Intervention de Jean-Yves Roux

Réunion du 18 novembre 2014 à 9h30
Questions orales — Conséquences sanitaires et économiques de la progression de la besnoitiose bovine

Photo de Jean-Yves RouxJean-Yves Roux :

Ma question porte sur les conséquences sanitaires et économiques de la progression de la besnoitiose bovine.

Encore inconnue il y a quelques années dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la besnoitiose bovine, qui a été identifiée dans la région en 2005, s’est répandue très rapidement dans les cheptels bovins des Alpes-de-Haute-Provence.

Cette maladie parasitaire vectorielle est inoffensive pour l’homme, mais fait des ravages dans les troupeaux de mon département. La maladie était jusqu’à présent identifiée dans le sud de l’Europe et, en France, au sud d’une ligne Nantes-Lyon. Quelques cas viennent aussi d’être détectés en Allemagne.

La contamination se fait le plus souvent par l’intermédiaire d’insectes comme les taons, qui transmettent directement les parasites d’un bovin à l’autre. Un animal infecté reste porteur à vie du parasite.

La besnoitiose peut circuler deux à trois ans dans un cheptel avant que les premiers cas cliniques n’apparaissent. Même en l’absence de cas cliniques, il peut y avoir des animaux infestés dans le troupeau. Il n’est pas rare de constater que 75 % des animaux du troupeau sont touchés. Or un animal contaminé perd toute valeur économique !

Cette maladie peut entraîner des pertes lourdes, car la majorité des animaux peuvent être concernés en quelques mois, avec un taux de mortalité qui se situe régulièrement entre 7 % et 10 %.

À l’heure actuelle, il n’existe en Europe ni traitement ni vaccination préventive. On ne peut donc empêcher la propagation de la maladie de manière véritablement efficace que par l’abattage des troupeaux infectés.

L’un des agriculteurs de mon département, en plein désarroi face aux pertes économiques qu’il subit – son troupeau a été ravagé –, m’a interpellé.

Les pertes sont sévères et les conséquences économiques majeures dans les exploitations touchées.

Des actions de terrain sont menées pour soutenir et informer les éleveurs.

Il est aujourd’hui indispensable d’apporter une réponse de grande ampleur à ce problème, car le monde de l’élevage est très inquiet.

Aussi, vous est-il possible, monsieur le ministre, de nous apporter quelques éclaircissements sur le soutien que vous pourriez apporter en matière de recherche sanitaire, afin, notamment, d’améliorer les outils de diagnostic, d’étudier la possibilité de développer un vaccin, d’améliorer l’identification des animaux porteurs de parasites et d’établir un plan de maîtrise de la maladie ?

De plus, cette maladie n’étant pas réglementée, quel soutien financier peut-on envisager pour ces agriculteurs qui se battent au quotidien pour faire vivre l’élevage dans nos territoires ?

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