J’ai déjà exposé, dans mon propos liminaire, la démarche du Gouvernement, et j’ai eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais du rapport coproduit par Ronan Kerdraon et vous-même, madame Procaccia, ainsi que tout l’intérêt qu’il a suscité auprès du Gouvernement.
J’ajoute que, outre son intérêt, ce rapport a suscité l’engagement du Gouvernement de répondre aux questions posées par la santé des étudiants. J’ai d'ailleurs eu l’occasion d’en parler sans fard et sans tabou lors de la discussion de la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche. Sans renier aucunement les propos que j’ai tenus alors, je ne puis laisser dire que le Gouvernement n’a rien fait, puisque nous avons engagé une démarche avec la MGEN ; malheureusement, elle n’a pu aboutir dans la forme que nous avions initialement souhaitée ensemble.
Cette démarche se poursuivra en suivant une voie différente, avec l’affiliation à un régime de sécurité sociale générale, qui, encore une fois, préservera les droits des étudiants, et une complémentaire santé. Celle-ci tiendra tout de même compte du passé et surtout de la spécificité du régime des étudiants, dont la gestion continuera ainsi d’impliquer le personnel étudiant.
En effet, je suis convaincue, pour l’avoir constaté dans différents secteurs – non seulement dans celui de la santé, mais aussi dans des espaces de vie culturelle ou d’animation –, que la gestion par les étudiants et pour les étudiants d’un système de santé, qu’il s'agisse de prévention ou de soins, est d’abord un élément de leur formation et de leur responsabilisation. C'est également un élément de persuasion pour les actions de prévention, car personne, mieux qu’un jeune, ne convaincra un autre jeune de lui parler de ses addictions et d’envisager de se faire suivre, ou de lui parler de ses problèmes d’isolement, par exemple.
À cet égard, j’ai encore vécu, cette semaine, un cas de suicide d’étudiant lié à ces problèmes, et vous savez que ces désordres, ces sensations d’isolement, qui donnent parfois lieu à des gestes dramatiques, sont de plus en plus fréquents dans cette population.
Voilà pourquoi je suis convaincue qu’une spécificité doit être maintenue avec une complémentaire santé, à laquelle nous allons nous atteler. Nous avons déjà engagé une démarche en ce sens avec la MGEN. Il nous reste quelques semaines pour aboutir, après quoi je serai prête à revenir faire le point dans cet hémicycle.