Monsieur Doligé, on peut toujours faire des jeux de mots sur les « contributions volontaires obligatoires », mais cette catégorie existe bel et bien !
Quelle est la différence entre une taxe et une contribution volontaire obligatoire ? Dans les deux cas, la loi fixe le caractère obligatoire du prélèvement. En revanche, elle laisse les acteurs en fixer le niveau dans le second cas, tandis qu’elle s’y emploie elle-même dans le premier.
Il s’agit d’un principe vertueux qui permet aux acteurs de se responsabiliser pour définir les niveaux de ressources qui pèsent sur leurs adhérents. Un tel mécanisme, qui a plutôt fait ses preuves, existe dans d’autres secteurs.
En l’espèce, la transformation de la taxe semble faire l’objet d’un relatif accord de la profession. Des échanges ont eu lieu à cet égard, notamment avec le ministère concerné.
Les auteurs des amendements s’interrogent sur les raisons qui nous ont conduits à prévoir la moitié de la taxe pour l’année 2015 et à laisser la profession décider des modalités de la CVO destinée à financer l’autre moitié, dans un premier temps, puis à prendre complètement le relais de la taxe en 2016. Nous assumons complètement cette solution, car il nous a semblé utile de mettre en place un système progressif. Le Gouvernement est donc défavorable à l'amendement n° I-333 rectifié, ainsi qu’aux amendements identiques n° I-272 et I-373, dans la mesure où cette progressivité lui semble intéressante pour le CTIFL.
En ce qui concerne l’amendement n° I-324 qui semble avoir la faveur de M. le rapporteur général, son adoption ne me semble pas non plus opportune.
En effet, en raison de la saisonnalité de la taxe affectée, s’agissant de la production de fruits et de légumes, il nous semble que la moitié de son produit annuel n’aura pas été perçue en milieu d’année. Je ne vois donc pas ce que l’adoption de cet amendement changerait par rapport au principe de l’année de transition retenu par le Gouvernement pour 2015, avant que la seule CVO ne finance les activités du secteur en 2016.
Il paraît plus simple de prévoir que le CTIFL soit financé par la moitié du produit annuel de la taxe affectée plutôt que par le produit de cette taxe sur le seul premier semestre. Même si ce choix peut paraître surprenant, compte tenu du caractère saisonnier de l’activité de cette profession, il lui permet de disposer d’une recette plus clairement prévisible, avant de passer à un financement total par la cotisation volontaire obligatoire.
Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur l’ensemble de ces amendements.