Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les tristes records que nous battons cette année avec un déficit de 13, 2 milliards d'euros - ce qui signifie que, en 2004, au titre de l'assurance maladie, un euro sur dix aura été dépensé à crédit - nous inspirent insatisfaction et crainte.
Vous vous targuez, monsieur le ministre, de nous présenter un texte court, donc clair. Certes, il est court, et marqué, dans bien des domaines, du sceau de l'impuissance. J'ai en effet la sensation que l'alarmisme de votre discours ne trouve pas de contreparties crédibles en termes de propositions. On ne peut à la fois clamer haut et fort son désarroi, s'engager dans les médias à sauver le système et n'offrir finalement que quelques perspectives fort limitées, sauf à vouloir organiser la déliquescence de notre organisation collective de protection sociale.
Il est vrai que nous connaissons parfaitement maintenant le fondement de votre doctrine politique, monsieur le ministre. Il n'est, selon vous, de responsabilisation des individus que par un système individualisé. Cela n'est pas pour nous rassurer...
J'aborderai un certain nombre de questions relatives à l'assurance maladie, notamment celle des moyens, qui constitue le meilleur critère d'appréciation - les dépenses prévues rendent-elles vos propositions crédibles, les recettes sont-elles réalistes et socialement acceptables ? -, et je terminerai par quelques remarques sur la gouvernance.
Monsieur le ministre, « celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre », disait Karl Marx. Certes, ce n'est peut-être pas votre référence en matière philosophique !