Séance en hémicycle du 27 novembre 2014 à 15h00

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La séance

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La séance, suspendue à douze heures trente, est reprise à quinze heures, sous la présidence de M. Claude Bérit-Débat.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L’ordre du jour appelle les réponses à des questions d’actualité au Gouvernement.

Je rappelle que l'auteur de la question dispose de deux minutes trente, de même que la ou le ministre pour sa réponse.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Jean-Claude Requier, pour le groupe du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Ma question s'adresse à MM. les ministres de la défense et des affaires étrangères et fait suite au nouveau report de la livraison à la Russie du porte-hélicoptères d’assaut de type Mistral.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

La situation est connue de tous, mais personne ne peut dire aujourd’hui quelle en sera l’issue et pas davantage quand elle interviendra, d’autant qu’elle dépend du conflit en Ukraine. Pourtant, il faudra bien sortir de cette situation, tant les enjeux sont importants, notamment pour notre pays.

Mardi, M. le Président de la République a donc décidé de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » la livraison du Vladivostok, le premier des deux navires Mistral commandés par la Russie, en invoquant un cas de « force majeure », pour tenir compte, semble-t-il, de la dégradation de la situation en Ukraine.

Il convient de rappeler que le Vladivostok est terminé, que les marins russes en ont pris possession et qu’ils ont achevé leur formation au large de Saint-Nazaire, où le bâtiment attend désormais de pouvoir rejoindre sa base en Russie. Quant au second navire, le Sébastopol, il vient tout juste d’être mis à l’eau. Il sera aménagé au cours de l’année 2015 et doit être livré aux Russes normalement en 2016.

À l’issue de ce nouvel ajournement, si la France décidait, au regard de ce qui se passe en Ukraine, que les conditions permettant d’envisager la livraison de ces deux bâtiments ne sont toujours pas réunies, nous pourrions nous exposer à de sérieuses difficultés : contentieux long et coûteux avec la Russie, risques financiers pour les trois entreprises concernées par ce contrat, …

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

M. Jean-Claude Requier. … difficulté supplémentaire pour le budget de la défense déjà sous tension, possible fragilisation de la parole de la France. J’y ajouterai les conséquences très néfastes pour nos exportations agricoles en direction de la Russie.

Applaudissements sur les travées du RDSE et de l’UMP, ainsi que sur certaines travées de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Requier

Dans ces conditions, le Gouvernement peut-il nous éclairer sur son appréciation de ce dossier, informer le Sénat sur nos échanges avec la Russie ? Jusqu’à quand peut-on envisager d’ajourner la livraison ?

Enfin, peut-il nous informer de la situation en Ukraine ? Le cessez-le-feu entre Kiev et les pro-Russes a-t-il des chances, à terme, d’être respecté ? Qu’est-ce qui, sur le terrain ukrainien, pourrait permettre de débloquer le dossier des Mistral ?

Applaudissements sur les travées du RDSE, de l'UDI-UC et de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes.

Debut de section - Permalien
Harlem Désir, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des affaires européennes

Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question sur ce dossier, qui ne doit prêter à aucune polémique s’agissant d’un contrat signé en 2011 et sur lequel il est indispensable de prendre en compte l’ensemble de la situation.

Comme vous l’avez rappelé, le Président de la République a annoncé hier qu’il avait décidé de surseoir jusqu’à nouvel ordre à l’examen de la demande d’autorisation nécessaire à l’exportation du premier BPC, bâtiment de projection et de commandement. C’est une décision forte et même exceptionnelle.

Cette décision est forte, parce que, nous l’avons toujours dit, la France tient à la parole donnée et respecte ses engagements. Cette décision de report sine die, le Président de la République l’a donc prise avec la gravité qui convient et après en avoir pesé toutes les conséquences. Le Gouvernement s’assurera évidemment de la protection de nos intérêts industriels et des emplois liés dans les entreprises concernées.

Cette décision est exceptionnelle, car elle répond à des circonstances elles-mêmes exceptionnelles. La situation en Ukraine, sur laquelle vous m’avez interrogé, se détériore. Les combats ne cessent pas. Le bilan humain s’alourdit avec près de 1 000 personnes tuées depuis le cessez-le-feu du 5 septembre. La situation est donc préoccupante avec toutes les implications de cette crise sur la sécurité du continent européen. Je le dis à ceux qui nous pressent de livrer ces bateaux : prendre une telle décision, alors que le conflit s’aggrave, serait-il responsable ?

Par cette position, nous adressons un signal clair : il y a urgence à mettre en œuvre sur le terrain les engagements pris le 5 septembre à Minsk et à enclencher un véritable processus politique. C’est ce que nous disons très nettement à la fois aux Russes et aux Ukrainiens. Il faut reprendre le chemin de la négociation, enrayer la spirale du fait accompli et de l’affrontement, respecter le cessez-le-feu sous contrôle de la FCE et revenir, conformément aux accords de Minsk, à un règlement diplomatique et politique de ce conflit.

Dans cette affaire, ce qui doit prévaloir, c’est la responsabilité et la volonté de tout faire pour mettre fin à ce conflit. C’est la ligne de la diplomatie française et de la diplomatie européenne.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Leila Aïchi, pour le groupe écologiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Leila Aïchi

Une fois n’est pas coutume en matière de pollution de l’air, je m’adresserai non pas à la ministre de l’écologie ou à la ministre de la santé, mais au ministre des finances, M. Michel Sapin.

Debut de section - PermalienPhoto de Leila Aïchi

Un cap vient d’être franchi ! Le préjudice sanitaire de la pollution de l’air est aujourd’hui avéré, mais il semble également acquis que la pollution de l’air représente un préjudice grave pour notre économie et nos finances.

Il y a quelques jours, ici même, tout le monde a reconnu le drame sanitaire que constituait la pollution de l’air, en particulier celle qui est due au diesel. Oui, tout le monde ! Malgré ce constat unanime, et alors que le groupe écologiste avait proposé une solution, peu de personnes ont eu le courage de voter pour. Pourtant, 42 000 à 50 000 morts prématurées sont enregistrées chaque année en France ; on constate une explosion des risques d’infarctus, d’accidents vasculaires cérébraux, d’infections respiratoires et même de cancers des voies aériennes ainsi que des centaines de milliers d’hospitalisations liées à des problèmes cardiaques et respiratoires.

L’urgence sanitaire pour les Français est bien là, notamment pour les habitants de grandes agglomérations comme Paris et de l’Île-de-France. Pourtant, monsieur le ministre, le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités et fait preuve d’une désinvolture manifeste face aux conséquences de la pollution de l’air. Il est vrai que la facilité est de céder aux lobbies

Le monde entier considère le diesel comme une impasse industrielle. Or, l’an dernier encore, la France, de manière surréaliste, dans le cadre du grand emprunt, a subventionné Renault à hauteur de 20 millions d’euros et Peugeot à hauteur de 90 millions d’euros pour le développement de moteurs diesel hybrides. Force est de constater que seuls les industriels automobiles et le Gouvernement ne comprennent pas le message. Oserais-je penser que vous envisagez sérieusement, par nos impôts, de développer des technologies dangereuses pour la santé des Français ?

Le conservatisme empêche de manière coupable la recherche, l’innovation et le développement d’alternatives propres et durables, qui seront à n’en pas douter les emplois de demain.

Que dire des 650 000 journées d’arrêt de travail par an du fait de la pollution de l’air, des 50 milliards d’euros que la pollution de l’air coûte à l’économie française chaque année – il ne s’agit là que d’une fourchette basse – et des 7 milliards d’euros d’exonération fiscale par an pour le diesel ?

Ma question est simple : l’État a-t-il déjà estimé de manière certaine le coût global de la pollution de l’air et des pollutions chimiques ? Dans la négative, le Gouvernement pourrait-il lancer un audit indépendant pour estimer le préjudice financier et économique subi par l’État, les entreprises et la société française dans son ensemble ou saisir la Cour des comptes sur ce sujet ?

Monsieur le ministre des finances, Michel Sapin – car c’est bien à vous que s’adresse cette question ! –, vous feriez acte de responsabilité et de justice sociale et environnementale si vous accédiez à cette demande.

Applaudissements sur les travées du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du groupe socialiste et de l’UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement

Madame la sénateur, …

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

… la qualité de l’air, vous avez raison de le souligner, est un enjeu sanitaire majeur. En France, le coût pour la société de la pollution de l’air extérieur a été évalué, vous l’avez rappelé, à 30 milliards d’euros, dont près de 1 milliard d’euros directement supportés par le système de soins. C’est l’un des thèmes de la conférence environnementale qui se tient aujourd’hui et demain et, à cet égard, je vous prie de bien vouloir excuser l’absence dans cet hémicycle de Mme Ségolène Royal.

L’État, vous le savez, agit pour améliorer la qualité de l’air.

Dans le projet de loi relatif à la transition énergétique, il est prévu d’accélérer la mutation du parc automobile vers des véhicules moins polluants, par l’octroi d’un bonus porté à 10 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique en remplacement d’un véhicule diesel dans les zones les plus polluées. Il est également prévu de développer des infrastructures de recharge des véhicules électriques, de renouveler les flottes de véhicules publics par des véhicules propres, de donner enfin la possibilité aux maires de mettre en place des zones de circulation restreinte réservant la circulation aux véhicules les moins polluants, de mieux prendre en compte dans ces enjeux la planification territoriale.

Plusieurs dispositifs de soutien ont été mis en place par l’État.

Dans l’industrie, des projets permettant de réduire les émissions de polluants atmosphériques peuvent bénéficier de prêts bonifiés, les prêts verts gérés par Bpifrance.

Dans l’agriculture, le projet de feuille de route sur la santé et l’environnement prévoit de mettre en œuvre des opérations pilotes de réduction des émissions polluantes, notamment avec le concours de l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Enfin, pour le remplacement d’un ancien appareil de chauffage au bois par un appareil récent, les particuliers pourront bénéficier du crédit d’impôt de transition énergétique de 30 %.

Concernant l’audit supplémentaire que vous demandez, madame la sénateur, …

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. … je vous rappelle que vous avez la possibilité, en tant que membre de cette assemblée, de saisir la Cour des comptes.

Applaudissementssur quelques travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Marie-France Beaufils, pour le groupe CRC.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-France Beaufils

Vous avez fait le choix, monsieur le ministre des finances et des comptes publics, de réduire la dépense publique pour retrouver de la croissance, dites-vous. De nombreux économistes, y compris ceux de l’OCDE, rappellent les limites de cette austérité budgétaire.

Pour y parvenir, vous avez considéré que les dotations aux collectivités pouvaient être réduites de 11 milliards d’euros, soit 22 % de la masse totale de ces efforts.

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-France Beaufils

Aujourd’hui, plus de 13 000 conseils communaux ou communautaires ont voté une motion de l’Association des maires de France vous rappelant l’importance de la dépense publique locale pour la vie économique : selon une estimation faite en 2006, 800 000 emplois ont été conservés ou créés dans le privé grâce aux achats ou travaux commandés par les collectivités territoriales.

Les collectivités, plus particulièrement les communes, ont subi le gel des dotations quatre années de suite, puis la réduction de 1, 5 milliard d’euros en 2014. Elles ont fait des efforts de maîtrise de leurs dépenses de fonctionnement. Elles réduisent leurs travaux. Ce sont les entreprises du bâtiment et des travaux publics qui en ressentent immédiatement les conséquences. Combien d’entre elles diminuent déjà leurs effectifs ?

La nouvelle ponction que vous voulez imposer aux collectivités territoriales va maintenant toucher directement les services à la population et, en premier lieu, ceux qui sont réalisés par des emplois saisonniers ou par l’intermédiaire d’associations. Cela concerne au premier chef les loisirs des enfants et de la jeunesse, les activités culturelles et sportives. Autant de domaines qui participent à la cohésion sociale ! Que deviendront tous ces salariés ? Des chômeurs supplémentaires !

Les collectivités territoriales ne peuvent pas retrouver par l’intermédiaire de l’impôt local la perte de croissance que vous leur imposez. C’est une dégradation de la vie des habitants, de leur pouvoir d’achat que vous décidez ainsi.

Cette austérité, les habitants n’en peuvent plus. Notre pays en souffre. Quand, monsieur le ministre, allez-vous prendre enfin en compte…

Debut de section - PermalienPhoto de Marie-France Beaufils

Mme Marie-France Beaufils. … les effets négatifs de ces choix et décider de maintenir les dotations aux collectivités pour qu’elles puissent répondre aux besoins de leur population ?

Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe CRC.

Debut de section - Permalien
Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics

Madame la sénatrice, il est bien légitime que vous posiez une question de cette nature à l’heure où le Sénat, après l’Assemblée nationale, examine le projet de loi de finances, c'est-à-dire le budget de la France, et au moment où les maires tiennent leur congrès et attirent l’attention du Gouvernement sur ce sujet sensible, qui nécessite des efforts de tous dans des conditions maîtrisées.

