Je n'ai pas une réaction très différente de ce que nous avons déjà entendu. Nous sommes dans un cas d'une immense difficulté. Aujourd'hui il ne s'agit plus de rabotage mais bien d'amputation. La question qui se pose est : quels domaines doivent être supprimés alors que chacun a bien souvent les arguments pour être conservé voire développé ?
Je vais citer les chiffres de mon département pour illustrer cette difficulté : par rapport à l'année dernière les dotations de l'État vont diminuer de 10 millions cette année, puis de 25 millions l'année prochaine et enfin de 40 millions au total l'année suivante. Ces baisses concernent un budget de 750 millions pour lequel 80 % des dépenses sont engagées quoiqu'il arrive, notamment dans le cadre des politiques de solidarité dont le département a la charge. Compte tenu de la conjoncture économique, vous vous doutez que les droits de mutation ne représentent qu'une ressource peu importante. Et les dernières décisions de l'État relatives aux collectivités représentent 15 millions de dépenses supplémentaires. Ainsi, il est évident que nous allons devoir faire des choix douloureux, fussions-nous extrêmement motivés pour défendre le domaine culturel et patrimonial. Nous allons devoir impérativement réaliser des arbitrages et naturellement, notre demande face à cette situation difficile serait plutôt une diminution des compétences. Nous ne sommes donc plus dans la situation où nous demandions des compétences nouvelles. Les choix vont être terribles dans les années à venir. Je suis désolé de dire cela brutalement, mais je pense que cette hypothèse sera malheureusement valable pour les dix années à venir.