Les dispositions de cet amendement me mettent dans l’embarras.
Au cours des trois derniers exercices, le CNC a fait l’objet d’importants prélèvements. Il est vrai que les assiettes des taxes affectées au Centre ont évolué et que leurs cibles n’ont pas toujours été bien calculées lors de leur création. Ce fut le cas de la taxe sur les services de télévision « distributeurs », la TSTD, créée en 2013. Ainsi, le budget du CNC devait s’établir à 700 millions d’euros en 2014. Or cette ressource affectée n’a pas eu le rendement escompté – c’était une première –, quelque 60 millions d’euros ayant fait défaut au titre de la TSDT. Au final, ce sont non pas 700 millions qui sont rentrés, mais 630 millions d’euros.
Un accord a été trouvé avec le CNC, qui s’est contenté de cette ressource. Pour une raison technique que j’ignore, les 60 millions d’euros manquants ont été considérés comme la contribution du Centre à l’effort en faveur de l’assainissement des comptes publics, et cette contribution figure comme telle dans l’annexe Voies et moyens.
Je tiens donc à souligner qu’un prélèvement supplémentaire de 60 millions d’euros constituerait une double peine, sachant que le CNC a fait déjà des efforts très particuliers. Je rappelle en outre, comme vous l’avez d’ailleurs fait vous-même, monsieur le secrétaire d’État, que le système de financement est considéré comme étant vertueux, la création étant financée grâce au produit des créations passées. Au fond, il s’agit d’un circuit fermé, de la création à l’exploitation, en passant par la diffusion.
Certes, le CNC doit contribuer à l’effort général, mais j’ai l’impression que l’on met à mal un système qui fonctionne. Personnellement, je ne souhaite pas que l’on prélève 60 millions d’euros supplémentaires, sachant que le cinéma amorce une crise et que l’on constate une diminution des productions françaises depuis le début de l’année.
Par conséquent, je souhaite que l’on épargne au CNC une ponction supplémentaire.