Intervention de Albéric de Montgolfier

Réunion du 25 novembre 2014 à 14h30
Loi de finances pour 2015 — Article 17

Photo de Albéric de MontgolfierAlbéric de Montgolfier :

Je voudrais dire quelques mots préliminaires, parce que nous abordons une très longue série d’amendements qui visent les chambres de commerce et d’industrie et dont les dispositions procèdent toutes du même esprit.

La commission des finances a bien sûr examiné en détail cette question. Hier, jusque tard dans la nuit, nous avons longuement débattu des chambres d’agriculture et nous avons fini par adopter une position qui, je crois, était très largement partagée, ou en tout cas équilibrée.

Mes chers collègues, c’est également à une position d’équilibre que la commission des finances vous invitera dans quelques instants au travers de son amendement, mais aussi en donnant un avis favorable à un certain nombre d’autres amendements qui vont dans le sens qu’elle souhaite.

Quel est cet équilibre ? Comme vous le savez, il existe tout d'abord, un prélèvement sur fonds de roulement, qui est, il faut le reconnaître, important, puisqu’il s’élève à 500 millions d’euros. Les CCI contribuent donc sur leur fonds de roulement à l’équilibre des finances publiques, et la commission n’a pas souhaité remettre en cause cette contribution, notamment eu égard à l’importance des sommes accumulées ces dernières années – plus de deux cents jours de fonctionnement pour certaines chambres, ce qui est au-dessus de la norme.

En revanche, s’agissant de la baisse du plafond des taxes affectées, ces contributions volontaires obligatoires que paient les adhérents aux chambres, la commission a considéré que cette baisse était un peu trop brutale et qu’il convenait de la limiter à 69 millions d’euros. Concrètement, une telle décision n’impacte pas le solde du budget de l’État, mais permet aux chambres de continuer à exercer leur mission.

Par ailleurs, concernant la répartition de ce prélèvement, une position relativement consensuelle s’est dégagée au sein de la commission des finances. Nous avons essayé, à la suite de ce qu’a décidé l’Assemblée nationale, de moduler au mieux cette répartition entre régions. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’exclure de l’assiette de calcul du prélèvement les investissements qui avaient été déjà votés et décidés.

On le sait, les chambres sont engagées dans des choix d’investissements en matière d’infrastructures, de gestion d’aéroports, d’écoles et de logements. Il ne faut donc pas que ce prélèvement ralentisse l’effort d’investissement des chambres, qui interviennent parfois en faveur de pépinières, de zones d’activités ou de villages d’entreprises. Nous avons par conséquent choisi d’exclure ces multiples investissements, déjà décidés, de l’assiette de calcul du prélèvement.

En outre, un certain nombre des amendements déposés sur cet article visent à calculer le prélèvement à partir des comptes non de l’année 2012, mais de l’année 2013, ce qui nous a paru une position de bon sens, à laquelle la commission est favorable.

Enfin, certains amendements de cette longue série portent sur plusieurs ajustements. Si la commission n’y est pas opposée, elle ne donnera un avis favorable qu’à ceux qui ne sont pas en contradiction avec ses propres positions. De nombreuses initiatives relèvent toutes du même esprit, et nous avons souhaité retenir celles qui nous paraissaient les plus opérationnelles.

Permettez-moi de résumer la position d’équilibre retenue par la commission sur l’article 17 : elle ne remet pas en cause le prélèvement de 500 millions d’euros, qui améliore le solde du budget de l’État. En revanche, elle souhaite limiter à 69 millions d’euros la baisse du plafond de la taxe affectée, de façon à permettre aux chambres de continuer à exercer leurs missions. Par ailleurs, nous souhaitons améliorer l’assiette de calcul du prélèvement, qui devra se fonder sur l’année 2013.

L’avis émis par la commission sur les différents amendements se référera à cette position. J’espère que leurs auteurs considéreront que, dans l’esprit, à défaut de la lettre, leurs préoccupations sont très largement satisfaites par la position de la commission des finances. Peut-être seront-ils ainsi amenés à retirer leurs amendements.

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