Intervention de Geneviève Fioraso

Réunion du 14 octobre 2014 à 9h30
Questions orales — Conséquences pour la commune de châtenay-malabry de la mise en œuvre du « campus paris-saclay » et du transfert de la faculté de pharmacie

Geneviève Fioraso, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le sénateur, la création du « campus Paris-Saclay » est un projet déterminant pour préparer l’avenir de notre pays. Grâce au regroupement géographique d’universités, de grandes écoles, d’organismes de recherche et de laboratoires de réputation internationale sur le plateau de Saclay, une université de rang mondial verra le jour, contribuant à construire un grand territoire de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Ce pôle universitaire, scientifique et technologique de Paris-Saclay constituera, sur les plans national et international, un facteur d’attractivité, de création d’emplois, de développement et de mise en valeur du territoire. Ce projet permettra de valoriser nos formidables atouts dans le domaine de la recherche, et je profite de l’occasion qui m’est donnée pour rendre hommage à Jean Tirole, qui a obtenu hier le prix Nobel d’économie. Cette récompense s’ajoute au prix Nobel de physique reçu par Serge Haroche en 2012, à la médaille Fields obtenue cet été par le mathématicien Artur Avila, au prix Albert-Lasker pour la recherche médicale clinique attribué voilà quelques semaines au professeur Alim-Louis Benabid pour la mise au point de la technique dite de « stimulation cérébrale profonde », et au prix Nobel de littérature qui vient d’être décerné à Patrick Modiano, soit cinq prix de réputation internationale attribués à la France en deux ans. Aucun autre pays d’Europe ou du monde, de la taille de la France, ne peut se prévaloir d’un tel succès !

Aussi, lorsque j’entends parler de déclin de notre pays, notamment dans la presse, ma réponse, qui s’inscrit tout à fait dans le cadre de votre question, monsieur le sénateur, est que la France est bien un pays de connaissances.

Pour ce projet exceptionnel, qui était jusqu’alors bloqué, le Gouvernement a réengagé un dialogue, notamment avec les collectivités territoriales et les acteurs de terrain, scientifiques, universitaires ou élus, et au premier chef avec l’université Paris-Sud, mondialement reconnue, qui est le partenaire essentiel – j’allais dire « le chef de file » – de cette concertation.

Le transfert de la faculté de pharmacie s’inscrit dans le cadre de la construction d’un grand pôle biologie-pharmacie-chimie, conçu pour permettre le rapprochement et la mutualisation de grandes entités de l’université Paris-Sud tant en recherche qu’en formation. Sa future localisation, au cœur d’un véritable quartier universitaire doté d’équipements mutualisés et prochainement desservi par le Grand Paris Express, offrira aux étudiants et enseignants-chercheurs un cadre de travail et de vie adapté. Cela constituera aussi un moteur de l’aménagement de ce quartier où seront notamment localisés Centrale-Supélec et l’École normale supérieure de Cachan.

Les transferts des établissements sur le « campus Paris-Saclay » devraient s’échelonner de 2016 à 2019 ou 2020. Alors que le déménagement de l’École Centrale de Paris, qui a fusionné avec Supélec, est prévu pour 2017, celui de la faculté de pharmacie interviendra en 2019 ou en 2020.

Comme vous le savez, une réflexion sur l’avenir de ce site comme sur d’autres sites – je pense notamment à celui de Cachan, que va quitter l’ENS – est menée au sein d’un groupe de travail qui rassemble tous les acteurs, contrairement à ce qui s’était passé lors du précédent quinquennat, et est coordonnée par le préfet de la région d’Île-de-France.

Les terrains libérés par l’École Centrale de Paris et la faculté de pharmacie, qui ont fait l’objet d’un protocole entre l’État et la ville de Châtenay-Malabry, constituent des emprises foncières importantes et représentent une formidable opportunité pour la commune. Cette situation lui ouvre en effet la possibilité d’engager une réflexion sur sa propre stratégie urbaine et de développement économique, mais également sur celle relative à l’exceptionnel développement de la Vallée scientifique de la Bièvre ; je pense ainsi au remarquable Institut de cancérologie Gustave Roussy. La recherche, notamment médicale, y restera donc bien présente, et il reviendra à la commune de Châtenay-Malabry de s’y rattacher.

Sur les terrains de la faculté de pharmacie, un programme mixte de locaux d’activités et de logements devrait permettre de répondre au besoin de développement économique, urbain et social de la commune.

Le site de Châtenay-Malabry n’est pas directement concerné, mais je tiens à préciser – je sais en effet que ce sujet vous préoccupe, monsieur le sénateur – que la loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche, que j’ai portée, laisse à l’État une marge d’appréciation en matière de transfert aux collectivités locales des biens appartenant à l’État et affectés au logement étudiant, lequel est très en tension dans ce secteur comme dans toute l’Île-de-France.

Le futur aménagement de ce site représente un apport essentiel à la mise en œuvre du Grand Paris dans le sud du département afin de lutter contre la crise du logement, notamment étudiant, et d’améliorer le développement économique, la création d’emplois dont nous avons besoin, l’attractivité et le rayonnement de notre métropole, en premier lieu celui de Châtenay-Malabry.

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