Intervention de François Rebsamen

Commission des affaires sociales — Réunion du 10 juillet 2014 : 1ère réunion
Conférence sociale 2014 — Audition de M. François Rebsamen ministre du travail de l'emploi et du dialogue social

François Rebsamen, ministre :

L'apprentissage se heurte à certains freins spécifiques à notre pays. M. Cardoux évoque avec raison la complexité du contrat, du suivi, du contrôle. Toutefois, comme il s'agit de jeunes de 16 ans, certaines garanties ne sont pas superflues. Par exemple, nous avons mené une campagne de prévention contre les chutes de grande hauteur dans le métier de couvreur. Faut-il autoriser les apprentis couvreurs à monter sur les toits ? Oui, faute de quoi ils n'apprendront pas le métier, mais pas dès leur entrée en apprentissage. L'accent doit être mis sur les maîtres d'apprentissage et leur formation. Il faut valoriser leur rôle comme dans les autres pays. Des mesures simples peuvent y contribuer dans la fonction publique. De même, beaucoup de jeunes apprentis abandonnent en cours de formation, mais les employeurs se voient contraints de les payer jusqu'au terme de leur contrat. Là encore, il est facile de donner de la souplesse. N'oublions pas toutefois que 70 % des apprentis restent dans l'entreprise une fois leur formation achevée. D'ailleurs, dans les TPE, ils reprennent souvent, à terme, l'entreprise.

Le ministre de l'éducation nationale a présidé, lors de la conférence sociale, une table ronde sur les jeunes et l'apprentissage. Le Gouvernement a fixé un objectif de 60 000 apprentis dans l'éducation nationale. Un effort sera réalisé pour favoriser la connaissance du monde de l'entreprise dès la troisième. L'étude Pisa montre que les jeunes Français sont ceux qui connaissent le moins le monde de la finance. C'est regrettable. L'apprentissage est souvent perçu comme une voie de garage, une punition en cas d'échec en voie générale. Pourtant l'apprentissage est aussi une voie d'excellence. Hier, je clôturais l'assemblée générale de la fédération Syntec : elle compte 14 000 apprentis, la plupart d'entre eux ont bac plus quatre !

Les aides, comme la prime de 1 000 euros ou le crédit d'impôt de 1 600 euros, ont été resserrées, sous conditions, au profit des entreprises qui recourent le plus à l'apprentissage, soit les entités employant moins de 11 salariés. Le nouveau dispositif prévoit le versement d'une prime de 1 000 euros pour le premier apprenti sous réserve de la conclusion d'un accord de branche. Il y en aura, Madame Debré ! Soyons optimistes. Des négociations sont ouvertes dans les cinquante plus grandes branches. Dans la métallurgie, qui concerne 1,6 million de salariés, les choses sont très avancées.

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