Je commence par saluer la qualité de ce rapport d'information, qui fera date. Il ne pouvait en être autrement, étant donné la qualité de la rapporteure et celle du président ! Ces dossiers techniques réclamaient un travail de longue haleine.
Si la France est souvent en avance dans la recherche fondamentale, les applications sont développées par d'autres. Nous avons inventé le Minitel, et Bill Gates en a tiré parti. Il en a été de même des biotechnologies végétales... Le numérique pénètre tous les aspects de l'économie, il est à la source de nombreux gains de productivité et de compétitivité. La mainmise des États-Unis sur la sphère de l'Internet est donc inquiétante. L'Europe doit réagir, cela devra être une des priorités de la nouvelle Commission européenne. L'amende infligée à BNP Paribas montre bien qu'une loi américaine peut devenir mondiale. Veillons à ce qu'un Internet mondial ne devienne pas américain !
L'importance de la protection des données ne saurait être sous-estimée : sans elle, la méfiance qu'inspirera l'Internet empêchera que son formidable potentiel de diffusion de la connaissance et de création de lien social ne soit exploité. L'Europe est consciente de cet enjeu, comme en témoignent plusieurs rapports publiés récemment par la Commission européenne - même si nous avons tendance à être un peu naïfs face à l'espionnage industriel.
Ce rapport comporte nombre de recommandations intéressantes. Je soutiens en particulier celle qui préconise la création au Sénat d'une commission du numérique, si nécessaire en regroupant la commission des affaires économiques et celle du développement durable. Le Sénat a une culture d'avenir ! La prochaine Commission européenne devra prendre rapidement la dimension de ces questions.
Bref, ce rapport arrive à point nommé. Je n'ai qu'un regret : n'avoir pu participer à toutes les étapes de son élaboration.