Intervention de Pierre Laurent

Réunion du 18 novembre 2014 à 9h30
Questions orales — Hôpital nord du grand paris

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Madame la secrétaire d’État, je me permets d’attirer votre attention sur le projet de création d’un nouvel hôpital, l’hôpital Nord du Grand Paris, évoqué par le Président de la République le 10 juillet 2013.

Comme vous le savez, les territoires du nord de Paris, de la Seine-Saint-Denis et du nord-est des Hauts-de-Seine se caractérisent par une moindre densité de l’offre de service public, une forte proportion de population confrontée à des situations de précarité et des difficultés d’accès aux soins. Ces territoires font face à un risque croissant de désertification de l’offre médicale de ville, à l’instar de ce qui a été récemment souligné s’agissant de l’Est parisien.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de l’hôpital Nord du Grand Paris, évoqué par le Président de la République. Le risque est grand de voir fusionner en un seul site des hôpitaux existants, à savoir Bichat, Beaujon et Lariboisière. Une telle évolution serait préjudiciable au vu de la situation que je viens d’évoquer.

Madame la secrétaire d’État, pourriez-vous m’indiquer les intentions précises du Gouvernement en la matière et la manière dont il compte les mettre en œuvre ?

Force est de le constater, ce projet annoncé par le Président de la République intervient dans un contexte de mise en application par le Gouvernement d’un plan de rigueur comprenant une réduction des dépenses de santé de 10 milliards d’euros, ce qui aura des conséquences extrêmement préoccupantes à nos yeux.

Compte tenu de ces éléments, une grande inquiétude se fait jour chez les personnels des hôpitaux et la population de cette zone géographique. Un très grand nombre d’entre eux porte l’exigence d’une rénovation des hôpitaux existants, ainsi que la conservation, le développement et une meilleure articulation de l’offre de soins, alors que, s’agissant du projet de fusion envisagé, une réduction du nombre de lits de 1 400 à 1 000 lits est envisagée.

Face à l’ensemble de ces problématiques, un débat a vu le jour au sein de la Ville de Paris, qui souhaite notamment que, à chaque étape, le « fil conducteur » des réorganisations proposées pour le service public hospitalier soit l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, ainsi que la concertation avec les habitants et les élus concernés.

En prolongation de cette logique exprimée par le Conseil de Paris, il a été décidé la tenue des Assises de la santé, qui se termineront début 2016. Ne serait-il pas souhaitable que l’État agisse auprès de la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, l’AP-HP, pour que les projets de restructuration, dont celui de l’Hôpital Nord du Grand Paris, soient purement et simplement suspendus jusqu’à l’aboutissement de ces assises parisiennes ?

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