Qu'est-ce qui motive une embauche ? L'activité, c'est-à-dire la liste de nos commandes, plutôt que les subventions ou les aides, qui n'ont jamais qu'un effet ponctuel sur la décision d'embauche. L'activité est, elle, directement liée au marché, à l'évolution de la demande et au lieu de production, qui détermine le coût et les conditions de production.
Les exonérations de charges sociales sont un facteur parmi d'autres, qui entrent dans le calcul global. L'exonération « Fillon » représente 3,5 millions d'euros pour Renault, c'est peu par rapport à notre masse salariale et aux décisions de stratégie industrielle.
Je ne suis guère en capacité, ensuite, de chiffrer le nombre d'emplois sauvegardés par les exonérations de charges, parce que nous ne faisons pas ce calcul. Le Cice, ensuite, a représenté 35 millions d'euros l'an passé, il devrait atteindre 45 à 50 millions cette année et nous serions à 75-80 millions en année pleine si le plafond était porté à 3,5 Smic. Ici encore, c'est peu par rapport à notre masse salariale, mais cela compte par son effet levier et c'est devenu un élément important du calcul d'ensemble. Ces chiffres sont également à rapporter à notre niveau d'investissement, qui se situe entre 400 et 700 millions annuels.
Il faut voir aussi que dans l'automobile, le niveau de compétence nécessaire aux opérateurs est globalement sous-évalué. L'image de l'ouvrier sans qualification n'est plus de mise, aujourd'hui on peut considérer qu'en-deçà d'un bac pro, un ouvrier rencontrera des difficultés d'évolution au cours de sa carrière, aujourd'hui les opérateurs travaillent sur des machines complexes et ils suivent la qualité de leurs produits. Les politiques d'aides doivent en tenir compte, ou bien nous ne préparerons pas bien l'avenir. Renault est donc très attachée au Cice et nous voudrions bien, du reste, qu'il soit davantage ciblé sur l'industrie.