Pour ma part, je ne suis pas choqué que certaines chambres d’agriculture aspirent à se désendetter ; c’est de la saine gestion. Il faut mesurer qu’un vrai malaise existe au sein de ces chambres, parce qu’il n’est pas d’une redoutable évidence de convertir une baisse de budget dans la réalité des choses : il y a un personnel à payer, des actions à mener, des investissements à réaliser.
Au fond, les chambres d’agriculture sont dans la même situation que les collectivités territoriales : comment voulez-vous que ces dernières agissent, alors qu’elles ne savent pas ce qu’il adviendra de leurs compétences ? Ainsi, les collèges et les routes, qui font aujourd’hui partie des compétences des départements, seraient transférés demain aux régions. Que doivent donc faire les conseils généraux ? Et quel cadre le Gouvernement propose-t-il pour le transfert ? En réalité, les conseils généraux qui auront le plus investi sont ceux qui paieront le plus, alors qu’ils auront transmis un patrimoine en bon état ; et ceux qui auront le moins travaillé paieront les plus faibles contributions à la collectivité qui héritera des compétences. Tout cela n’est pas équitable !
Dans ces conditions, on peut comprendre qu’un certain nombre de conseils d’administration de chambre d’agriculture prennent des mesures pour protéger leurs finances : ils ont des responsabilités à assumer et ils n’avaient pas prévu une telle ponction dans leur plan de gestion. Pour ma part, je trouve tout à fait cohérent de prendre en compte les efforts de désendettement.