Vous le savez, quand nous sommes arrivés aux responsabilités, la France avait un déficit public considérable. Je n’ai entendu personne me dire qu’il fallait l’augmenter. Il faut le réduire ! Nous le faisons à un rythme que nous considérons comme compatible avec le retour de la croissance, c’est-à-dire à un rythme moindre que celui que certains voudraient nous imposer.

Debut de section - Permalien
Michel Sapin, ministre

M. Michel Sapin, ministre. Mais des efforts doivent être demandés à tous : d’abord, bien sûr, à l’État

Ah ! sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Michel Sapin, ministre

On ne peut pas considérer, dans notre pays, que des efforts sont à faire en matière de dépense publique sans en demander aux collectivités locales. Nous avons bien évidemment conscience de l’effort qu’elles fournissent, mais cela est nécessaire. Ce sont ces 11 milliards d’euros sur trois ans de diminution des concours financiers de l’État qui traduisent cet effort demandé aux collectivités.

La véritable difficulté tient à la très grande hétérogénéité des collectivités locales, qu’il s’agisse des régions, des départements ou – c’est sur ce sujet que vous m’interrogez principalement – des communes.

Des dispositifs de péréquation prennent déjà en compte cette diversité, mais ils doivent être améliorés. Je citerai quelques exemples : le Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales va encore progresser en 2015. §Son montant aura fait plus que quintupler, en passant, de 2012 à 2015 – je dis cela à l’intention de ceux que j’entends protester et qui ne me paraissent pas être très avertis –, de 150 millions à 780 millions d’euros. Ce n’est pas la droite qui l’a fait, c’est la majorité de l’époque au Sénat qui l’a voté ! Or ce fonds de péréquation soutient tout particulièrement les communes rurales en difficulté. Il en va de même s’agissant des 10 000 communes qui touchent la « DSR cible » ou des 250 communes qui perçoivent la « DSU cible ».

Debut de section - Permalien
Michel Sapin, ministre

Je le répète, il faut encore améliorer ce dispositif de péréquation.

Le secrétaire d’État chargé du budget l’a annoncé ce matin, le Gouvernement est ouvert à la discussion et souhaite votre collaboration pour réformer la DGF, la dotation globale de fonctionnement, afin que celle-ci soit plus justement répartie. Il n’y a pas de raison que Neuilly touche plus par habitant que Guéret, par exemple, pour ne pas citer Argenton-sur-Creuse…

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Claudine Lepage, pour le groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claudine Lepage

Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée des droits des femmes.

L’existence même de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée il y a deux jours, révèle combien ce fléau demeure plus que jamais d’actualité. Bien sûr, en France, des avancées notables ont été réalisées. Permettez-moi, à cet égard, d’évoquer la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse, dont l’examen devant les députés débutait il y a juste quarante ans. Pourtant, aujourd’hui encore, dans notre pays, 216 000 femmes sont victimes chaque année de violences commises par leur partenaire et, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon ; 86 000 femmes indiquent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol, mais seulement 10 % d’entre elles déposent plainte.

Madame la secrétaire d’État, je suis fière de soutenir un gouvernement

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Claudine Lepage

La prévention et la lutte contre les mariages forcés, qui concernent 400 millions de femmes et d’enfants dans le monde – 70 000 jeunes femmes en France étant potentiellement menacées –, et les mutilations sexuelles font également l’objet d’un dispositif installé par le ministère des droits des femmes et le ministère des Français de l’étranger, qui a mobilisé notre réseau consulaire. Mais il reste tant à faire !

Madame la secrétaire d’État, vous venez de signer, avec Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira et Marisol Touraine, une convention avec la police visant à systématiser le dépôt de plainte des femmes victimes de violences. Quels sont les conditions d’application et les objectifs de ce dispositif ? Plus généralement, quelles autres actions seront engagées ? Je vous remercie également de m’apporter des précisions sur le rôle de nos postes diplomatiques dans la lutte contre les mariages forcés et sur la formation dédiée que reçoivent nos agents consulaires.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC, ainsi que sur certaines travées du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée des droits des femmes.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des droits des femmes

Madame la sénatrice, vous avez rappelé des chiffres terribles : 216 000 femmes sont victimes de violences chaque année, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon et, dans le cadre des violences conjugales, trente-trois enfants meurent par an. Les femmes qui subissent des violences perdent aussi entre une et quatre années d’espérance de vie.

Vous l’avez dit, nous avons pris des mesures importantes pour contrecarrer ce fléau. Nous y consacrons 66 millions d’euros, ce qui correspond à un doublement des moyens alloués. Nous avons notamment dédié des moyens à la formation de l’ensemble des professionnels, qu’il s’agisse de personnels du ministère de l’intérieur, de la justice ou des personnels de santé.

Des protocoles ont déjà été signés dans trente-cinq départements – le trente-sixième a été signé mardi dernier avec Christiane Taubira, Bernard Cazeneuve et Marisol Touraine – pour mettre en relation tous les acteurs associatifs et les intervenants sociaux présents dans les commissariats ou les gendarmeries. L’objectif est de garder comme priorité le dépôt de plainte, mais de déclencher, dès le dépôt d’une main courante ou le procès-verbal, un accompagnement immédiat de la victime, la convocation immédiate de l’agresseur et des mesures de protection de la victime et de ses enfants.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Cette protection est notamment assurée par les hébergements d’urgence : 600 places ont déjà été créées depuis 2013 et 1 050 le seront d’ici à 2017.

Nous avons également signé avec Geneviève Fioraso, le 25 novembre dernier, une convention spécifique pour les étudiantes victimes de violences, afin qu’elles puissent avoir accès en priorité au logement étudiant.

Nous ne baissons donc pas les bras, bien au contraire, puisque nous déployons de nombreux moyens.

Au travers de mon intervention, je souhaite aussi m’adresser aux femmes pour leur dire que si elles n’osent pas encore se rendre dans un commissariat ou à l’hôpital, elles doivent appeler le 3919, aussi bien pour des cas de mariages forcés que pour des violences subies au quotidien. Des équipes les aideront à franchir ce cap.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, du groupe CRC, ainsi que sur certaines travées du RDSE et de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Teura Iriti

Ma question s'adresse à Mme la ministre des outre-mer, et je souhaite la poser de façon tout à fait solennelle.

Pour aider le gouvernement polynésien à opérer notre redressement économique, l’assemblée de Polynésie française va examiner une résolution afin d’obtenir réparation du plus grave préjudice écologique fait à une collectivité de la République, après les tirs de 193 essais nucléaires entre 1966 et 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. La question est d’actualité, à la veille de la conférence environnementale, présentée comme une étape décisive pour obtenir, à la fin de 2015, la signature de l’accord historique contre les dérèglements climatiques, dont les négociations durent depuis vingt ans.

Sur la même période, après la prise de conscience de la gravité des effets des expérimentations nucléaires, les défenseurs de l’environnement et des victimes civiles, ainsi que des élus de diverses sensibilités, n’ont cessé de réclamer que soit reconnu et compensé cet état de fait.

La résolution examinée ce soir à Papeete tend à refuser que la rente nucléaire compensant la dérégulation économique causée par l’implantation, puis par le départ, du centre d’expérimentation nucléaire, soit versée pour « solde de tout compte ».

Les compensations financières demandées se fondent sur deux principes : celui du « préjudice écologique », adopté à l’unanimité par le Sénat en avril 2013, ce qui est tout à son honneur, et celui du « pollueur-payeur », défendu résolument par la ministre de l’écologie.

Enfin, si la presse se fait l’écho d’approches différentes entre le gouvernement et l’assemblée de Polynésie française pour obtenir des crédits, je témoigne ici que, à Papeete comme à Paris, tous les efforts convergent sur le plan politique pour opérer le redressement économique.

Aussi, alors que la France se veut, à juste titre, exemplaire pour défendre l’environnement de notre planète, quelles garanties le Gouvernement peut-il donner aux Polynésiens pour que soit, enfin, reconnu et indemnisé l’un des pires préjudices écologiques infligé à l’environnement depuis la naissance de l’humanité ?

Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC et du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées de l’UMP, du RDSE et du groupe socialiste.

Debut de section - Permalien
George Pau-Langevin, ministre des outre-mer

Madame la sénatrice, nous connaissons le grave problème des essais nucléaires dans le Pacifique. Nous avons été nombreux à souhaiter, notamment du côté gauche de l’hémicycle, que ces essais nucléaires s’arrêtent et que le préjudice écologique qui en résulte soit réparé. Par conséquent, je ne vois pas de difficultés entre nous sur le principe.

S’agissant de la résolution que vous avez évoquée, je n’ai pas, pour ma part, à me prononcer sur son opportunité, puisque c’est la liberté du territoire et de l’assemblée de Polynésie française que de faire de telles demandes. Toutefois, je tiens à rappeler que certaines aides spécifiques avaient été mises en place précisément pour réparer ce préjudice. Malheureusement, d’abord en 2002, puis en 2008, alors que M. Yves Jégo était secrétaire d’État chargé de l’outre-mer, les montants alloués à ces aides ont été réduits de manière significative. Cela étant, depuis 2002, plus de 1, 7 milliard d’euros, soit 204 milliards de francs pacifiques, ont déjà été versés.

Vous le savez, depuis notre arrivée au pouvoir en 2012, nous travaillons en étroite collaboration avec l’actuel président Édouard Fritch, qui était auparavant député, et les députés Maina Sage et Jean-Paul Tuaiva pour réparer un certain nombre de préjudices subis par la Polynésie, notamment liés au fait que le financement de l’État au régime de solidarité de la Polynésie française a été arrêté. Nous sommes donc en train de voir comment nous pourrions rétablir ce financement, qui est tout à fait indispensable à la Polynésie.

Je ne crois pas que ce soit particulièrement le moment de relancer ce sujet, alors que nous essayons déjà de régler d’importants problèmes de fond.

Par ailleurs, nous assurons aussi la sécurité de ces deux atolls : là encore, l’État assume des responsabilités qui sont tout à fait naturelles.

Nous travaillons actuellement à rétablir des liens et à essayer de répondre correctement aux demandes de la Polynésie. Ma porte est toujours ouverte : je vous invite à venir me voir si vous souhaitez reparler de ce sujet. Nous verrons quelles suites apporter à cette résolution quand elle sera votée. Néanmoins, compte tenu des montants stratosphériques demandés, nos discussions dureront certainement longtemps.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

M. le président. La parole est à M. Jacques Genest, pour le groupe UMP.

Applaudissements sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Genest

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique.

Dans quelques heures, les chiffres du chômage pour le mois d’octobre seront publiés. Bien triste rendez-vous pour les 3, 4 millions de chômeurs officiels, qui savent qu’ils n’ont rien à espérer d’une politique qui signe chaque mois son échec !

À ce propos, la situation des 1, 4 million d’actifs du secteur du BTP est tout à fait préoccupante : en un an, l’emploi salarié y a baissé de 2 % et l’emploi intérimaire de presque 7 %. Pour le seul mois d’octobre, cette baisse est de 20 %.

Ces chiffres sont la conséquence du fait, édifiant, que l’on a rarement construit si peu de logements en France. Avec seulement 300 000 mises en chantier sur les douze derniers mois, soit une baisse de 11, 4 % par rapport aux douze mois précédents, on est bien loin des 500 000 logements promis par le candidat François Hollande !

La conjoncture ne peut, seule, expliquer ce phénomène. Des normes toujours plus nombreuses et des règles d’urbanisme toujours plus rigides entravent la construction, notamment en milieu rural. Les maires doivent faire face à l’incompréhension de leurs concitoyens, qui voient de plus en plus de terrains classés inconstructibles. Cette situation contribue à tirer vers le haut le prix du mètre carré de terrain à bâtir. Celui-ci a augmenté de 8, 8 % en 2013. Et ce n’est qu’un début !

La loi ALUR, la loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, véritable usine à gaz, dont même le Gouvernement reconnaît les erreurs, a fait perdre toute confiance aux investisseurs.

Enfin, la baisse des dotations affecte les collectivités territoriales, alors que ces dernières sont à l’origine d’environ 70 % de l’activité des entreprises de travaux publics. Pourtant, le Gouvernement veut aujourd'hui frapper encore plus drastiquement et brutalement les ressources des collectivités, en dépit du compromis équilibré trouvé par le Sénat.

Les quelques avancées présentées dans le projet de loi de finances pour 2015 n’auront que des effets très différés dans le temps et ne suffiront pas à amorcer le redémarrage, indispensable, de la construction, qui est l’un des piliers de notre croissance et qui crée des emplois qui ne sont pas délocalisables.

