Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, nous procédons à la nouvelle lecture d’un projet de loi que nous avons rejeté avant même de l’avoir examiné jusqu’à son terme – un exercice devenu presque habituel dans le domaine budgétaire.
À cet égard, je ne répéterai pas de manière détaillée les considérations juridiques que j’ai déjà eu l’occasion d’exposer ; je vous rappellerai simplement que l’Assemblée nationale ne pourrait reprendre aucun amendement voté par le Sénat si nous devions rejeter l’ensemble de ce texte.
La commission mixte paritaire qui s’est réunie la semaine dernière afin d’élaborer un texte commun sur le projet de loi de finances rectificative pour 2014 a échoué, car il n’a pas semblé possible d’aboutir à une rédaction qui ait des chances d’être adoptée dans les mêmes termes par les deux assemblées.
Le Sénat ayant rejeté le projet de loi, c’est sur le fondement de son texte de première lecture que l’Assemblée nationale a statué en nouvelle lecture, modifiant 12 articles sur les 36 que compte ce texte. Je vais m’efforcer de présenter les principales de ces modifications, en commençant par celles qui reprennent des dispositions adoptées par le Sénat en première lecture.
À l’article liminaire, l’Assemblée nationale est revenue à la prévision de solde structurel et de solde conjoncturel qui figurait dans la version initiale du projet de loi ; le Sénat l’avait souhaité, aussi nous en réjouissons-nous.
À l’article 1er ter, elle a voté un amendement que notre assemblée avait elle-même adopté sur l’initiative de notre collègue Jacques Mézard, aux termes duquel les entreprises ne sont responsables que de l’éligibilité à l’écoprêt à taux zéro des travaux qu’elles réalisent, notamment lorsque ceux-ci sont inclus dans un bouquet de travaux.
À l’article 2 bis, les députés ont adopté un amendement, sous-amendé par le Gouvernement, reprenant celui qu’avait voté le Sénat sur l’initiative de nos collègues François Patriat et André Reichardt. Cet amendement vise la création d’un fonds de péréquation géré par l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat et la répartition du plafond de la taxe affectée en fonction de la situation financière de chaque chambre consulaire.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale a modifié sept articles du projet de loi de finances rectificative pour 2014. Mes chers collègues, permettez-moi de vous présenter les principaux changements qu’elle y a introduits.
À l’article 1er quater, relatif au marquage et à la traçabilité des produits de tabac, elle a adopté un amendement du Gouvernement tendant à assurer la conformité de l’article à la directive européenne ; cette question avait été soulevée dans notre hémicycle.
À l’article 2, les députés ont adopté, sur l’initiative du Gouvernement, deux amendements visant à tenir compte de la relance de l’apprentissage annoncée par le Premier ministre à l’issue de la grande conférence sociale des 7 et 8 juillet derniers.
Ces amendements tendent à réaffirmer l’objectif de porter le nombre d’apprentis à 500 000 d’ici à 2017. Par ailleurs, ils ont pour objet de majorer de 21 % à 26 % la fraction de la taxe d’apprentissage affectée aux centres de formation d’apprentis et aux sections d’apprentissage et de réduire de 56 % à 51 % la fraction de cette taxe affectée aux régions ; cette diminution de ressources serait compensée par l’affectation aux régions d’une fraction de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, la TICPE.
L’adoption de ces deux amendements devrait permettre, selon le Gouvernement, de dégager, dès 2015, quelque 146 millions d’euros supplémentaires en faveur de l’apprentissage.
En outre, le Gouvernement a annoncé, à l’occasion de la discussion de ces amendements, que les régions verseraient une nouvelle aide de 1 000 euros pour soutenir spécifiquement le développement de l’apprentissage au sein des entreprises de moins de 250 salariés ; cette aide ferait l’objet d’une compensation par l’affectation aux régions, dans le cadre de la loi de finances pour 2015, d’une fraction complémentaire de TICPE de l’ordre de 50 millions d’euros.
À l’article 4 bis, l’Assemblée nationale a adopté, contre l’avis du Gouvernement, un amendement tendant à supprimer l’annulation de crédits de 204 200 euros visant l’Institut national de l’audiovisuel, l’INA, et à majorer, à due concurrence, celle qui est prévue pour France Télévisions.
À l’article 5 bis, relatif à la création du péage de transit poids lourds, elle a adopté trois amendements visant notamment à fixer dans la loi le seuil de 2 500 véhicules assujettis par jour à partir duquel le réseau routier sera concerné par ce péage de transit ; il s’agit également d’exonérer les véhicules servant au transport de déchets d’animaux ou de carcasses non destinées à la consommation humaine – tout cela est bien précis.
À l’article 5 quater, relatif au versement transport pour les associations et fondations de l’économie sociale et solidaire, les députés ont adopté un amendement tendant à demander au Gouvernement de remettre au Parlement, avant le 1er octobre 2014 – c’est-à-dire demain ! – un rapport sur l’incidence financière de cet article sur les fondations et associations à but non lucratif à caractère social.
À l’article 5 sexies, portant sur la taxe communale sur la consommation finale d’électricité, une question que, au Sénat, nous connaissons bien, …