Intervention de Benoît Hamon

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 24 juin 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Benoît Hamon ministre de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche

Benoît Hamon, ministre :

J'ai eu l'occasion de m'exprimer sur cette pétition visant une épreuve qui portait strictement sur le programme de terminale. Je ne changerai en rien les épreuves ou les programmes en fonction des réactions qui s'expriment sur les réseaux sociaux, alors même qu'existent des commissions d'harmonisation des corrections placées sous le pilotage de l'inspection générale. En dépit des grèves de la SNCF et de l'impact des réseaux, les épreuves du baccalauréat se sont déroulées dans de bonnes conditions.

En outre, contrairement à ce qui a pu être dit, il n'y a pas eu de fuites de sujets des épreuves de philosophie du baccalauréat général ou de français du baccalauréat professionnel. Mais nous avons dû consacrer près d'une journée à démentir la rumeur. Saluons, à cette occasion, la réactivité de l'État et de ses différents services. Dans une école apaisée, on ne peut travailler en fonction de l'immédiateté qui est la règle des réseaux sociaux et j'aimerais que la presse tienne plus compte de cette réalité.

S'agissant de la notation, il est vrai que le système actuel peut décourager certains élèves qui ont le sentiment de ne jamais faire aucun progrès. Les nouveaux modes d'évaluation constituent un complément à expérimenter Il importe donc que la progression dans l'acquisition des connaissances soit davantage encouragée. D'ailleurs, à la question de savoir si le brevet des collèges ou le baccalauréat doivent évoluer, la réponse réside dans l'évaluation du socle de connaissances tout au long de la scolarité. La bienveillance doit primer et le témoignage de M. Maurice Antiste corrobore l'expérience de nombreux enseignants qui militent en faveur d'un usage de la note à bon escient.

S'agissant de l'utilisation du numérique, la formation des enseignants devrait bénéficier également de la mise en oeuvre du plan e-éducation en cours d'élaboration avec le ministère de l'économie, car il importe d'assurer l'usage massif de cette technologie dans les classes. Si 97 % des enseignants souhaitent utiliser cette technologie dans leur enseignement, ils ne sont plus que 5 % à s'estimer en mesure de le faire ! Équiper les établissements et former les enseignements sont les deux faces d'une même priorité ; un appel à projets est en cours. Remarquons aussi que le numérique entraîne un changement du statut de l'erreur qui améliore la confiance des élèves.

Le choix effectué par la ville de Lyon en matière de rythmes scolaires a été validé par les conseils d'école conformément au décret du 5 mai 2014 autorisant des expérimentations. La possibilité de concentrer sur un après-midi les activités périscolaires s'adressait en priorité aux intercommunalités rurales qui éprouvent de grandes difficultés à mobiliser des intervenants de qualité. Il ne m'appartient pas de juger de l'utilisation des après-midi, mais je dois reconnaître que ce créneau horaire peut être une formidable opportunité pour les associations d'éducation populaire. Nous évaluerons les bienfaits de cette réforme à l'issue de sa première année de mise en oeuvre.

L'année en cours est par ailleurs décisive pour le fonctionnement des ÉSPÉ dont le lancement a pu connaître quelques difficultés désormais surmontées. Le comité de suivi présidé par le recteur de Grenoble Daniel Filâtre s'attache à examiner la gouvernance de ces établissements, ainsi que le contenu des maquettes de formation et les modalités de l'alternance des étudiants.

Le statut professionnel des directeurs d'école, qui se sont vus accorder une décharge d'un tiers de temps si leur établissement contient plus de neuf classes, doit également être examiné.

L'usage des CLOT doit en effet être proposé, non seulement aux enseignants mais aussi aux publics des universités, y compris étrangères, où sont formés des étudiants francophones.

Je terminerai mon propos en évoquant la situation des auxiliaires de vie scolaire, désormais dénommés « accompagnants des élèves en situation de handicap » (AESH). Nous avons porté un terme à leur précarisation grâce à une validation des acquis de l'expérience (VAE) et au passage à des contrats à durée indéterminée (CDI). Le travail accompli par ces personnels, auprès des quelque 239 000 élèves en situation de handicap, est essentiel et l'évolution de leur statut est, pour moi, une priorité.

La réunion est levée à 18 h 35.

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