Quand le Gouvernement va-t-il prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour faire repartir l’activité et l’emploi dans ce secteur ?

Applaudissements sur les travées de l'UMP, ainsi que sur quelques travées de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire

Monsieur le sénateur, la crise du logement pèse lourdement sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens, qui dépensent, en comparaison de la plupart de nos voisins européens, beaucoup trop pour se loger. Dans de nombreuses villes, il est difficile de trouver un logement.

Aujourd'hui, l’urgence, dans ce pays, est de donner un logement à tous les Français, quelle que soit leur situation et quels que soient leurs besoins.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Pour y parvenir, nous n’avons d’autre choix que de construire davantage, car les problèmes du mal-logement proviennent essentiellement d’un manque de construction. D'ores et déjà, nous agissons pour la relance de la construction, notamment en fluidifiant les parcours résidentiels.

Les entreprises du bâtiment, que je reçois régulièrement, nous ont fait part des difficultés considérables qu’elles rencontrent. À cet égard, nous avons mis en place un certain nombre de mesures.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Charon

Ces mesures sont purement administratives ! On n’y comprend rien…

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Celles-ci doivent permettre d’atteindre les objectifs du Gouvernement en matière de croissance et d’emploi.

Nous avons simplifié les règles en matière d’urbanisme

Vives protestations sur les travées de l’UMP.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

… encouragé l’investissement, restauré la confiance, pour relancer la construction et permettre aux ménages d’accéder au logement.

Je n’oublie pas les efforts que nous avons engagés en faveur de la rénovation de logements, dont les effets sont plus rapides que la construction de logements neufs. Je pense, en particulier, au relèvement à 30 % du crédit d’impôt développement durable, au renforcement de l’éco-prêt à taux zéro pour l’ancien et aux aides de l’ANAH, l’Agence nationale de l’habitat.

Exclamations sur les travées de l’UMP.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Notre principale priorité est bien de redonner un élan à une machine bloquée, responsable d’une pénurie, notamment de logements adaptés, dans les zones tendues.

Je pense également au logement intermédiaire, dispositif que nous avons assoupli et encore amélioré.

Ce plan pour le logement bénéficiera donc à tous les Français. §D'ailleurs, des mesures sont déjà en place. Le dispositif d’investissement locatif doit s’appliquer sur six, neuf ou douze ans, pour s’adapter aux horizons d’investissement des ménages. L’abattement exceptionnel de 30 % doit inciter à la libération de foncier. Quant à la réforme du prêt à taux zéro et du zonage, elle doit adapter ces deux outils aux réalités du marché immobilier.

D’autres mesures s’appliqueront dès que le projet de loi de finances pour 2015 sera voté.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Daniel Raoul, pour le groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

M. Daniel Raoul. La visite du Président de la République à Florange, saluée comme courageuse par certains

Exclamations ironiques sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Raoul

… et le bilan de l’accord passé en novembre 2012 nous démontrent – c’est un bel exemple – que la réindustrialisation de notre pays est possible.

On ne valorise pas assez les réussites industrielles. À cet égard, permettez-moi de rappeler quelques chiffres concernant Florange : 146 millions d’euros, sur les 180 millions d’euros qui étaient prévus dans l’accord initial de novembre 2012, ont d'ores et déjà été engagés ; ces investissements, nous dit-on, atteindront 240 millions d’euros. La mutation technologique s’est faite sans licenciement ni plan social. On annonce même des créations d’emploi, en particulier trente CDI pour l’année 2015 et trente autres devraient probablement suivre.

Je ne mésestime pas le choc culturel que représente, dans cette région, la fermeture définitive des derniers hauts fourneaux, symboles tout à fait importants d’une industrie. Toutefois, regardons le succès de la filière froide, après l’arrêt de la filière liquide. La production de l’usine fabriquant l’Usibor a doublé en trois ans. Ses carnets de commandes sont pleins, justifiant le dépassement des engagements initiaux de novembre 2012 ainsi que les créations d’emploi annoncées et conjurant la tentation des transferts…

Après les dix années de désindustrialisation qu’a connues notre pays, cet exemple montre qu’il est possible d’augmenter la part de l’industrie dans le PIB. À l’heure actuelle, cette part est descendue à 12 %. Or si un pays veut jouer un rôle en tant que puissance économique, cette part ne doit pas descendre en dessous de 20 %… Cela dit, il est possible d’y incorporer les fonctions externalisées, et nous savons qu’en sortir certains secteurs peut entraîner des effets d’aubaine.

Quelle sera la part réservée à l’industrie dans le cadre du plan Juncker ? Que représente-t-elle dans la trentaine de projets que le Gouvernement a sélectionnés afin de les soumettre au jury international ?

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire

Mme Carole Delga, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire. Monsieur le sénateur, quand nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons trouvé une industrie en crise – en grande crise, même !

Vives protestations sur les travées de l’UMP.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Notre priorité, depuis 2012, est de mobiliser toutes les énergies auprès des entreprises traversant des difficultés conjoncturelles.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

En la matière, le Gouvernement et les commissaires au redressement productif placés auprès des préfets n’ont rien lâché.

Nous avons également redonné des marges de manœuvre aux entreprises, avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. À ce jour, 10 milliards d’euros ont été versés aux entreprises. Avec le pacte de responsabilité, 30 milliards d’euros supplémentaires seront consacrés à l’investissement, à l’innovation et à l’emploi.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Nous irons au bout de cet engagement.

En ce qui concerne Florange, comme vous l’avez fort justement souligné, monsieur le sénateur, le bilan de l’accord signé voilà presque deux ans est favorable. Florange a pleinement bénéficié du programme d’investissements, qui l’a repositionné comme un site majeur dans le dispositif industriel de la division Europe du Nord d’ArcelorMittal.

L’arrêt de la filière liquide concernait 630 emplois. Le processus de reclassement du personnel a été achevé sans aucun licenciement. Par ailleurs, je vous confirme que la direction a annoncé l’embauche de trente personnes en CDD d’ici à la fin de l’année et de trente personnes en CDI en 2015.

En matière de recherche et développement, le groupe s’était engagé à poursuivre la recherche pour le développement d’une technologie de production d’acier faiblement émettrice de CO2. Nous y serons attentifs.

Nous avons géré l’urgence. Aujourd'hui, notre priorité est d’utiliser ces marges de manœuvre pour démontrer que la France est une grande nation industrielle

Oh là là ! sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Vous nous interrogez sur les projets soutenus par notre pays dans le cadre du plan d’investissement européen, dont Jean-Claude Juncker a présenté hier les orientations. Comme tous les États membres, la France a élaboré une première liste de projets qui pourraient rapidement bénéficier de ce plan : la transition énergétique, la recherche et l’innovation, la formation, le numérique et, bien entendu, les infrastructures. Il était important de lister ces grandes thématiques. Au travers de ces priorités, la modernisation de notre industrie est évidemment centrale.

Bien entendu, nous avons aussi souhaité préparer l’avenir dans le cadre des trente-quatre plans industriels.

Debut de section - Permalien
Carole Delga, secrétaire d'État

Mme Carole Delga, secrétaire d'État. Vous le voyez, mesdames, messieurs les sénateurs, nous ne manquons ni de courage, ni de détermination, ni de conviction !

Applaudissementssur les travées du groupe socialiste. – Exclamationssur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

M. le président. La parole est à M. Pierre Charon, pour le groupe UMP.

Applaudissements sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Charon

Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Charon

Asia Bibi est une jeune chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème contre le prophète, ce qu’elle a toujours nié. Asia Bibi paie le prix de ses convictions, qu’elle ne veut pas renier. La vérité nous oblige à reconnaître que le crime de cette jeune femme, c’est tout simplement sa foi chrétienne, et rien d’autre ! Son cas illustre à lui seul les différentes persécutions que subissent les chrétiens dans certains pays, où il ne fait pas bon appartenir à une minorité religieuse. Asia Bibi est tout simplement un bouc émissaire dans des sociétés guidées par les démons du rejet et de l’intolérance. Elle témoigne du calvaire permanent enduré par des millions de chrétiens, en Irak, en Syrie et au Pakistan, où sévit la nouvelle barbarie du XXIe siècle.

L’affaire est si sensible au Pakistan que certains n’osent plus défendre Asia Bibi : un gouverneur de province et un ministre ont même été assassinés, parce qu’ils avaient pris fait et cause pour la jeune chrétienne. La justice pakistanaise, redoutant la vindicte des foules et la violence des fanatiques, préfère faire profil bas, quitte à piétiner les principes fondamentaux du droit.

Emprisonnée depuis 2009, Asia Bibi a été condamnée à mort en novembre 2010. La Haute Cour de Lahore a confirmé cette condamnation le 16 octobre dernier. Un recours a été déposé devant la Cour suprême le 24 novembre 2014.

De nombreuses mobilisations ont eu lieu en France et dans le reste du monde. Des pétitions ont été signées et des élus sont montés au créneau. La diplomatie doit elle aussi montrer son courage sur ces questions et ne pas se retrancher derrière la prudence. Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part ! La France doit faire comprendre au Pakistan que l’exécution d’Asia Bibi serait un affront à tout ce que nous avons de plus cher, qui va bien au-delà de nos intérêts matériels. N’ayons pas peur de demander au Président pakistanais d’intervenir, comme Bruno Retailleau, président du groupe UMP du Sénat, l’a demandé au Président de la République française.

Asia Bibi doit échapper à la peine de mort et retrouver sa liberté, son honneur de croyante, de femme et de mère de famille.

Monsieur le ministre, je vous demande de nous dire ce que la France envisage pour mettre fin à cette situation inique et honteuse.

Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC, ainsi que sur quelques travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes.

Debut de section - Permalien
Harlem Désir, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des affaires européennes

Monsieur le sénateur, la situation d’Asia Bibi, Pakistanaise de confession chrétienne, condamnée à mort pour blasphème, nous révolte.

Depuis la première condamnation d’Asia Bibi en 2010, la France a constamment rappelé que la notion de délit de blasphème était contraire au principe des droits de l’homme. La France a également rappelé son opposition à la peine de mort en tous lieux et en toutes circonstances.

La France est très attachée au respect des libertés fondamentales, au rang desquelles la liberté de religion, la liberté de conviction et la liberté d’expression, qui sont protégées par des traités internationaux. Ceux-ci garantissent, en particulier, le droit d’exprimer ses opinions et de manifester sa religion. Ces libertés sont notamment définies par la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que le Pakistan a ratifié en juin 2010.

La France protège les minorités religieuses, en particulier les minorités chrétiennes, qui sont aujourd'hui menacées dans plusieurs pays.

Concernant la situation d’Asia Bibi, de nombreuses démarches ont été effectuées depuis quatre ans à tous les niveaux, en lien avec nos partenaires européens. Mais, comme vous venez de le rappeler, la Haute Cour de Lahore, saisie en deuxième instance, a confirmé, le 16 octobre dernier, la condamnation à mort d’Asia Bibi pour délit de blasphème.

Dès le lendemain du verdict, la France a fait part de sa profonde préoccupation et a appelé une nouvelle fois le Pakistan à respecter ses engagements internationaux. Le Président de la République est intervenu personnellement auprès de son homologue pakistanais pour plaider la cause d’Asia Bibi. Au niveau européen, la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a également exprimé sa grande inquiétude et son espoir d’un recours rapide auprès de la Cour suprême.

Asia Bibi vient de faire appel de ce verdict devant la Cour suprême. Dans ce cadre, le gouvernement français fait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu’un dénouement positif puisse intervenir le plus tôt possible.

Je le redis avec netteté et sans aucune prudence, la condamnation à mort d’Asia Bibi pour blasphème est révoltante, inhumaine et inacceptable. Telle est la position de la France ! Nous appelons la communauté internationale à se mobiliser, avec la France et l’Union européenne, pour faire annuler cette sentence. Nous ne pouvons accepter de telles condamnations fondées sur des accusations de blasphème, ni au Pakistan ni ailleurs dans le monde. Nous ferons donc tout pour sauver Asia Bibi.

Applaudissements.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Jacques Cornano, pour le groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Cornano

Un quotidien titre ce matin : « Avenir des enfants : la grande inquiétude ». En effet, 69 % des parents estimeraient que l’éducation nationale ne garantit plus l’égalité des chances.

Notre système scolaire a été particulièrement maltraité, fortement dégradé au cours de la dernière décennie, si bien qu’il figure désormais parmi les plus inégalitaires. C’est pourquoi le Président de la République a fait de l’éducation et de la jeunesse sa priorité, notamment en redonnant tous les moyens nécessaires à l’éducation nationale et à la formation, après des années de désengagement de l’État.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Cornano

Depuis 2012, nous menons un plan de création de 60 000 postes et reconstruisons la formation professionnelle des enseignants. Cette politique portera ses fruits pour les jeunes générations ; c’est une politique d’avenir !

