Bien sûr, c’est en partie l’objet de plusieurs amendements. Toutefois, dans la situation actuelle, le cinéma, véritable industrie, offre 250 000 emplois directs. Nous disposons d’un système vertueux, d’une part avec la taxe sur les billets d’entrée et, d’autre part, avec le CNC qui, non seulement a permis la numérisation de toutes les salles en France grâce à son fonds de roulement et à sa réserve, contrairement aux cinémas espagnols et italiens qui n’ont pu y parvenir en l’absence d’un tel système, mais aussi procure les moyens d’aider un producteur sur le film qu’il s’est engagé à produire à l’avenir.
Vous le voyez, notre objectif est bien d’aider la création et l’investissement, sans aucune thésaurisation.
Connaissant la baisse de la taxe visée depuis des décennies, sachant les difficultés à venir du CNC, n’ignorant nullement que c’est cette taxe qui apporte au cinéma sa principale manne, le Gouvernement, après avoir proposé les années précédentes de prélever sur le fonds de roulement, a décidé cette année, en guise de compromis, de ne rien prendre.
Par conséquent, nous sommes au « taquet », et je vous le dis, si l’on continue dans cette logique, ce sont des films sur lesquels la promesse a été faite qui devront être annulés faute de subventions destinées à compléter les avances octroyées.
J’essaie de résumer, car, pour ceux qui ne connaissent pas bien le sujet, c’est relativement compliqué, mais ce système vertueux risquerait alors d’être brisé.
Je le répète, il faut arrêter de considérer que le cinéma et la culture en général constituent le supplément d’âme dans lequel on pourrait puiser en cas de difficultés. La culture, comme le cinéma, c’est justement ce qui permet, en période de difficultés, de créer du lien, d’entretenir le vivre ensemble, d’apporter de l’envie, du sourire. Les cinémas, les théâtres sont peut-être les seuls endroits où l’on continue à faire la fête. Arrêtons de chercher à taper à la fois sur le cinéma et la culture !
Mon intervention est un vrai plaidoyer.
Je vous le dis, monsieur le rapporteur général, des incompréhensions étaient apparues ici, au Sénat, car la commission des finances avait déjà déposé de tels amendements visant le CNC, qui avait mauvaise presse. L’ensemble des membres de la commission de la culture, quelle que soit leur sensibilité politique, ont essayé de convaincre leurs collègues. Nous devons réitérer notre démarche aujourd’hui.
Monsieur le rapporteur général, je vous exhorte à retirer cet amendement, si je peux vous demander une chose pareille, car il ne me semble pas bienvenu. Le sujet est traité de travers, et, de manière générale, si le Gouvernement a rendu cet arbitrage, c’est parce que cette taxe va rapporter 70 millions d’euros de moins. Le CNC est déjà en difficulté ; n’en rajoutons pas aujourd’hui !