Je comprends bien la réponse que vous avez apportée : elle manifeste votre solidarité avec la ligne gouvernementale. Mais, vous comme nous, nous sommes confrontés à un problème de moyens pour lutter contre le logement indigne et la précarité énergétique.
Dans quelques semaines, nous allons examiner un texte important, le projet de loi sur la transition énergétique. Toute une partie de ce texte proposé par le Gouvernement porte sur le logement. Aussi, comment pouvez-vous expliquer que ses ambitions dans le domaine de la transition énergétique soient ainsi contraintes par des ressources que je qualifierai de volatiles ?
La Cour des comptes s’est montrée extrêmement sévère, et les chiffres ont été rappelés tout à l’heure : 590 millions d’euros prévus pour le budget de l’ANAH et seulement 219 millions d’euros acquis au titre, notamment, d’une taxe carbone dont on sait qu’elle repose sur un marché peu animé, aux résultats évidemment maigres.
Madame la secrétaire d'État, vous êtes attachée à votre territoire, comme nous le sommes tous, responsables à divers titres des politiques qui sont menées dans nos départements et dans nos pays. Nous nous sommes engagés auprès des populations à soutenir des projets, par exemple les opérations programmées d’amélioration de l’habitat, grâce aux aides de l’ANAH. Or il ne se passe pas une semaine sans que nous entendions quelqu’un nous faire part de sa déception au regard des ambitions que nous avions affichées – cela a été dit par Claude Dilain, expert s’il en est sur cette question, dont j’ai apprécié le propos très pragmatique. Or nous ne sommes pas en mesure de répondre. Madame la secrétaire d'État, s’il y a un domaine dans lequel vous devez vous montrer solidaire de votre collègue chargée de la transition énergétique, c’est bien celui-là ! L’effet est double : une diminution de la facture énergétique pour les personnes dont le logement est rénové ; du travail pour les entreprises qui conduisent les travaux.
Vous-même êtes chargée des PME : les entreprises artisanales de nos territoires sont aujourd’hui privées de travaux qu’elles auraient pu conduire au profit de particuliers aidés par l’ANAH. C’est pourquoi, madame la secrétaire d'État, vous devez accepter en silence que le Sénat vote ces amendements. Je suis persuadé qu’à la sortie de l’hémicycle, vous manifesterez, toujours silencieusement, votre grand contentement devant la résolution manifestée par l’ensemble des sénateurs à vous aider dans cette noble tâche !