Reste qu’il existe une urgence en matière éducative, celle du décrochage scolaire. Les chiffres dans ce domaine sont alarmants : 140 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme, sans possibilité de faire valoir une formation. Ces jeunes sont alors livrés à eux-mêmes. En effet, comment peuvent-ils entrer dans la vie active sans qualification ? C’est ce drame qui doit nous préoccuper aujourd’hui. Il faut trouver une solution pour ces jeunes !

Mme la ministre de l’éducation nationale vient récemment d’annoncer des mesures fortes pour lutter contre le décrochage scolaire. Les moyens débloqués sont importants, mais, au-delà des chiffres, c’est l’action qui est essentielle : l’orientation, le suivi individualisé des parcours ou la formation des enseignants pour mieux repérer les signes avant-coureurs. C’est en mobilisant tous les acteurs que nous ferons réussir tous les jeunes. Il est bien de la responsabilité de la nation tout entière de former ses jeunes et de leur offrir, à chacun, les moyens de réussir.

Ma question est la suivante : en quoi les réponses apportées contre le décrochage scolaire, dans le cadre de ce plan ambitieux, sont-elles novatrices ?

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Debut de section - Permalien
Geneviève Fioraso, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche

Ce sont effectivement 140 000 jeunes qui, chaque année, sortent du système scolaire sans qualification, sans diplôme, sans emploi.

Le plan de lutte contre le décrochage scolaire, présenté vendredi dernier par le Premier ministre Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem - qui est retenue par d’autres contraintes et dont je vous prie, mesdames, messieurs les sénateurs, d’excuser l’absence –, repose sur une méthode à la fois globale et individualisée. Il comprend des mesures nouvelles, mais il vise aussi à coordonner un certain nombre de mesures existantes et déjà éprouvées.

Tout d’abord, l’accent est mis, pour la première fois, sur la prévention. Jusqu’à présent, 85 % des moyens utilisés pour lutter contre le décrochage scolaire étaient consacrés à des interventions postérieures à ce décrochage. Or la prévention a montré son efficacité, notamment au Québec et en Finlande, où les taux de réussite scolaire, après avoir connu des niveaux nettement plus bas, sont remontés extrêmement haut. Nous nous sommes donc inspirés de ces expériences réussies, de ces bonnes pratiques, ainsi que de l’évaluation des politiques publiques menées dans notre pays.

Ensuite, nous avons mobilisé des moyens importants : 300 millions d’euros, soit 50 millions d’euros par an pendant six ans. Pour cela, nous nous appuyons sur les fonds européens - Initiative pour l’emploi des jeunes et Fonds social européen -, ainsi que sur des crédits budgétaires du ministère et du programme d’investissements d’avenir. Ces moyens financiers témoignent de la priorité donnée à l’éducation et à la jeunesse par le Gouvernement.

Ce plan de lutte contre le décrochage scolaire s’articule autour de trois réponses différentes et complémentaires. La première d’entre elles est tout à fait simple : elle vise à coordonner tous les efforts en partant des besoins exprimés par les jeunes et par les familles. Rien n’est imposé par le haut et, pour la première fois, ce sont réellement les besoins du terrain qui fondent la démarche.

Dans ce cadre sont prévus un numéro unique et gratuit, opérationnel dès aujourd'hui, permettant aux élèves désorientés ou à leur famille d’obtenir des conseils, ainsi que des outils d’échanges avec les parents - comme la « mallette des parents » - pour gérer les moments clés que sont l’entrée en sixième ou l’orientation en troisième. Le but est que chaque famille, indépendamment de son niveau socioculturel, de son environnement et de son réseau de connaissances, puisse être informée et choisir. Une meilleure association et information, tant des parents que des enfants, permet de réduire le risque de décrochage.

S’ajoutent à ces dispositifs la mise en place d’une semaine de la persévérance scolaire, organisée chaque année au moment des pics de décrochage, et, comme vous l’avez dit, monsieur le sénateur, des actions en matière de formation des enseignants. La meilleure arme pour lutter contre l’échec scolaire, c’est la qualité de la formation des enseignants ! Nous avons donc remis en place la formation professionnalisante sur le terrain, qui avait été supprimée durant le quinquennat précédent.

Exclamati ons sur les travées de l'UMP. - Applaudissements sur plusieurs travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Je vous demande de conclure, madame la secrétaire d’État.

Debut de section - Permalien
Geneviève Fioraso, secrétaire d'État

Mme Geneviève Fioraso, secrétaire d'État. Vous le voyez, nous refusons que le décrochage scolaire soit une fatalité et nous voulons donner une seconde chance aux jeunes qui en ont besoin, quel que soit leur territoire ou leur milieu d’origine !

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

M. le président. La parole est à M. François Bonhomme, pour le groupe UMP.

Applaudissements sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Ma question s'adresse à Mme la ministre de la décentralisation et de la fonction publique et porte sur les conséquences de la diminution sans précédent des dotations de l’État aux collectivités.

Madame la ministre, le Gouvernement veut imposer aux collectivités une diminution de leurs ressources de 11 milliards d’euros entre 2015 et 2017, dont 3, 7 milliards d’euros dès 2015. Cette décision va inévitablement peser sur leurs finances.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Prises à la gorge, les collectivités vont se retrouver dans une position intenable : soit elles seront contraintes de procéder à des arbitrages douloureux affectant les services publics et les investissements locaux, que vous affirmez par ailleurs soutenir - que dire alors des conséquences sur les entreprises fortement dépendantes de la commande publique ? -, soit les élus locaux seront contraints d’augmenter les taux d’imposition. Pourtant, vous le savez, la plupart des maires sont des personnes responsables et acceptent de participer à l’effort national. Oui, l’effort doit être partagé, mais encore faut-il que la contribution exigée suive une trajectoire crédible et réaliste !

Compte tenu de la rigidité de leurs dépenses, les collectivités ne pourront s’adapter à une réduction aussi brutale des dotations. Celle-ci n’est pas envisageable sans véritable étude d’impact. Tous les rapports, à commencer par celui de nos collègues Philippe Dallier, Charles Guené et Jacques Mézard, et toutes les études le martèlent et confirment cette sombre perspective.

Vous pourriez vous inspirer utilement de l’analyse de François Baroin, dont nous saluons l’élection à la présidence de l’Association des maires de France.

Vifs applaudissements sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de François Bonhomme

Vous pourriez également écouter la mise en garde du président du Comité des finances locales, André Laignel, lequel vient de déclarer que « le Gouvernement sera obligé d’arrêter de couper les dotations, parce que le traumatisme sera tel qu’il faudra prendre des mesures de relance ».

Effet récessif garanti !

Dès lors, je souhaiterais savoir si vous allez enfin écouter les élus locaux et accepter une véritable négociation avec leurs représentants, afin de trouver ce point d’équilibre nécessaire tant pour nos collectivités que pour notre pays.

Applaudissements sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le sénateur, je sais que vous partagez avec le Gouvernement la même préoccupation de maîtrise des dépenses publiques. Si j’en crois les responsables de votre parti, vous souhaitez même multiplier l’objectif par deux, c'est-à-dire dégager, non pas 50 milliards, mais 100 milliards d’euros d’économies.

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

J’ai très sincèrement peine à croire, comme, me semble-t-il, tout le monde ici, que vous pourriez réaliser 100 milliards d’euros d’économies sans toucher à la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. J’ai même la faiblesse de penser que vous exigeriez, ne serait-ce que pour des questions de justice, d’équité et de bon fonctionnement de l’État, un effort très nettement supérieur. D’ailleurs, le candidat que vous avez soutenu à l’élection présidentielle demandait, dès 2012, une réduction de 10 milliards d’euros de la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales.

Applaudissementssur les travées du groupe socialiste. – Protestations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

Je voudrais maintenant entrer dans le détail, monsieur le sénateur, afin de tenter de vous rassurer sur les conséquences de l’effort demandé, un effort certes difficile, nous le concevons, mais supporté par tous.

Comme vous l’avez souligné, 11 milliards d’euros d’économies sont exigés des collectivités locales sur les trois ans à venir. Nous considérons cet effort équitable par rapport à celui des autres acteurs publics, car il correspond au poids des dépenses des collectivités dans la dépense publique, à savoir 21 %.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

Je dis bien au poids de la dépense publique, monsieur Dallier.

Cet effort représentera, en moyenne, 1, 6 % des recettes totales des collectivités territoriales. Ce n’est pas neutre, il s’agit bien d’un effort, mais ce n’est pas non plus l’étranglement invoqué ici ou là !

En outre, les collectivités les plus fragiles seront très largement préservées, grâce au renforcement de la péréquation.

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. Mais j’imagine que certains sénateurs seront particulièrement attentifs à ces éléments, notamment – M. Roger Karoutchi ne dira pas le contraire – pour un certain nombre de départements de la région parisienne, très sensibles aux questions de péréquation.

Nouvelles exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

Enfin, les recettes globales des collectivités devraient continuer à croître en 2015, notamment grâce à la revalorisation des bases fiscales et à l’évolution positive de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Vous aurez également noté les mesures prises en faveur du FCTVA, le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, à savoir la suppression de la réfaction de 0, 9 point et, surtout, la sortie de l’enveloppe normée de l’augmentation du FCTVA en 2015 – cela représentera près de 200 millions d’euros –, car nous savons que 70 % de l’investissement local est porté par le bloc communal.

Debut de section - Permalien
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État

Enfin, je citerai la revalorisation du barème de la taxe de séjour.

Il faut donc porter un regard global sur l’ensemble des mesures adoptées pour quantifier la baisse des ressources des collectivités territoriales. Telles sont, monsieur le sénateur, les informations que je pouvais vous communiquer sur le sujet.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Nous en avons fini avec les questions d’actualité au Gouvernement.

Mes chers collègues, avant d’interrompre nos travaux quelques instants, je voudrais saluer le nouveau secrétaire d’État chargé des anciens combattants et de la mémoire, notre ancien collègue Jean-Marc Todeschini.

Applaudissements.

La séa nce, suspendue à seize heures, est reprise à seize heures quinze.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

J’informe le Sénat que la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral n’est pas parvenue à l’adoption d’un texte commun.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Nous reprenons la discussion en nouvelle lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, adopté par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture.

Nous poursuivons la discussion des articles.

TROISIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux recettes et à l’équilibre financier de la sécurité sociale pour l’exercice 2015

Titre Ier

Dispositions relatives aux recettes, au recouvrement et à la trésorerie

Chapitre Ier

Rationalisation de certains prélèvements au regard de leurs objectifs

Dans la discussion des articles de la troisième partie, nous en sommes parvenus à l’article 12 sexies.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 13, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

I. – Les professionnels mentionnés au 7° de l’article L. 161-22 du code de la sécurité sociale exerçant leur activité dans les zones définies dans les conditions fixées par l’article L. 1434-7 du code de la santé publique, où l’offre de soins est déficitaire, sont exonérés d’une partie des cotisations mentionnées au 1° de l’article L. 642-1 du code de la sécurité sociale.

II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de la sécurité sociale du I est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Si l’adoption de cet amendement ne résoudra pas le problème de la démographie médicale, nous en sommes bien conscients, tout au moins contribuera-t-il à résoudre celui de la désertification médicale dans certaines zones.

La cotisation vieillesse des médecins s’élève à plus de 6 000 euros pour un revenu annuel de 20 000 euros. Ce montant élevé peut dissuader certains médecins de poursuivre une activité à temps partiel, qui serait pourtant tout à fait bienvenue dans certaines zones.

C'est la raison pour laquelle la commission vous propose de rétablir l’article 12 sexies.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des droits des femmes

Monsieur le rapporteur général, l’article que vous proposez de réintroduire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 instaure une rupture d’égalité devant les charges publiques. Le principe de solidarité conduit à prélever des cotisations sur tous les revenus. Les médecins en cumul emploi-retraite ne sont pas dans une situation différente des autres assurés.

De nombreux dispositifs permettent aujourd’hui de favoriser le recours au cumul pour les médecins libéraux : dispense de cotisation au régime supplémentaire dit ASV en cas de faibles revenus, absence de cotisation forfaitaire à ce régime, assouplissement des règles du cumul emploi-retraite plafonné.

Le cumul est au demeurant déjà très intéressant financièrement. La principale incitation financière est de pouvoir cumuler pension et revenu d’activité. Une exonération de cotisations serait marginale par rapport à cet avantage. En outre, les médecins qui ont recours au cumul sont ceux qui ont les pensions les plus élevées, supérieures à 41 000 euros par an. Ce serait donc un pur effet d’aubaine.

Le cumul emploi-retraite des médecins augmente très fortement et devrait encore augmenter d’après les projections du Conseil national de l’ordre. Le nombre de médecins libéraux en cumul a déjà été multiplié par trois entre 2010 et 2014 pour atteindre près de 9 000 médecins libéraux ; 20 % des médecins entre soixante et soixante-dix ans ont recours au CER. Des mesures supplémentaires ne sont donc pas indispensables pour développer le cumul emploi-retraite.

D’autres dispositions sont nécessaires pour lutter contre les déserts médicaux en favorisant les installations. Le cumul a surtout du succès dans les zones surdotées, et il est nécessaire de favoriser l’installation de jeunes médecins. Le pacte territoire-santé comprend douze engagements concrets qui produisent déjà de premiers résultats : 881 contrats d’engagement de service public ont été signés et près de 300 médecins ont opté pour le statut de « praticien territorial de médecine générale ».

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 poursuit cette dynamique. Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Deroche, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Sans revenir sur les argumentaires que nous avons développés en première lecture, vous venez de le dire vous-même, madame la secrétaire d’État, le cumul emploi-retraite des médecins est essentiellement pratiqué en zone surdense. Or notre mesure a pour objectif d’inciter le cumul en zone sous-dense par une exonération partielle des cotisations. Elle va donc tout à fait dans le sens recherché.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Gilbert Barbier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

Manifestement, le Gouvernement méconnaît la situation de certains territoires. Ce qui va se produire, madame la secrétaire d’État, c’est que ces médecins vont tout simplement partir à la retraite au lieu de donner un coup de main dans la lutte contre la désertification médicale, grave problème auquel nous allons être confrontés dans les années à venir.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Jean-Noël Cardoux, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Noël Cardoux

Je reviens sur les propos que j’avais tenus en première lecture. La désertification médicale se ressent, sur le terrain, au niveau des collectivités territoriales et en particulier des conseils généraux. Pour reprendre un exemple que je connais bien, celui de mon département, peut-être sommes-nous trop proches de Paris et trop éloignés des rivages marins, mais nous sommes sérieusement confrontés à ce problème.

Depuis quelques années, les conseils généraux ont besoin de nombreux médecins afin de procéder aux évaluations dans les équipes pluridisciplinaires pour l’allocation personnalisée d’autonomie, la prestation de compensation du handicap, la protection maternelle et infantile. Nous avons engagé une campagne de recrutement, en accord avec le conseil de l’ordre des médecins du département, pour motiver des médecins venant de liquider leurs droits à la retraite afin qu’ils reprennent une activité comme vacataire du conseil général ou à temps choisi dans des zones très défavorisées. L’argument qui nous est systématiquement opposé est celui des cotisations de retraite qui leur sont demandées sans aucune contrepartie. C’est un leitmotiv !

Le Gouvernement nous répond, comme en première lecture, qu’il s’agit d’une question d’égalité, que les personnes reprenant un travail après la retraite cotisent également ; c’est vrai ! Cependant, même si ce n’est pas tout à fait juste juridiquement, nous sommes confrontés, au moins pour quelques années, à un véritable problème de service public. Dès lors, il ne me semble pas anormal, tant que la situation n’est pas réglée dans les zones de faible densité, de faire cet effort dans les régions soumises à la désertification médicale.

Pour ce qui est des médecins libéraux, la télémédecine, qui en est à ses balbutiements – il en a été beaucoup question pour la transmission des examens ou la mise en rapport des spécialistes entre grands hôpitaux -, serait en mesure de trouver une application en milieu rural. Des cabines de télémédecine pourraient être pilotées par un médecin vacataire qui aurait son rôle à jouer, en liaison avec le généraliste référent. En zone rurale, ce serait primordial, en particulier pour les personnes âgées isolées, qui ont du mal à se déplacer mais qui ont d’importants besoins médicaux.

Nous ne comprenons pas pourquoi le Gouvernement s’arc-boute une fois de plus sur cette mesure. Comme ce matin concernant l’abattement sur les emplois à domicile, il s’agit d’une simple mesure de bon sens, même si elle devait être provisoire. Tous les interlocuteurs auxquels nous nous adressons, que ce soient des élus ou des professionnels de santé, nous demandent d’adopter cette mesure au plus vite.

Je vous relaie ces commentaires provenant de la base, dans nos départements, madame la secrétaire d’État. J’espère que le Gouvernement saura les analyser et prendre les décisions qui s’imposent.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Depuis une dizaine d’années, de nombreux emplois administratifs ont été proposés, aux urgences, dans les maisons de retraite ou comme médecin coordonnateur. Ces postes sont occupés par des médecins, souvent des femmes, qui ne veulent plus travailler comme le faisaient les praticiens par le passé en milieu rural, de jour comme de nuit. Cette époque est révolue.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Selon moi, plusieurs problèmes se posent pour l’avenir.

Tout d'abord, le numerus clausus est trop bas, comme je l’ai déjà dit en commission. Nous sélectionnons nos futurs médecins en première année en fonction de leurs résultats en mathématiques et en physique. Pour être reçu, il faut avoir 14 de moyenne ! D’autres pays qui pratiquent une sélection à mon avis plus judicieuse, comme la Roumanie ou le Maroc, nous envoient leurs médecins, et ce sont de bons médecins. Il n’est pas indispensable d’être un as en mathématiques ou en physique pour être médecin.

Je souhaite donc, bien que ce ne soit pas l’objet de l’amendement, que le numerus clausus soit relevé dans les dix ans à venir.

Ensuite, il faudrait proposer de meilleures solutions aux médecins retraités. Si les cotisations à la CARMF, la Caisse autonome de retraite des médecins de France, ne sont pas diminuées, les médecins retraités préféreront ne pas continuer à exercer. Ils perdent de l’argent lorsqu’ils font peu de remplacements. Dès lors, ils choisissent de s’arrêter, même s’ils aiment leur métier.

Il faut donc poursuivre la réflexion et trouver une solution afin que les médecins retraités acceptent de faire des remplacements. À défaut, la situation sera catastrophique, dans les dix ans qui viennent, dans certains territoires.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 12 sexies est rétabli dans cette rédaction.

Chapitre II

Simplification du recouvrement

I. – Le code général des impôts est ainsi modifié :

1° L’article 995 est ainsi modifié :

a) Le 11° est complété par les mots : «, à l’exception de la part se rapportant à l’obligation d’assurance en matière de circulation de véhicules terrestres à moteur prévue à l’article L. 211-1 du code des assurances » ;

b) Le second alinéa du 12° est complété par les mots : «, à l’exception de la part se rapportant à l’obligation d’assurance en matière de circulation de véhicules terrestres à moteur prévue au même article L. 211-1 » ;

c) Le 13° est abrogé ;

d) Il est ajouté un 18° ainsi rédigé :

« 18° Les contrats d’assurance maladie assujettis à la taxe mentionnée à l’article L. 862-4 du code de la sécurité sociale. » ;

2° L’article 1001, dans sa rédaction résultant de l’article 19 de la loi n° … du … de finances pour 2015, est ainsi modifié :

a) Les 2° bis et 2° ter sont abrogés ;

b) Le 5° bis est complété par les mots : « autres que les assurances relatives à l’obligation d’assurance en matière de véhicules terrestres à moteur prévue à l’article L. 211-1 du code des assurances » ;

c) Après le 5° ter, il est inséré un 5° quater ainsi rédigé :

« 5° quater À 15 % pour les assurances relatives à l’obligation d’assurance en matière de véhicules terrestres à moteur prévue à l’article L. 211-1 du code des assurances et concernant les véhicules terrestres à moteur utilitaires d’un poids total autorisé en charge supérieur à 3, 5 tonnes ainsi que les camions, camionnettes et fourgonnettes à utilisations exclusivement utilitaires des exploitations agricoles et exclusivement nécessaires au fonctionnement de celles-ci ;

« À 33 % pour les assurances relatives à l’obligation d’assurance en matière de véhicules terrestres à moteur instituée au même article L. 211-1 pour les véhicules autres que ceux mentionnés au premier alinéa du présent 5° quater ; »

d) Les a à c sont remplacés par des a et b ainsi rédigés :

« a) D’une fraction du produit de la taxe afférente aux contrats mentionnés au 5° ter, qui est affectée, pour la part correspondant à un taux de 2, 6 % et dans la limite de 25 millions d’euros par an, au Conseil national des barreaux ;

« b) D’une fraction correspondant à un taux de 13, 3 % du produit de la taxe au taux de 33 % et du produit de la taxe au taux de 15 % mentionnés au 5° quater, qui sont affectés dans les conditions prévues à l’article L. 131-8 du code de la sécurité sociale. »

II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

A. – L’article L. 131-8 est ainsi modifié :

a) Le 3° est abrogé ;

b) Le 4° est ainsi rédigé :

« 4° La fraction du produit de la taxe mentionnée au b de l’article 1001 du code général des impôts est affectée à la Caisse nationale des allocations familiales ; »

B. – La section 3 du chapitre VII du titre III du livre Ier est abrogée ;

C. – Au premier alinéa de l’article L. 138-20, la référence : « L. 137-6, » est supprimée ;

C bis. – Le 5° de l’article L. 241-6 est ainsi rédigé :

« 5° Le produit de la taxe mentionnée au IV de l’article L. 862-4 ; »

D. – À l’article L. 862-3, après le mot : « constituées », sont insérés les mots : « d’une fraction » ;

E. – L’article L. 862-4 est ainsi modifié :

1° Le I est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, les mots : «, au profit du fonds visé à l’article L. 862-1, » sont supprimés et les mots : « afférentes aux garanties de protection complémentaire en matière de frais de soins de santé souscrites au bénéfice de » sont remplacés par les mots : « maladie complémentaire versées pour les » ;

b) Le deuxième alinéa est ainsi modifié :

– les mots : « la cotisation correspondant à ces garanties et stipulée » sont remplacés par les mots : « le montant des sommes stipulées » ;

– est ajoutée une phrase ainsi rédigée :

« Les sommes stipulées au profit de ces organismes s’entendent également de tous accessoires dont ceux-ci bénéficient, directement ou indirectement, du fait de l’assuré. » ;

c) Au début de la première phrase du troisième alinéa, le mot : « Elle » est remplacé par les mots : « La taxe » ;

2° Le II est ainsi modifié :

a) À la fin, le taux : « 6, 27 % » est remplacé par le taux : « 13, 27 % » ;

b) Sont ajoutés trois alinéas ainsi rédigés :

« Ce taux est applicable aux contrats d’assurance maladie complémentaire relatifs à des opérations individuelles et collectives à adhésion facultative, sous réserve que l’organisme ne recueille pas, au titre de ce contrat, d’informations médicales auprès de l’assuré ou des personnes souhaitant bénéficier de cette couverture, que les cotisations ou primes ne soient pas fixées en fonction de l’état de santé de l’assuré et que ces garanties respectent les conditions prévues à l’article L. 871-1.

« Ce taux est applicable aux contrats d’assurance maladie complémentaire relatifs à des opérations collectives à adhésion obligatoire, sous réserve que les cotisations ou primes ne soient pas fixées en fonction de l’état de santé de l’assuré et que ces garanties respectent les conditions prévues au même article L. 871-1.

« Lorsque les conditions prévues aux deuxième ou troisième alinéas du présent II ne sont pas respectées, le taux est majoré de 7 points. » ;

3° Après le II, il est inséré un II bis ainsi rédigé :

« II bis. – Par dérogation au II, le taux de la taxe est fixé :

« 1° À 6, 27 % pour les garanties de protection en matière de frais de santé souscrites dans les conditions prévues au 1° de l’article 998 du code général des impôts ;

« 2° À 6, 27 % pour les garanties de protection en matière de frais de santé des contrats d’assurance maladie complémentaire couvrant les personnes physiques ou morales qui exercent exclusivement ou principalement une des professions agricoles ou connexes à l’agriculture définies aux articles L. 722-4 et L. 722-9, au 1° de l’article L. 722-10 et aux articles L. 722-21, L. 722-28, L. 722-29, L. 731-25 et L. 741-2 du code rural et de la pêche maritime ainsi que leurs salariés et les membres de la famille de ces personnes lorsqu’ils vivent avec elles sur l’exploitation si les garanties respectent les conditions prévues à l’article L. 871-1 du présent code, et à 20, 27 % si ces conditions ne sont pas respectées ;

« 3° À 7 % pour les garanties de protection en matière de frais de santé des contrats d’assurance maladie couvrant les personnes qui ne sont pas à la charge d’un régime obligatoire d’assurance maladie français ;

« 4° À 7 % pour les garanties assurant le versement d’indemnités complémentaires aux indemnités journalières mentionnées au 5° de l’article L. 321-1, sous réserve que l’organisme ne recueille pas, au titre de ce contrat, d’informations médicales auprès de l’assuré ou des personnes souhaitant bénéficier de cette couverture et que les cotisations ou primes ne soient pas fixées en fonction de l’état de santé de l’assuré, et à cette seule condition dans le cadre des contrats mentionnés au troisième alinéa du II du présent article, et à 14 % si ces conditions ne sont pas respectées.

« Les garanties assurant le versement d’indemnités complémentaires aux indemnités journalières mentionnées au 5° du même article L. 321-1 figurant dans les contrats mentionnés aux 1° et 2° du présent II bis sont exonérées. » ;

4° Sont ajoutés des IV et V ainsi rédigés :

« IV. – Le produit de la taxe perçue au titre des contrats mentionnés au II et au 2° du II bis, pour une part correspondant à un taux de 6, 27 %, ainsi qu’au 1° du même II bis est affecté au fonds mentionné à l’article L. 862-1. Le solde du produit de la taxe est affecté, par parts égales, à la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés et à la Caisse nationale des allocations familiales.

« V. – Les déclarations et versements afférents à cette taxe sont effectués par voie dématérialisée, dans des conditions fixées par décret.

« La méconnaissance de l’obligation de déclaration ou de versement par voie dématérialisée prévue au premier alinéa du présent V entraîne l’application d’une majoration, fixée par décret, dans la limite de 0, 2 % de la taxe dont la déclaration ou le versement n’a pas été effectuée par voie dématérialisée. Ces majorations sont versées à l’organisme chargé du recouvrement de cette taxe dont le redevable relève, selon les règles, garanties et sanctions applicables à cette taxe. » ;

E bis (nouveau). – À l’article L. 862-6, la référence : « et II » est remplacée par les références : «, II et II bis » ;

F. – À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 871-1, les références : « 13° de l’article 995 et du 2° bis de l’article 1001 du même » sont remplacées par les références : « II et du 2° du II bis de l’article L. 862-4 du présent » ;

G. – Au sixième alinéa du II de l’article L. 911-7, les mots : « du présent code » sont supprimés et, à la fin, la référence : « 2° bis de l’article 1001 du code général des impôts » est remplacée par la référence : « II de l’article L. 862-4 ».

II bis et III. –

Non modifiés

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 41 rectifié, présenté par MM. Husson et Longuet, Mmes Imbert et Deromedi et MM. Charon et Commeinhes, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

Cet amendement n'est pas soutenu.

Je mets aux voix l'article 13.

L'article 13 est adopté.

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° La section 4 du chapitre III du titre IV du livre II est complétée par un article L. 243-13 ainsi rétabli :

« Art. L. 243 -13 . – I. – Les contrôles prévus à l’article L. 243-7 visant les entreprises versant des rémunérations à moins de dix salariés ou les travailleurs indépendants ne peuvent s’étendre sur une période supérieure à trois mois comprise entre le début effectif du contrôle et la lettre d’observations.

« Cette période peut être prorogée une fois à la demande expresse de l’employeur contrôlé ou de l’organisme de recouvrement.

« La limitation de la durée du contrôle prévue au premier alinéa du présent article n’est pas applicable lorsqu’est établi au cours de cette période :

« 1° Une situation de travail dissimulé, défini aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail ;

« 2° Une situation d’obstacle à contrôle, mentionnée à l’article L. 243-12-1 du présent code ;

« 3° Une situation d’abus de droit, défini à l’article L. 243-7-2 ;

« 4° Ou un constat de comptabilité insuffisante ou de documentation inexploitable.

« II. – Le présent article n’est pas applicable lorsque la personne contrôlée appartient à un ensemble de personnes entre lesquelles il existe un lien de dépendance ou de contrôle, au sens des articles L. 233-1 et L. 233-3 du code de commerce, et que l’effectif de cet ensemble est égal ou supérieur à celui mentionné au premier alinéa du I du présent article.

« 1° et 2°

Supprimés

2° Après la première phrase du premier alinéa de l’article L. 243-7, est insérée une phrase ainsi rédigée :

« Le contrôle peut également être diligenté chez toute personne morale non inscrite à l’organisme de recouvrement des cotisations de sécurité sociale en qualité d’employeur lorsque les inspecteurs peuvent faire état d’éléments motivés permettant de présumer, du fait d’un contrôle en cours, que cette dernière verse à des salariés de l’employeur contrôlé initialement une rémunération au sens de l’article L. 242-1. » ;

3° La section 3 bis du chapitre III du titre IV du livre II est complétée par un article L. 243-6-5 ainsi rédigé :

« Art. L. 243 -6 -5 . – I. – Lorsque les sommes dues n’ont pas un caractère définitif, le directeur des organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-4 du présent code peut conclure avec un cotisant une transaction, sauf en cas de travail dissimulé, défini aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail, ou lorsque le cotisant a mis en œuvre des manœuvres dilatoires visant à nuire au bon déroulement du contrôle.

« II. – Cette transaction ne peut porter, pour une période limitée à quatre ans, que sur :

« 1° Le montant des majorations de retard et les pénalités, notamment celles appliquées en cas de production tardive ou inexactitude des déclarations obligatoires relatives auxcotisations et contributions sociales ;

« 2° L’évaluation d’éléments d’assiette des cotisations ou contributions dues relative aux avantages en nature, aux avantages en argent et aux frais professionnels, lorsque cette évaluation présente une difficulté particulière ;

« 3° Les montants des redressements calculés en application soit de méthodes d’évaluation par extrapolation, soit d’une fixation forfaitaire du fait de l’insuffisance ou du caractère inexploitable des documents administratifs et comptables.

« III. – La possibilité de conclure une transaction sur un ou plusieurs chefs de redressement faisant suite à un contrôle prévu à l’article L. 243-7 et faisant l’objet d’un recours devant la commission de recours amiable de l’organisme de recouvrement est suspendue à compter de la date de ce recours et jusqu’à la date de la décision de cette commission. Cette possibilité n’est rétablie à l’issue de cette période que lorsque le tribunal des affaires de la sécurité sociale a été saisi.

« III bis. – La transaction conclue est communiquée à l’autorité mentionnée à l’article L. 151-1.

« Le directeur des organismes mentionnés au I du présent article rend compte, avant le 30 juin de chaque année, des transactions conclues l’année précédente.

« Lorsqu’une transaction est devenue définitive après accomplissement des obligations qu’elle prévoit et approbation de l’autorité prévue au même article L. 151-1, aucune procédure contentieuse ne peut plus être engagée ou reprise pour remettre en cause l’objet de la transaction.

« IV. – Toute convention portant sur les éléments mentionnés aux 1° à 3° du II doit, à peine de nullité, respecter les conditions et la procédure fixées au présent article et les textes pris pour son application.

« V. – La transaction conclue par la personne physique mentionnée au premier alinéa du I du présent article engage l’organisme de recouvrement. L’article L. 243-6-4 est applicable aux transactions. » ;

4° L’article L. 652-3 est ainsi modifié :

a) À la deuxième phrase du deuxième alinéa, après le mot : « cotisations », il est inséré le mot : «, contributions » ;

b) Le troisième alinéa est remplacé par quatre alinéas ainsi rédigés :

« Les contestations sont portées devant le juge de l’exécution. À peine d’irrecevabilité, les contestations sont formées par le débiteur dans le délai d’un mois à partir de la notification de l’opposition. En cas de contestation, le paiement est différé pendant ce délai et, le cas échéant, jusqu’à ce qu’il soit statué, sauf si le juge autorise le paiement pour la somme qu’il détermine. Le paiement n’est pas différé, sauf si le juge en décide autrement :

« 1° Lorsque la créance de l’organisme fait suite à un redressement pour travail dissimulé, défini aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail ;

« 2° Lorsque la créance de l’organisme fait suite à un contrôle au cours duquel il a été établi une situation d’obstacle à contrôle, mentionnée à l’article L. 243-12-1 du présent code ;

« 3° Lorsque le recours contre le titre exécutoire a été jugé dilatoire ou abusif. » ;

c) Le dernier alinéa est ainsi rédigé :

« Le présent article est applicable au recouvrement des indus de prestations sociales, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. »

II. – Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :

1° Après l’article L. 724-7, il est inséré un article L. 724-7-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 724 -7 -1 . – L’article L. 243-13 du code de la sécurité sociale est applicable au régime agricole. » ;

2° Le dernier alinéa de l’article L. 724-7 est complété par une phrase ainsi rédigée :

« La deuxième phrase du premier alinéa de l’article L. 243-7 du même code est applicable au régime agricole. » ;

3° La section 3 du chapitre V du titre II du livre VII est complétée par un article L. 725-26 ainsi rédigé :

« Art. L. 725 -26 . – L’article L. 243-6-5 du code de la sécurité sociale est applicable au régime agricole. » ;

4° L’article L. 725-12 est ainsi rédigé :

« Art. L. 725 -12 . – L’article L. 652-3 du code de la sécurité sociale est applicable au régime agricole. »

III. –

Non modifié

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 44, présenté par Mmes David et Cohen, M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Alinéas 16 à 25

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. Dominique Watrin.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Watrin

Les alinéas 16 à 25 de l’article 15 ouvrent la possibilité aux directeurs des unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales, les URSSAF, de conclure une transaction avec les entreprises, au nom d’une relation de confiance entre ces dernières et les organismes de contrôle.

Comme cela est précisé dans l’objet du présent amendement, la lutte contre la fraude au paiement des cotisations par les employeurs devrait être une priorité incontournable.

Pourtant, le Gouvernement introduit par les alinéas susvisés un mécanisme d’arrangement amiable entre l’autorité de contrôle et les entreprises.

Si nous comprenons la volonté de rendre moins rigides les échanges entre l’administration et les entreprises pour régulariser le recouvrement des cotisations sociales, nous ne partageons pas l’idée selon laquelle les procédures de transaction devraient être élargies.

En effet, la logique transactionnelle renvoie chaque partie à sa propre capacité de convaincre l’administration de sa bonne foi, au détriment de la philosophie d’une justice identique pour tous.

Ce développement de la transaction nous fait douter de la réelle volonté de lutter contre la fraude au paiement des cotisations des entreprises, puisque, dans le même temps, les effectifs des contrôleurs et les délais de contrôle sont réduits.

Si un inspecteur ou un contrôleur ne peut actuellement terminer en trois mois le contrôle d’une entreprise de moins de dix salariés, c’est peut-être tout simplement parce qu’il n’est pas en possession de tous les éléments qui lui permettraient de le conclure.

Arrêter la procédure pour une raison de délais – au demeurant très courts – revient, selon nous, à envoyer un très mauvais signal.

De plus, la commission de recours amiable, qui est une émanation des conseils d’administration, donc des représentants des assurés sociaux, est la seule instance qui doit avoir le pouvoir d’examiner la contestation de l’entreprise et, éventuellement, d’accepter le principe d’une transaction.

C’est pourquoi, mes chers collègues, nous vous proposons de supprimer les alinéas 16 à 25 du présent article qui n’apportent rien en termes de simplification des relations, mais qui, au contraire, pourraient faciliter les tentatives de fraude aux cotisations sociales, ce que les membres du groupe CRC ne peuvent approuver.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

La commission est défavorable à cet amendement.

La pratique des transactions entre l’URSSAF et les entreprises existe déjà et permet justement de lutter contre la fraude.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Monsieur Watrin, vous proposez la suppression du dispositif de transaction en invoquant le fait qu’il brouillerait le message envoyé aux employeurs dans le cadre de la lutte contre la fraude sociale.

Or l’article 15 exclut déjà totalement toute application des dispositions favorables aux cotisants en cas de fraude aux cotisations sociales. Votre objectif de ne pas entraver la lutte contre la fraude est donc satisfait.

Vous semblez du reste ignorer que cet article prévoit également un renforcement des moyens de recouvrement des URSSAF en cas de travail dissimulé, à travers l’opposition à tiers détenteur.

Par ailleurs, s’agissant de la transaction, je souligne que ce dispositif permettra d’éviter aux cotisants les coûts et lenteurs du contentieux, tout en allégeant la charge des URSSAF en termes de gestion.

La transaction renforce et complète le rôle des commissions de recours amiable : les dispositifs sont coordonnés, car la possibilité de conclure une transaction est exclue entre le moment où la commission de recours amiable est saisie et celui où elle rend sa décision.

La Gouvernement vous demande de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Watrin

Je tiens à insister sur la diminution des effectifs chargés du contrôle qu’a d’ailleurs soulignée la Cour des comptes dans un rapport.

La branche du recouvrement de l’URSSAF a déjà perdu 1 500 postes depuis 2005 et la convention d’objectifs et de gestion 2014-2017 prévoit encore la suppression de 740 équivalents temps plein.

Certaines de vos explications, madame la secrétaire d’État, tendent à nous rassurer, mais nous ne voyons pas de moyens en adéquation avec une volonté réelle de s’attaquer à la fraude.

C’est la raison pour laquelle je maintiens cet amendement.

L'amendement n'est pas adopté.

L'article 15 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Chapitre III

Relations financières entre les régimes et entre ceux-ci et l’État

I. – L’ordonnance n° 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et à la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans la collectivité départementale de Mayotte est ainsi modifiée :

1° À la fin de la seconde phrase du dernier alinéa de l’article 8, les mots : « à la caisse gestionnaire » sont remplacés par les mots : « à l’organisme gestionnaire mentionné à l’article 19 » ;

2° L’article 15 est ainsi rédigé :

« Art. 15 . – L’organisme gestionnaire du régime des prestations familiales à Mayotte, mentionné à l’article 19 de la présente ordonnance, exerce une action sociale en faveur des ressortissants du régime et de leurs familles, dans les conditions fixées à l’article 26 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité et décès, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte. » ;

bis L’article 13 est ainsi modifié :

a) À la seconde phrase du premier alinéa, le mot : « payeur » est remplacé par les mots : « mentionné à l’article 19 » ;

b) À la première phrase du quatrième alinéa, les mots : « la caisse gestionnaire » sont remplacés par les mots : « l’organisme mentionné à l’article 19 de la présente ordonnance » ;

c) Au cinquième alinéa, les mots : « la caisse gestionnaire du régime des prestations familiales à Mayotte » sont remplacés par les mots : « l’organisme mentionné au même article 19 » ;

d) Le début de l’avant-dernier alinéa est ainsi rédigé : « L’organisme mentionné à l’article 19 de la présente ordonnance est autorisé…

le reste sans changement

ter À l’article 17, les mots : « la caisse gestionnaire des prestations familiales à Mayotte » sont remplacés par les mots : « l’organisme mentionné à l’article 19 de la présente ordonnance » ;

3° L’article 19 est ainsi rédigé :

« Art. 19 . – La gestion du régime des prestations familiales institué par la présente ordonnance est assurée par la caisse de sécurité sociale de Mayotte. » ;

4° Le début du II de l’article 22 est ainsi rédigé : « L’organisme mentionné à l’article 19 rembourse…

le reste sans changement

II. – L’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité et décès, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte est ainsi modifiée :

1° Après l’article 20-5-6, il est inséré un article 20-5-7 ainsi rédigé :

« Art. 20 -5 -7 . – Les frais d’hospitalisation mentionnés au 10° de l’article 20-1 sont facturés dans les conditions prévues aux articles L. 162-22-6 et L. 162-22-7, au I de l’article L. 162-22-10 et à l’article L. 174-1du code de la sécurité sociale. » ;

2° L’article 22 est ainsi modifié :

a) Au II, le 2° est ainsi rétabli :

« 2° D’assurer la gestion du régime des prestations familiales institué par le titre Ier de l’ordonnance n° 2002-149 du 7 février 2002 relative à l’extension et la généralisation des prestations familiales et à la protection sociale dans la collectivité départementale de Mayotte ; »

b) Le 5° du même II est ainsi rétabli :

« 5° D’exercer une action sociale en faveur des ressortissants du régime des prestations familiales et de leurs familles ; »

c) La première phrase du premier alinéa du III est ainsi rédigée :

« La caisse assure le recouvrement des ressources des régimes mentionnés aux 1° à 4° du II du présent article et de la cotisation prévue à l’article L. 834-1 du code de la sécurité sociale tel qu’adapté au 4° de l’article 42-1 de l’ordonnance n° 2002-411 du 27 mars 2002 précitée, selon les règles, les garanties et les sanctions prévues par le code de la sécurité sociale et mises en œuvre par les organismes chargés du recouvrement des contributions et cotisations du régime général de la sécurité sociale de la France métropolitaine. » ;

d) Le IV est abrogé ;

e) Au VI, après la référence : « L. 222-1 », est insérée la référence : «, L. 223-1 » ;

3° Au quatrième alinéa du I de l’article 23, après le mot : « mahoraises », sont insérés les mots : «, un représentant des associations familiales » ;

4° L’article 23-2 est ainsi modifié :

a) (nouveau) Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;

b) Il est ajouté un II ainsi rédigé :

« II. – Les articles L. 114-17 et L. 162-1-14 du code de la sécurité sociale sont applicables à Mayotte, sous réserve de l’adaptation suivante : aux 1° et 3° du II du même article L. 162-1-14, les mots : “du présent code” sont remplacés par les mots : “de la présente ordonnance”.

« La caisse de sécurité sociale de Mayotte assume dans ce cadre les compétences des organismes chargés de la gestion des prestations familiales ou des prestations d’assurance vieillesse et des caisses d’assurance maladie. » ;

5° Au huitième alinéa de l’article 24, la référence : « et L. 222-1 » est remplacée par les références : «, L. 222-1 et L. 223-1 » ;

6° L’article 26 est ainsi rédigé :

« Art. 26 . – I. – Pour assurer le service des prestations des régimes définis aux 1° à 4° du II de l’article 22, les organismes nationaux mentionnés aux articles L. 221-1, L. 222-1 et L. 223-1 du code de la sécurité sociale attribuent à la caisse de sécurité sociale de Mayotte les dotations dont elle doit disposer pour couvrir les dépenses de chacun desdits régimes au titre de l’exercice, après déduction des recettes de cotisations et contributions sociales de ces mêmes régimes au titre du même exercice.

« Si, pour tout ou partie des régimes, les recettes de cotisations et contributions sociales excèdent les dépenses au titre de l’exercice, la caisse de sécurité sociale de Mayotte transfère les excédents constatés au titre de ce même exercice aux organismes nationaux du régime général concernés.

« II. – Les organismes nationaux mentionnés au I ainsi que l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale attribuent à la caisse de sécurité sociale de Mayotte les dotations dont elle doit disposer pour couvrir ses dépenses de gestion administrative au titre de l’exercice, après déduction des éventuelles recettes de gestion administrative au titre de ce même exercice.

« Les dépenses de gestion administrative de la caisse s’inscrivent dans le respect des autorisations budgétaires fixées par les contrats pluriannuels de gestion mentionnés à l’article L. 227-3 du code de la sécurité sociale.

« III. – Les organismes nationaux mentionnés aux articles L. 221-1, L. 222-1 et L. 223-1 du code de la sécurité sociale attribuent à la caisse de sécurité sociale de Mayotte les dotations dont elle doit disposer pour couvrir les dépenses d’action sociale et de prévention au bénéfice des ressortissants des régimes mentionnés au II de l’article 22 de la présente ordonnance.

« Les dépenses d’action sociale et de prévention s’inscrivent dans le respect des autorisations budgétaires fixées par les contrats pluriannuels de gestion mentionnés à l’article L. 227-3 du même code.

« Les objectifs de l’action sociale et de la prévention exercée par la caisse de sécurité sociale de Mayotte en faveur des ressortissants des régimes mentionnés au II de l’article 22 de la présente ordonnance et de leur famille sont définis par les contrats pluriannuels mentionnés au même article L. 227-3.

« IV. – La gestion de chacun des régimes et actions mentionnés au II de l’article 22 est retracée distinctement dans les écritures comptables de la caisse de sécurité sociale de Mayotte.

« V. – L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale assure la gestion commune de la trésorerie des différents régimes et actions gérés par la caisse de sécurité sociale de Mayotte, dans les conditions fixées en application de l’article L. 225-1 du code de la sécurité sociale.

« VI. – Les articles L. 114-5, L. 114-6 et L. 114-6-1 du code de la sécurité sociale sont applicables à la caisse de sécurité sociale de Mayotte.

« VII. – Pour l’application du présent article, la caisse de sécurité sociale de Mayotte est considérée comme un organisme de base au sens du titre Ier du livre II du code de la sécurité sociale.

« VIII. –

Supprimé

III, III bis et IV. –

Non modifiés

V. – Les réserves et le report à nouveau inscrits dans les comptes de la caisse de sécurité sociale de Mayotte au 1er janvier 2015 au titre de la gestion des régimes de sécurité sociale, de l’action sociale et de la prévention mentionnés au II de l’article 22 de l’ordonnance n° 96-1122 du 20 décembre 1996 relative à l’amélioration de la santé publique, à l’assurance maladie, maternité, invalidité et décès, au financement de la sécurité sociale à Mayotte et à la caisse de sécurité sociale de Mayotte sont transférés, après affectation du résultat de l’exercice 2014, aux organismes nationaux mentionnés aux articles L. 221-1, L. 222-1 et L. 223-1 du code de la sécurité sociale. Un arrêté fixe les montants de ces transferts.

VI. –

Non modifié

VII. – Le I, les 2° à 6° du II et les V et VI du présent article entrent en vigueur au 1er janvier 2015. Le 1° du II et le IV entrent en vigueur le 1er janvier 2016. –

Adopté.

I. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

A. – L’article L. 131-7 est ainsi modifié :

1° Après le mot : « application », la fin du premier alinéa est supprimée ;

2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Le premier alinéa du présent article n’est pas applicable à l’exonération prévue au deuxième alinéa de l’article L. 242-1, aux réductions et aux exonérations prévues aux articles L. 241-6-1, L. 241-6-4, L. 241-13 et au second alinéa de l’article L. 242-11, dans leur rédaction en vigueur au 1er janvier 2015 et dans les conditions d’éligibilité en vigueur à cette date compte tenu des règles de cumul fixées à ces mêmes articles, ainsi qu’à la réduction de la contribution mentionnée à l’article L. 651-1, dans sa rédaction résultant du 11° du I de l’article 3 de la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014. » ;

B. – L’article L. 131-8 est ainsi modifié :

1° Le 1° est ainsi modifié :

a) À la fin du troisième alinéa, le taux : « 27, 5 % » est remplacé par le taux : « 18 % » ;

b) À la fin du dernier alinéa, le taux : « 19 % » est remplacé par le taux : « 28, 5 % » ;

2° Le 7° est ainsi modifié :

a) À la fin du a, le taux : « 60 % » est remplacé par le taux : « 57, 53 % » ;

b) Au e, le taux : « 7, 48 % » est remplacé par le taux : « 7, 99 % » ;

c) Après le h, il est inséré un i ainsi rédigé :

« i) À la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, pour une fraction correspondant à 1, 96 %. » ;

C. – Le 2 du VI de l’article L. 136-8 est complété par les mots : « et pour les produits mentionnés aux I et III de l’article 18 de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 précitée » ;

D. – L’article L. 651-2-1, dans sa rédaction résultant de l’article 3 de la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014, est ainsi modifié :

1° À la fin du 1°, le taux : « 22 % » est remplacé par le taux : « 13, 3 % » ;

2° À la fin du 2°, le taux : « 33 % » est remplacé par le taux : « 41, 7 % ».

II. –

Non modifié

III. – Le présent article s’applique aux produits des impositions et contributions assises sur les opérations dont le fait générateur intervient à compter du 1er janvier 2015, à l’exception du A du I, qui s’applique à compter du 1er janvier 2015. –

Adopté.

Titre II

Conditions générales de l’équilibre financier de la sécurité sociale

Pour l’année 2015, sont approuvées les prévisions de recettes, réparties par catégorie dans l’état figurant en annexe C à la présente loi, et le tableau d’équilibre, par branche, de l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale :

a

En milliards d’euros

Prévisions de recettes

Objectifs de dépenses

Solde

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail et maladies professionnelles

Toutes branches (hors transferts entre branches)

ANNEXE C

État des recettes, par catégorie et par branche, des régimes obligatoires de base et du régime général ainsi que des recettes, par catégorie, des organismes concourant au financement de ces régimes

I. – Recettes, par catégorie et par branche, des régimes obligatoires de base de sécurité sociale

Exercice 2015

En milliards d’euros

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail/maladies professionnelles

Régimes de base

Cotisations effectives

Cotisations prises en charge par l’État

Cotisations fictives d’employeur

Contribution sociale généralisée

Impôts, taxes et autres contributions sociales

Transferts

Produits financiers

Autres produits

Recettes

Les montants figurant en total par branche et par catégorie peuvent être différents de l’agrégation des montants détaillés du fait des opérations réciproques (notamment transferts).

II. – Recettes, par catégorie et par branche, du régime général de sécurité sociale

Exercice 2015

En milliards d’euros

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail/maladies professionnelles

Régime général

Cotisations effectives

Cotisations prises en charge par l’État

Cotisations fictives d’employeur

Contribution sociale généralisée

Impôts, taxes et autres contributions sociales

Transferts

Produits financiers

Autres produits

Recettes

Les montants figurant en total par branche et par catégorie peuvent être différents de l’agrégation des montants détaillés du fait des opérations réciproques (notamment transferts).

III. – Recettes, par catégorie, des organismes concourant au financement des régimes obligatoires de base de sécurité sociale

Non modifié

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. le rapporteur général, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Mon intervention vaudra également pour l’article 25.

Je m’étonne du changement d’attitude du Gouvernement depuis la première lecture.

