La lutte contre la traite des êtres humains est essentielle pour réduire la prostitution, comme nous l'avons constaté tant en préparant avec Chantal Jouanno notre rapport sur la situation sanitaire et sociale des personnes prostituées, que dans le cadre de la commission spéciale chargée d'examiner la proposition de loi sur le système prostitutionnel, dont Michelle Meunier était rapporteure.
Envisagez-vous d'inscrire cette lutte dans un cadre européen ? Si des coopérations existent déjà, notamment avec la Roumanie, leur extension à d'autres pays permettrait cependant plus d'efficacité ; j'appelle de mes voeux une harmonisation européenne sur ce sujet.
Le trafic d'êtres humains en provenance de l'Afrique pose le problème de l'émigration vers l'Europe, à des fins de prostitution, des personnes sous la coupe de réseaux mafieux.
Par ailleurs, nos forces armées engagées sur ce continent ne pourraient-elles avoir pour mission, avec l'accord des gouvernements locaux bien entendu, de procéder à des signalements de réseaux ? Si l'on ne peut intervenir directement dans les principaux pays dont sont originaires les personnes victimes de la traite, du moins peut-on essayer d'endiguer ce trafic scandaleux.
Je déplore que l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRETH), qui réalise un travail remarquable, ne dispose pas de moyens suffisants pour lutter efficacement contre la traite des êtres humains, qu'il s'agisse de la prostitution ou de la traite à usage domestique, sans oublier celle des enfants.