Nous sommes des territoires vivants. Nous avons des projets, et il faut juste donner à la montagne les moyens de ses ambitions.
En matière d’aménagement numérique du territoire, de larges secteurs des zones rurales risquent d’être exclus de l’accès à un réseau structurant et d’avenir.
Aujourd’hui, les opérateurs du très haut débit sont essentiellement attirés par les territoires urbains à forte concentration démographique, gage de rentabilité assurée à court ou moyen terme.
À l’opposé de cette logique, nous, élus de montagne, ne voulons pas être les spectateurs passifs du déploiement du très haut débit dans les seules zones denses et rentables à court terme. Nous revendiquons donc l’accès au très haut débit pour nos territoires, à égalité avec les autres.
Au nom de l’équité territoriale et de la solidarité nationale, il y a urgence à imposer des solutions adaptées afin que tous les foyers français, où qu’ils résident, bénéficient du niveau de débit correspondant à leurs besoins. Aucune zone géographique n’a vocation à être durablement condamnée à un internet au rabais, sauf à cautionner la fracture numérique du territoire.
L’école est un autre sujet qui nous importe et auquel je suis particulièrement attaché.
L’école est un service public à la fois essentiel et stratégique pour la montagne et son avenir. C’est la raison pour laquelle nous devons préserver le maillage du service public de l’éducation, ainsi que le taux d’encadrement par élève des écoles et collèges en zones de montagne et les moyens affectés au suivi des enfants en difficulté ou au remplacement des enseignants.
La présence d’une école, vitale pour le développement local et l’aménagement du territoire, détermine le choix d’une famille de s’établir dans une commune. Disposer d’une école vivante, c’est une perspective d’avenir et l’assurance de la présence d’une population jeune contribuant à l’économie locale. L’école rurale est un rempart contre la désertification de ces territoires.
Nous devons appliquer des seuils d’ouverture – ou de réouverture – de classes adaptés aux réalités montagnardes, notamment à travers la prise en considération des évolutions démographiques à moyen terme, traduisant un regain d’intérêt pour nos territoires.
Cependant, les caractéristiques de ceux-ci, tels le relief et le climat, influent directement sur l’accès des enfants à l’école et justifient une approche toute particulière, notamment en termes de transport scolaire. La santé des enfants impose que le temps de ce transport quotidien ne dépasse pas certaines limites.
Enfin, et de manière plus générale, nous devons assurer aux citoyens habitant ces territoires ruraux et de montagne un accès équitable aux services publics, faute de quoi la vie y sera menacée et, par là même, l’avenir et l’identité de la France se trouveront remis en cause.
Notre pays, s’il comporte un certain nombre de faiblesses par rapport à ses voisins, dispose de deux atouts majeurs : le renouvellement de sa population et son espace. Sachons les valoriser pour mettre en place une politique qui n’oppose pas l’urbain au rural, mais qui, au contraire, conjugue population et territoire. Il s’agit, avec l’emploi, du grand défi, madame la ministre, que nous devons relever.
Je remercie Alain Bertrand et le groupe du RDSE d’avoir pris l’initiative de ce débat. §