C’est ainsi que les entreprises les plus riches, celles du CAC 40, qui versent des millions d’euros de dividendes à leurs actionnaires, bénéficieront d’une réduction de cotisations sociales à hauteur de plusieurs milliards d’euros et de la suppression progressive de la contribution sociale de solidarité des sociétés, mesures qui s’ajoutent aux 20 milliards d’euros accordés l’année dernière au titre du CICE, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
Et tout cela, pour quels résultats ? La croissance est en berne et le taux de chômage ne cesse de progresser.
Du côté des salariés, des fonctionnaires, des familles et des retraités, le bilan est plus mitigé, avec la ratification de la nouvelle convention d’assurance chômage, qui précarise un peu plus ceux qui peuvent prétendre à une indemnisation, l’autorisation de procéder à des licenciements économiques, même pour les entreprises qui reversent des dividendes, l’instauration d’une taxe sur les retraites censée financer la perte d’autonomie, le maintien du gel du barème de l’impôt sur le revenu, l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein, le gel des pensions de retraite et de l’allocation de logement familiale…
Les classes moyennes et populaires, qui voulaient rompre avec l’esprit du Fouquet’s et qui ont cru en celui du Bourget, font leurs comptes, et il apparaît qu’ils sont les grands oubliés de votre politique.
Monsieur le ministre, ne croyez-vous pas qu’il soit grand temps de répondre – enfin ! – aux aspirations populaires qui ont conduit à l’élection du Président de la République et de dire « stop » à la surenchère du MEDEF ? §