Intervention de Marie-Christine Blandin

Réunion du 13 novembre 2014 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Restriction de la dépense publique

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Ma question s’adresse à M. le ministre des finances et des comptes publics. Elle ne porte pas sur la pertinence des économies ou de l’austérité – c’est un autre débat –, mais elle concerne la rationalité de leur mise en œuvre.

Par des lois de finances, des règlements, des contrôles, des engagements partagés, Bercy encadre une trajectoire de redressement des finances publiques : ministères, grands opérateurs publics et même collectivités, bon gré mal gré, se mettent au pas, réduisent leurs investissements et leur masse salariale.

Toutefois, dans les faits, au plus près des réalités, on refuse acquisitions de moyens techniques et embauches conventionnelles aux DRH, pour des ingénieurs porteurs de chantiers de demain.

À ceux qui ne se dérobent pas pour exécuter des chantiers et missions, on impose des expédients : louer du matériel à des tarifs prohibitifs, passer par des entreprises prestataires qui écument les curriculum vitae sur internet et les sorties d’école.

Les résultats sont accablants.

Le coût de location annuelle du matériel peut dépasser le coût d’achat. Les jeunes diplômés sont jetés en pâture à ceux que, dans le milieu, on nomme les « marchands de viande » : de l’intelligence tarifée au jour, et au prix fort, pour les acteurs publics, sans perspective professionnelle pour les uns, sans compétence durable pour les autres.

Vos services, monsieur le ministre, disposent-ils d’évaluations des coûts induits par ce genre de pratiques, qui interpellent le bon sens ? Ces pratiques sont-elles exceptionnelles ou structurelles ? S’agit-il de glisser de l’investissement vers le fonctionnement ?

Comment pouvez-vous agir afin que la recherche d’économies voulue par Bercy, d’une part, n’inscrive pas la précarité de l’emploi dans un mode banal de fonctionnement, ce qui désespère la jeunesse diplômée, et, d’autre part, n’engendre pas un gâchis d’argent public qui scandalise les observateurs, un peu comme c’est le cas des partenariats public-privé, bombes à retardement si j’en crois le récent rapport sénatorial de MM. Sueur et Portelli ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion