Intervention de Gérard Roche

Réunion du 14 novembre 2014 à 21h30
Financement de la sécurité sociale pour 2015 — Vote sur l'ensemble du projet de loi

Photo de Gérard RocheGérard Roche :

La majorité sénatoriale ayant changé, il fallait bien que les débats changent de tonalité.

Je remercie tout d’abord les différents ministres qui se sont relayés au banc du Gouvernement. Ils se doutaient bien qu’ils ne venaient pas dans une chambre d’enregistrement, mais ils savaient aussi qu’ils n’arrivaient pas en terrain ennemi et que la discussion était possible. Même si nous avons beaucoup d’estime les uns envers les autres, les options ne peuvent plus être les mêmes depuis le renouvellement de septembre.

J’entends dire que nous avons pris des décisions favorisant les riches : cela m’attriste. Personne n’a le monopole du cœur ! Nous traversons une crise extrêmement grave, et il est naturel que nous ne prescrivions pas les mêmes remèdes en fonction de notre sensibilité politique.

Depuis des années, quel que soit le gouvernement, le leitmotiv était que l’hôpital coûtait trop cher. Cette fois, en respectant l’orientation fixée par le Gouvernement, nous sommes allés plus loin que lui en matière de réforme du système de santé, mais au travers de mesures qui n’en dégradent pas sa qualité. Ainsi, le milliard d’euros d’économies supplémentaires ne nuira pas à la qualité des soins, car nous avons arrêté de pressuriser l’hôpital et choisi de faire porter nos efforts sur la médecine de ville. Nous devons continuer à travailler efficacement sur le médicament, comme nous l’avons fait avec les génériques.

Le rétablissement des jours de carence serait, selon vous, un mauvais signal adressé au personnel hospitalier. Mais si la mesure ne s’applique qu’à lui, c’est qu’elle a été proposée dans le cadre du PLFSS. Plus fondamentalement, le débat est de savoir si les fonctionnaires peuvent être dispensés des obligations s’appliquant aux salariés du secteur privé.

Monsieur Desessard, différentes méthodes peuvent être retenues pour pérenniser nos retraites par répartition auxquelles nous sommes tous très attachés sur ces travées. Puisque les dispositions sur la pénibilité permettent de protéger les personnels qui ont eu des carrières longues ou des métiers difficiles, il me semble plus simple de jouer sur les bornes d’âge : on ne peut pas diminuer les allocations des personnes âgées – nous connaissons le niveau moyen des retraites dans notre pays – et on ne peut pas non plus écraser nos entreprises en difficulté en augmentant les cotisations. C’est donc très sincèrement que j’ai proposé mon amendement.

Pour autant, cela ne signifie pas qu’il y aurait, d’un côté, ceux qui combattraient pour les riches et, de l’autre, ceux qui combattraient pour les pauvres. C’est caricatural !

Le texte que nous allons adopter est le projet d’un Sénat d’opposition, d’un Sénat qui ne saurait être une chambre d’enregistrement des propositions gouvernementales. Je me félicite que nous ayons travaillé en bonne intelligence et avec beaucoup de conscience.

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