Quand les troupeaux diminuent, quand les élevages laitiers régressent, les conséquences ne sont pas seulement agricoles, elles sont aussi environnementales. Nous le voyons, les paysages, la nature changent.
Dans une région comme le Perche, où l’élevage est une tradition – on y trouve beaucoup de chevaux, mais aussi des normandes –, si les paysages changent, c’est parce que les prairies sont en train d’être retournées : des terres jusqu’alors consacrées à l’élevage sont mises en culture. Voilà encore quelques jours, je me trouvais à un comice agricole : peu d’animaux étaient présents ; en revanche, on pouvait découvrir d’énormes machines agricoles, qu’on n’avait jamais vues, destinées non pas à l’élevage, mais à la culture.
Le découragement des agriculteurs est d’autant plus grand qu’ils savent que les règles ne sont pas respectées en Europe. Des pays comme l’Allemagne font appel à une main-d’œuvre moins coûteuse, en provenance des pays de l’Est. Dans les années quatre-vingt, nous nous inquiétions à juste titre du devenir d’un certain nombre de cultures après l’élargissement de l’Europe à l’Espagne et au Portugal, du fait d’une main-d’œuvre meilleur marché. À l’heure actuelle, le phénomène est tout à fait différent : qui aurait pu imaginer qu’un pays au niveau de vie élevé comme l’Allemagne produise du lait compétitif par rapport au lait français ?
Madame la secrétaire d’État, en suppléant le ministre de l’agriculture, vous êtes tout à fait à votre place. Je rappelle en effet que vous étiez chargée des questions agricoles au parti socialiste.