Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 25 novembre 2014 à 21h30
Loi de finances pour 2015 — Article 20

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet :

On peut donc comprendre qu’ils soient opposés à une écotaxe, et une fraction d’entre eux – pas tous – l’ont exprimé avec force.

En matière d’infrastructures routières, on compte au moins deux catégories de régions françaises qui sont très fortement demanderesses d’équipements et d’infrastructures financés par les poids lourds.

Il s’agit, d’une part, des régions lotharingiennes, qui assurent la liaison entre le nord et le sud de l’Europe – c’est l’une des fonctions de notre pays. Leurs autoroutes, routes nationales, voire départementales sont saturées par des poids lourds étrangers qui ne payent aucune TICPE en France. En effet, ceux-ci font le plein à la frontière et peuvent traverser notre pays sans acheter un litre de carburant. Certains payent les péages lorsqu’ils empruntent l’autoroute, mais tous n’utilisent pas ce réseau, et ils dégradent fortement nos infrastructures. D’ailleurs, il existe des itinéraires gratuits. Monsieur le secrétaire d’État, vous êtes lorrain, comme moi, et vous connaissez bien la situation de l’A31. Elle est saturée, sans péage, donc sans ressources, et aucune solution ni aucune perspective ne sont envisageables.

Il s’agit, d’autre part, de la région parisienne. Les infrastructures y sont les plus coûteuses, elles sont même ruineuses en termes d’investissements, sont manifestement saturées, notamment par des poids lourds étrangers, et sont pourtant dépourvues de postes de péage.

Lorsqu’un provincial prend l’autoroute, il paye l’utilisation de ce réseau au premier kilomètre : il rencontre immédiatement un péage. C’est en quelque sorte le premier contact avec la civilisation une fois qu’il a quitté sa route départementale. §En région parisienne, pour les raisons historiques que nous connaissons – je ne dresserai pas la liste des ministres de l’équipement qui ont reporté les premiers péages à soixante kilomètres pour l’A6 ou à trente kilomètres pour l’A4 –, des décisions funèbres ont rendu la grande francilienne et l’A86 gratuites.

Monsieur le secrétaire d’État, si votre collègue en charge de ces questions avait eu le sang-froid d’ouvrir une négociation avec les régions et les départements et si elle avait eu la sagesse de consulter les commissions du Parlement, elle se serait rendue compte que, certes, il y a des Bonnets rouges, dont on peut parfaitement comprendre l’exaspération sur certains points, mais qu’il n’était pas nécessaire de sacrifier un principe d’ensemble sur lequel il est aujourd'hui indispensable de revenir.

Vous n’osez pas proposer de texte pour abolir l’écotaxe, parce que vous savez que vous n’aurez pas de majorité.

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