Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question qui porte sur la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse.
Le sommet des chefs d’État ou de gouvernement portant sur la politique européenne en matière d’emploi des jeunes, qui s’est tenu la semaine dernière à Milan, a confirmé la mobilisation de l’ensemble des États membres, considérant qu’il s’agit non seulement d’un défi social, car il n’est pas acceptable que, dans certaines régions de nos pays, plus de 25 % des jeunes soient sans emploi, mais également d’un enjeu politique, parce que nous ne pouvons pas imaginer l’avenir de l’Europe avec une génération sacrifiée. On ne peut pas accepter de passer de la jeunesse Erasmus à une cohorte de jeunes qui seraient mis à l’écart de la vie économique et sociale.
Il s’agit aussi d’un enjeu purement économique. En effet, qu’une si forte proportion de jeunes sortent du système de formation sans emploi représente un gâchis en termes de capacité de travail et de production pour les pays concernés.
Les dirigeants européens n’ont pas renoncé à ce projet. Ils ont au contraire décidé de le conforter en demandant à la Commission européenne que les fonds soient débloqués plus rapidement.
Je voudrais aussi clarifier un point : l’objectif n’est pas de trouver une occupation aux jeunes. Je suis allé moi-même sur le terrain à plusieurs reprises, notamment la semaine dernière, à Marseille, dans une mission locale qui met en œuvre cette garantie pour la jeunesse, car il faut savoir que la France est le premier pays à avoir signé son programme opérationnel avec la Commission européenne. Je puis vous confirmer qu’il s’agit de prendre en charge des jeunes avec l’objectif de les insérer très rapidement dans une entreprise, de leur permettre de reprendre pied dans la vie active.
Certains de ces jeunes ont un peu travaillé avant de se retrouver au chômage ; d’autres sont sortis du système de formation sans diplôme et n’ont jamais eu de pratique professionnelle ; d’autres encore ont une formation mais ils se voient réclamer une première expérience professionnelle pour être acceptés dans une entreprise. Avec ce dispositif de la garantie pour la jeunesse, ils sont pris en charge et ils réapprennent à être ponctuels et réguliers pour présenter leur projet professionnel à l’occasion d’entretiens d’embauche. Très rapidement, grâce à un partenariat avec les entreprises du bassin d’emploi, ils sont mis en situation de travailler, et c’est ainsi que plusieurs d’entre eux peuvent signer un contrat de travail.
Madame la sénatrice, vous avez raison : nous devons agir efficacement sur le marché du travail pour permettre à ces jeunes, grâce à une formation et à un accompagnement adéquat, de prendre pied dans l’entreprise et d’entrer dans la vie active, en dehors de toute forme d’assistanat. C’est là un objectif sur lequel nous devrions nous rejoindre.