Ayant longtemps été adjoint au maire, chargé de la solidarité, d'une commune comptant 28 % de demandeurs d'emplois, je connais bien le sujet de la pauvreté. Celle-ci touche d'ailleurs de plus en plus des personnes qui ont un emploi, en particulier des jeunes. Ces derniers, dont les parcours professionnels sont souvent hachés, ne sont pas toujours éligibles aux dispositifs d'aide et finissent par renoncer à faire valoir leurs droits.
Les plus âgés sont quant à eux confrontés à un certain nombre de reculs des politiques sociales qui conduisent notamment à la diminution du taux de remplacement lorsqu'ils partent à la retraite. La suppression de l'allocation équivalent retraite (AER) pose elle aussi des questions de fond dans la mesure où elle plonge dans la pauvreté des personnes qui ont pourtant travaillé toute leur vie. Beaucoup, confrontées à des restes à vivre qui diminuent, sont prises dans une spirale du déclassement.
Dans une société où les plus fortunés voient leur niveau de vie s'améliorer toujours davantage tandis que celui des plus pauvres diminue, la question de l'impôt sur la fortune (ISF) doit également être posée de façon à dégager de nouvelles marges de manoeuvre pour la mise en place de politiques sociales qui puissent répondre aux besoins que vous avez identifiés.