Ce sont moins les 30 % de détenus souffrant de troubles psychiatriques qui m'inquiètent que les 10 % si atteints que la peine n'a aucun sens pour eux. Leur discernement était plus aboli qu'atténué, et ils ont été incarcérés faute d'alternative. Cela fait des prisons, en un sens, le plus grand hôpital psychiatrique de France. À l'inverse, des personnes extrêmement dangereuses - pousseurs de métro, schizophrènes... - sont en liberté, car les lits manquent en hôpital psychiatrique fermé. L'assassinat récent d'une institutrice dans le sud de la France nous rappelle cette réalité... On attend qu'ils commettent l'irréparable pour les condamner et les enfermer.
Un article publié dans Le Monde d'hier consacré aux prisons américaines indiquait qu'en France, 60 % des détenus étaient de confession musulmane. Comment ces chiffres ont-ils été obtenus, puisque les statistiques ethniques sont interdites en France ? Si ce chiffre correspond à une réalité, n'impose-t-il pas de réfléchir à ce problème ?