Monsieur Cabanel, vous m’avez en fait posé plusieurs questions.
Premièrement, vous avez mentionné les circuits courts. À cet égard, vous avez rappelé l’existence d’un certain nombre de plateformes numériques, dont Agrilocal, qui est née dans la Drôme et qui s’étend aujourd’hui à près de vingt-six départements.
D’autres plateformes existent. Elles ont été validées par le ministère de l’agriculture et sont destinées à favoriser l’adéquation de l’offre et de la demande locales.En la matière, de nombreux progrès restent à accomplir.
D’ici à la fin du mois de novembre, dans le cadre du congrès des maires de France, nous proposerons à toutes les collectivités territoriales un guide leur expliquant comment intégrer dans les marchés publics, qu’il s’agisse d’achats pour les cantines ou pour d’autres lieux de restauration publique, des critères permettant de favoriser un achat local par rapport à un achat simplement national. §Je le répète, ce document sera prêt pour la fin du mois de novembre.
Deuxièmement, vous avez évoqué la question de la traçabilité, de l’origine « France ». Après la crise dite « des lasagnes » – de la viande de cheval avait été substituée à de la viande de bœuf –, une traçabilité a été mise en œuvre, avec le logo « Viandes de France » qui, aujourd’hui, se développe. À ce jour, près de 20 % des viandes vendues dans notre pays le sont sous ce logo, qui garantit la traçabilité pour des bêtes nées, élevées, abattues, transformées en France.
Je vous rappelle que, dès le mois d’avril 2015, toutes les viandes fraîches verront leur origine étiquetée, ce dans tous les circuits de distribution. Reste à mener un travail à l’échelle européenne au sujet des produits transformés.
Ces objectifs de traçabilité et de développement des productions locales répondent à une double stratégie que nous conduisons. Au reste, au-delà de « Viandes de France » nous allons créer un logo « Fleurs de France ». Je cherche à promouvoir dans tous les domaines cette capacité à identifier l’origine française des produits.
Troisièmement, vous avez fait état des relations avec la grande distribution.
En la matière, une première série de problèmes est liée à la loi relative à la consommation, dite « loi Hamon », dont les décrets d’application sont rédigés et dont l’entrée en vigueur va être assurée dès maintenant. Il faut garantir le respect des contrats commerciaux qui ont été signés, empêcher certains acteurs de revenir sur des engagements conclus et surtout permettre des renégociations en cas de forte fluctuation des coûts de production : les producteurs peuvent parfois se trouver coincés entre un coût de l’alimentation en hausse et des prix de vente qui, eux, restent identiques.
Parallèlement, Emmanuel Macron et moi-même avons organisé une rencontre au sujet du regroupement des centrales d’achat. Nous avons en outre saisi la Haute Autorité de la concurrence pour qu’elle examine cette question. Il s’agit, là aussi, d’un dossier très important.
Enfin, vous avez évoqué la charte « relations fournisseur responsables ».