J’en veux pour preuve l’article sur la réduction forfaitaire de cotisations par heure déclarée pour l’emploi à domicile. Alors que la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale s’est prononcée par deux fois, à l’unanimité, en faveur d’une réduction de cotisations de 1, 50 euro, le Gouvernement a forcé la main et amené le rapporteur, Gérard Bapt, à se réfugier dans la sagesse de l’Assemblée et à faire marche arrière : vous avez déjugé votre majorité à l’Assemblée nationale !
Tant les députés que les sénateurs vous ont pourtant alertée à plusieurs reprises sur la dégradation du secteur des emplois à domicile. Je ne voudrais pas revenir sur les chiffres, que l’on peut contester ; toutefois, en 2013, les déclarations ont enregistré une diminution de 16 000 emplois équivalents temps plein, après une première baisse de 12 000 emplois équivalents temps plein en 2012, et la tendance se confirme malheureusement en 2014. Vous savez très bien qu’une partie de cette baisse est liée à un passage de l’emploi déclaré à l’emploi non déclaré.
J’ai admiré la démonstration d’un quart d’heure du ministre du budget devant l’Assemblée nationale pour démontrer que, finalement, il était plus avantageux de déclarer que de ne pas le faire. Peut-être pourrons-nous y revenir, mais pourquoi vous obstinez-vous tellement contre cette mesure de bon sens ?
Nous avions également proposé une économie d’un milliard d’euros sur l’ONDAM, l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, et plus particulièrement sur le secteur hospitalier. Là encore, le Gouvernement refuse cette nécessaire restructuration de l’hôpital public, pourtant urgente, comme tous les acteurs économiques le soulignent. Je l’ai indiqué en première lecture, le système se dégrade de jour en jour. L’inégalité devant des soins de qualité est patente. L’évolution des techniques et la disparité des compétences des professionnels font que l’on ne peut soigner bien tout et partout. Et ce ne sont pas les timides mesures d’évaluation qui résoudront ce problème majeur ! Mettre sous le joug les établissements privés participant au service public n’améliorera certainement pas les résultats en matière de santé publique.
S’agissant enfin de la politique familiale, je déplore que vous remettiez en cause l’universalité des allocations familiales, principe auquel je suis profondément attaché. Surtout, il est à craindre que cette mesure ne crée un précédent et n’ouvre une brèche dans l’ensemble du système de protection sociale.
Nous avons été très nombreux, en première lecture, à vous faire part de nos réticences. Allons-nous être entendus ce matin ? J’en doute fortement. §