Intervention de Bruno Sido

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 24 juin 2014 : 1ère réunion
Transition énergétique — Audition de M. Henri Proglio président-directeur général d'électricité de france edf

Photo de Bruno SidoBruno Sido :

Le coût de production est une variable centrale. On voit que l'hydraulique produit à moindre coût parce que les barrages sont amortis - même s'il faudra bientôt, si j'ai bien compris, ajouter le prix des poissons victimes de l'entretien des équipements... Pour les énergies renouvelables, il faut compter les surcoûts liés à l'intermittence et je crois qu'avec 30 %, vous êtes bien modeste. S'agissant de l'électronucléaire, nous avons adopté un prix légal à 42 euros le mégawattheure, mais vous nous dites qu'il vous revient à 55 euros : pourquoi une telle différence ? D'où vient cette dérive et où s'arrêtera-t-elle ? En d'autres termes, quel est le prix réel du nucléaire ? Les normes ne cessent de se renforcer pour le démantèlement, on doit désormais transporter le moindre déchet même de faible intensité jusqu'au centre de stockage de Morvilliers, dans l'Aube ; pour les déchets les plus radioactifs, le projet du centre industriel de stockage géologique (Cigéo) n'est pas encore arrêté, son coût ne cesse de croître à mesure qu'on le reporte et que l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) y ajoute des études préparatoires, alors même que ce chiffrage est indispensable pour établir le coût global de l'électronucléaire ; on nous annonce un moratoire de deux ans, puis que le projet pourrait voir le jour prochainement dans un texte : qu'en est-il précisément ?

En ma qualité de président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, je tiens à témoigner que, en préparation d'une table ronde importante sur l'énergie qui devrait se tenir en septembre, des opérateurs allemands de l'électricité m'ont contacté pour me dire l'erreur faite par Mme Angela Merkel au lendemain de l'accident de Fukushima, de programmer l'arrêt de l'électronucléaire allemand : nos partenaires, qui sont aussi nos concurrents, nous disent que nous ne sommes pas obligés de commettre les mêmes erreurs qu'eux... Mais nous en reparlerons lors de cette table ronde très ouverte. Vous y serez invité, ainsi que les contempteurs du nucléaire...

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