Intervention de Jacques Genest

Réunion du 27 novembre 2014 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise dans l'immobilier

Photo de Jacques GenestJacques Genest :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique.

Dans quelques heures, les chiffres du chômage pour le mois d’octobre seront publiés. Bien triste rendez-vous pour les 3, 4 millions de chômeurs officiels, qui savent qu’ils n’ont rien à espérer d’une politique qui signe chaque mois son échec !

À ce propos, la situation des 1, 4 million d’actifs du secteur du BTP est tout à fait préoccupante : en un an, l’emploi salarié y a baissé de 2 % et l’emploi intérimaire de presque 7 %. Pour le seul mois d’octobre, cette baisse est de 20 %.

Ces chiffres sont la conséquence du fait, édifiant, que l’on a rarement construit si peu de logements en France. Avec seulement 300 000 mises en chantier sur les douze derniers mois, soit une baisse de 11, 4 % par rapport aux douze mois précédents, on est bien loin des 500 000 logements promis par le candidat François Hollande !

La conjoncture ne peut, seule, expliquer ce phénomène. Des normes toujours plus nombreuses et des règles d’urbanisme toujours plus rigides entravent la construction, notamment en milieu rural. Les maires doivent faire face à l’incompréhension de leurs concitoyens, qui voient de plus en plus de terrains classés inconstructibles. Cette situation contribue à tirer vers le haut le prix du mètre carré de terrain à bâtir. Celui-ci a augmenté de 8, 8 % en 2013. Et ce n’est qu’un début !

La loi ALUR, la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, véritable usine à gaz, dont même le Gouvernement reconnaît les erreurs, a fait perdre toute confiance aux investisseurs.

Enfin, la baisse des dotations affecte les collectivités territoriales, alors que ces dernières sont à l’origine d’environ 70 % de l’activité des entreprises de travaux publics. Pourtant, le Gouvernement veut aujourd'hui frapper encore plus drastiquement et brutalement les ressources des collectivités, en dépit du compromis équilibré trouvé par le Sénat.

Les quelques avancées présentées dans le projet de loi de finances pour 2015 n’auront que des effets très différés dans le temps et ne suffiront pas à amorcer le redémarrage, indispensable, de la construction, qui est l’un des piliers de notre croissance et qui crée des emplois qui ne sont pas délocalisables.

Quand le Gouvernement va-t-il prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour faire repartir l’activité et l’emploi dans ce secteur ?

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