant l'enfance : ce constat est fait par les sociologues. À cet égard, je tiens à observer que la France est le seul pays d'Europe à n'avoir pas travaillé, dans le cadre parlementaire, sur les abus sexuels commis dans le cadre du catéchisme. Même l'Église, si je me réfère aux contacts que j'ai eus avec plusieurs évêques, serait prête à faire la lumière sur ce point. Nous ne pouvons pas nous exonérer de ce travail, même si le respect du principe de laïcité pourrait expliquer les réticences de certains de nos collègues dans ce domaine.