Soit !
Le Gouvernement est d’accord pour prendre en compte les investissements des CCI hors ceux qu’elles réalisent en tant que concessionnaires ou délégataires de service public – ports, aéroports, infrastructures, ponts, etc. Pourquoi ? Tout simplement parce que les fonds de roulement en relation avec ces activités exercées par les chambres au titre d’une délégation ou d’une concession ne sont pas pris en compte dans la répartition ; les comptabilités sont séparées. Ainsi, aux activités faisant l’objet d’une concession ou d’une DSP correspond une part du fonds de roulement dédié aux investissements en cours, et cette part est distincte de ce qui fait l’objet de l’activité principale de la CCI. Je le répète, on ne prend en compte que le fonds de roulement hors opérations réalisées par les CCI en tant que concessionnaires ou délégataires.
Les amendements n° I-61 rectifié quater, I-114 rectifié bis et I-403 rectifié nous paraissent répondre mieux à la préoccupation que vous avez tous exprimée ici. Monsieur le rapporteur général, vous proposez à vos collègues de se rallier à l’amendement n° I-343 rectifié. Or celui-ci dispose que sont exclus du calcul les besoins de financement sur fonds propres votés et expressément ou tacitement approuvés par la tutelle jusqu'au titre de l’exercice 2014, correspondant à « des » investissements. Vous ne précisez donc pas lesquels. Vous retenez tous les investissements. Pour cette raison, le Gouvernement n’est pas prêt à se rallier à l’amendement n° I-343 rectifié, même modifié par le sous-amendement puisque celui-ci ne porte pas sur la définition des investissements. Je le répète : les fonds de roulement correspondant aux opérations exercées au titre d’une concession et d’une délégation de service public sont hors assiette.
De plus, l’amendement n° I-343 rectifié apporte une autre modification dans la mesure où il ne prend plus en compte le poids économique des différentes chambres consulaires. Or la prise en compte de leur poids économique a fait l’objet d’une demande unanime à l’Assemblée nationale, tout comme les fonds de roulement.
Comme je l’ai dit à l’instant, le Gouvernement a une préférence pour les amendements n° I-61 rectifié quater, I-114 rectifié bis et I-403 rectifié – et n’y voyez aucune malice. Pourquoi ? Parce qu’ils retiennent comme année de référence 2013 et non 2012 et parce qu’ils prennent en compte les seuls investissements décidés et validés au titre du programme d’investissements d’avenir.
Pardonnez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, d’avoir été un peu long sur ce sujet technique. Nous pourrons continuer à travailler sur cette question au cours de la navette, d’autant que nous disposerons de l’ensemble des exercices comptables de 2013.
Certains amendements visent également à supprimer le tableau de répartition du prélèvement. Or le Gouvernement, pour une meilleure compréhension, préfère maintenir ce tableau : d’une part, cela permet d’éclairer le législateur – généralement, il veut l’être – ; d’autre part, cela permet d’éviter toute contestation. Selon certains d’entre vous, le risque d’incompétence négative n’est pas fondé. Je n’en suis pas certain – nous avons travaillé sur cette question. Dans le cas des chambres de métiers, un tableau était prévu, même si le Conseil constitutionnel a considéré que le prélèvement n’était pas une imposition de toute nature, mais une autre contribution. Nous ferons les vérifications nécessaires.
Toujours est-il que, pour la sécurité juridique du texte et afin d’éviter toute contestation, le Gouvernement tient à ce tableau. À ce jour, pour les raisons que j’ai indiquées, nous sommes dans l’incapacité de le produire devant vous, mesdames, messieurs les sénateurs, puisque les comptes sont en train d’être certifiés. Je pense que nous en disposerons au cours de la navette.
Quant aux autres amendements, ils présentent à nos yeux plusieurs inconvénients, que je crois avoir résumés dans mon propos.
Franchement, si nous nous accordons sur ce prélèvement de 500 millions d’euros et si nous mettons à profit le temps qu’il nous reste d’ici à la nouvelle lecture pour continuer à travailler ce texte, nous pourrions nous entendre sur une rédaction commune. Monsieur le rapporteur général, nos services respectifs pourront se rapprocher à cette fin.
Pour résumer, le Gouvernement émet un avis plutôt défavorable sur l’ensemble de ces amendements, à l’exception des amendements n° I-61 rectifié quater, I-114 rectifié bis et I-403 rectifié, qui se rapprochent – même s’ils tendent à supprimer le tableau – de ce que le Gouvernement à l’intention de proposer.