Le Gouvernement avait alors déposé des amendements visant à corriger les tableaux d’équilibre pour tenir compte des votes intervenus sur les recettes, ainsi que sur la troisième partie.

En revanche, il n’avait pas souhaité prendre en considération les votes intervenus en commission, afin de trouver un équilibre entre les recettes et les dépenses, estimant que nous anticipions sur le volet dépenses.

J’observe que, à l’Assemblée nationale, le Gouvernement a pris compte – ce qui me semble logique – des votes intervenus en commission sur l’ONDAM et sur la branche famille.

Pourriez-vous nous expliquer, madame la secrétaire d’État, en quoi les mesures adoptées à l’Assemblée nationale – particuliers employeurs, suppression des franchises, prime de naissance, modulation des allocations familiales, mesures pour la Corse, etc. – n’ont en rien affecté les soldes qui restent inchangés par rapport au texte initial ?

En première lecture, la commission des affaires sociales avait rectifié les tableaux ; en nouvelle lecture, elle vous propose évidemment de les rejeter s’ils ne sont pas modifiés.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

À l’Assemblée nationale, le tableau a été rétabli tel que l’envisageait le Gouvernement. C’est la seule explication que je puisse vous donner…

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Oui, mais sans les modifications apportées par l’Assemblée nationale ! C’est incohérent !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Je mets aux voix l’ensemble constitué de l’article 24 et de l’annexe C.

L'article 24 et l’annexe C ne sont pas adoptés.

Pour l’année 2015, sont approuvées les prévisions de recettes, réparties par catégorie dans l’état figurant en annexe C à la présente loi, et le tableau d’équilibre, par branche, du régime général :

En milliards d’euros

Prévisions de recettes

Objectifs de dépenses

Solde

Maladie

Vieillesse

Famille

Accidents du travail et maladies professionnelles

Toutes branches (hors transferts entre branches)

L'article 25 n'est pas adopté.

Est approuvé le rapport figurant en annexe B à la présente loi décrivant, pour les quatre années à venir (2015 à 2018), les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses, par branche, des régimes obligatoires de base de sécurité sociale et du régime général, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie.

ANNEXE B

Rapport décrivant les prévisions de recettes et les objectifs de dépenses, par branche, des régimes obligatoires de base et du régime général de sécurité sociale, les prévisions de recettes et de dépenses des organismes concourant au financement de ces régimes ainsi que l’objectif national de dépenses d’assurance maladie pour les quatre années à venir

La présente annexe décrit l’évolution des agrégats de dépenses, de recettes et de soldes du régime général, de l’ensemble des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) pour la période 2015-2018. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de l’objectif d’un retour progressif à l’équilibre des comptes des régimes de sécurité sociale. D’ici à 2018, le déficit global du régime général et du FSV devrait être divisé par près de 5 par rapport à 2014. Il se limiterait en effet à 2, 9 milliards d’euros.

En milliards d’euros

Solde régime général et FSV

Solde tous régimes et FSV

Dans un environnement économique caractérisé par les incertitudes sur la reprise de l’activité dans la zone euro, ce redressement de la trajectoire financière des régimes s’appuiera sur la poursuite de l’action ambitieuse de régulation des dépenses menée depuis 2012. Cette action reposera sur une maîtrise accrue du rythme d’évolution des dépenses d’assurance maladie et sur la poursuite des adaptations des règles d’attribution des prestations versées par la branche Famille. Elle bénéficie par ailleurs des effets attendus de la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraites. Par ailleurs, les modalités de compensation des mesures centrales prises dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité permettront de ne pas affecter globalement les recettes de la sécurité sociale.

I. – Un environnement économique caractérisé par les incertitudes sur la reprise de l’activité dans la zone euro

Les projections pluriannuelles de recettes et de dépenses des régimes obligatoires de base de sécurité sociale et du FSV reposent, pour l’exercice 2014, sur une prévision de croissance de l’activité de 0, 4 %. Cette prévision tient compte de la faible croissance de l’activité constatée dans la zone euro au premier semestre 2014, après un exercice 2013 marqué par une amélioration des perspectives conjoncturelles. La masse salariale du secteur privé, principale source de financement des régimes, augmenterait de 1, 6 % sur l’année en cours.

Pour l’année 2015, l’évolution des soldes des régimes de sécurité sociale et du FSV retient comme sous-jacent une prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1 %, légèrement plus prudente que celle du « Consensus Forecasts » de septembre (1, 1 % de croissance de l’activité en 2015). L’hypothèse de masse salariale associée à cette prévision de croissance de l’activité s’élève à 2 % pour le prochain exercice.

Au-delà de 2015, la poursuite du redressement de la trajectoire des comptes sociaux bénéficiera de l’accélération progressive des principaux agrégats économiques, sous le double effet du déploiement du pacte de compétitivité (crédit d’impôt compétitivité emploi) et de la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité adopté dans le cadre de la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014. Le renforcement des allégements généraux de cotisations sociales et la baisse du taux des cotisations familiales pour les salaires inférieurs à 1, 6 SMIC, dès 2015, permettront de soutenir l’emploi et l’investissement. Le volet solidarité du pacte, qui reposera sur un allégement de l’impôt sur le revenu pour les foyers modestes imposables, contribuera par ailleurs à soutenir la consommation des ménages.

Cette accélération de la croissance de l’activité à compter de 2016 permettra un retour à des niveaux de progression soutenue de la masse salariale du secteur privé (3, 5 % en 2016 et 4, 2 % en 2017-2018), favorisant ainsi le retour vers l’équilibre des comptes sociaux à cet horizon de moyen terme.

Principales hypothèses retenues

En %

PIB (volume)

Masse salariale privée

Masse salariale publique

Inflation

Conformément à la loi organique n° 2012-1403 du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, l’ensemble de ces prévisions économiques ont été soumises au Haut conseil des finances publiques, qui s’est prononcé sur la sincérité des hypothèses retenues ainsi que sur leur cohérence avec nos engagements européens.

II. – Un redressement des comptes sociaux assis, en cohérence avec la stratégie des finances publiques de la France, sur un effort d’économies en dépenses

1. Un objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) fixé à 2 % en moyenne

Les réformes en matière de gouvernance et de pilotage de l’ONDAM ont permis de respecter ou d’être en deçà de l’objectif initial voté chaque année en loi de financement de la sécurité sociale. Les estimations présentées à la commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) de septembre 2014 font finalement état d’une sous-consommation de l’ONDAM 2013 de 1, 7 milliard d’euros, après prise en compte du dénouement des provisions.

À côté des réformes structurelles mises en œuvre, la mise en réserve d’une partie des moyens de l’ONDAM, en début d’année, à hauteur de 0, 3 % au minimum de l’objectif voté, a contribué à ce résultat et a fait la preuve de son efficacité en matière de pilotage de dépenses d’assurance maladie. Cette disposition, introduite dans les lois de programmation des finances publiques précédentes, s’est avérée efficace et correctement calibrée et il est ainsi proposé de la reconduire sur les exercices à venir.

Ainsi, les gels infra-annuels réalisés sur l’ONDAM 2014 contribueront, avec les mesures proposées dans la deuxième partie de la présente loi, à sécuriser l’exécution de l’objectif prévu en loi de financement de la sécurité sociale rectificative, malgré l’augmentation attendue sur les soins de ville, liée à l’introduction sur le marché du nouveau traitement destiné aux patients atteints du virus de l’hépatite C.

Dans le cadre de la stratégie globale des finances publiques, l’ONDAM verra par ailleurs son taux d’évolution abaissé à 2 % en moyenne sur la période 2015-2017, soit un effort global d’économies de 10 milliards d’euros sur trois ans. En 2015, les dépenses dans le champ de l’ONDAM seront contenues en évolution de 2, 1 % par rapport à l’objectif 2014. Le respect de cet objectif nécessitera un effort inédit d’économies, de 3, 2 milliards d’euros, afin de compenser une évolution tendancielle des dépenses de 3, 9 %.

Cette trajectoire suppose de poursuivre et d’accentuer l’effort d’économies structurelles sur le champ de l’assurance maladie, mais également de garantir un pilotage renforcé de son exécution, sans diminuer la qualité des soins ni augmenter le reste à charge des assurés et avec l’objectif de préserver l’innovation et l’accès de tous aux soins les plus efficaces.

Le plan d’économies qui structure le déploiement de la stratégie nationale de santé s’articulera autour de quatre axes.

Le premier axe vise le renforcement de l’efficacité de la dépense hospitalière, qui passe notamment par des mutualisations qui pourront s’appuyer sur les nouveaux groupements hospitaliers territoriaux et des économies sur les achats hospitaliers, où des marges très importantes demeurent. En cohérence avec ces actions, portées en partie dans le projet de loi relatif à la santé, les outils à disposition des agences régionales de santé en matière de supervision financière des établissements de santé en difficulté seront renforcés.

Le deuxième axe est le virage ambulatoire qui sera opéré dans les établissements hospitaliers. Une accélération de la diffusion de la chirurgie ambulatoire sera naturellement le pivot de cette transformation d’ensemble qui vise à une meilleure articulation entre ville et hôpital. D’autres actions seront menées : développement de l’hospitalisation à domicile, amélioration de la prise en charge en sortie d’établissement et optimisation du parcours pour certaines pathologies ou populations.

Le troisième axe concerne les produits de santé. Au-delà des mesures de maîtrise des prix, un accent particulier sera mis sur le développement des médicaments génériques afin de lever les derniers freins à une diffusion plus large, génératrice d’économies importantes.

Le dernier axe vise à améliorer la pertinence du recours à notre système de soins dans toutes ses composantes : réduction des actes inutiles ou redondants, que ce soit en ville ou en établissement de santé, maîtrise du volume de prescription des médicaments et lutte contre la iatrogénie, optimisation des transports de patients… Ces actions seront déclinées dans le programme national de gestion du risque qui est instauré par le projet de loi relatif à la santé.

Ces économies nécessaires pour assurer la pérennité de l’assurance maladie seront néanmoins accompagnées de mesures garantissant l’accès aux soins des populations précaires. Ainsi il est notamment prévu d’étendre le dispositif de tiers payant intégral, déjà pratiqué pour les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-c), aux bénéficiaires de l’aide au paiement d’une assurance complémentaire de santé (ACS).

2. Les trajectoires des régimes d’assurance vieillesse reflètent l’effet des mesures de la loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites

L’évolution des dépenses d’assurance vieillesse des régimes de base serait de 2, 3 % en moyenne sur la période 2014-2017.

Cette évolution tient compte de l’effet des réformes adoptées dans le cadre de la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 précitée et notamment de l’évolution progressive de la durée d’assurance requise pour l’obtention d’une retraite à taux plein. Ces mesures visent à faire face, de manière responsable, au défi que constitue à long terme l’allongement de l’espérance de vie. Elles s’accompagnent de mesures de solidarité pour les publics les plus fragiles susceptibles de connaître des carrières heurtées, à l’image des mères de famille qui ne seront plus pénalisées par les interruptions occasionnées par leur congé de maternité.

En 2015, les dépenses d’assurance vieillesse connaîtront par ailleurs une évolution modérée due au faible niveau d’inflation, la règle de revalorisation des pensions reposant en effet sur l’évolution des prix afin de garantir le pouvoir d’achat des retraités.

3. La branche Famille contribuera également à l’effort de maîtrise de la dépense publique

Les dépenses de la branche Famille sont affectées par un changement de périmètre en 2015 correspondant au transfert à la charge de l’État de la part de l’aide personnalisée au logement actuellement financée par la branche Famille. Conjugué aux autres mesures décrites ci-dessous, ce transfert (soit 4, 7 milliards d’euros) couvrira les mesures de baisse des cotisations sociales et de la contribution sociale de solidarité des sociétés mises en œuvre au 1er janvier 2015 par la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014 dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité.

Hormis cet effet, les trajectoires de dépenses de la branche présentent un volet d’économies à venir sur les prestations de la branche Famille. Ces dispositions permettront d’infléchir significativement le rythme moyen d’évolution des dépenses : il aurait été de 2 % par an en l’absence des mesures prévues par la présente loi et sera ramené à 1, 3 % à la suite des mesures prises et en neutralisant le transfert à l’État du financement de l’aide personnalisée au logement.

L’impact de ces mesures d’économies – rendues nécessaires par l’impératif de redressement de la branche Famille – sur les ménages sera compensé par les mesures prévues dans le cadre de la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 précitée, qui a augmenté le pouvoir d’achat des ménages de près de 1, 3 milliard d’euros. Cette mesure, qui prend la forme d’une réduction d’impôt de 350 € pour un célibataire et 700 € pour un couple, s’impute automatiquement sur l’impôt sur le revenu dû. Le Gouvernement poursuit en 2015 l’allègement de l’impôt sur le revenu des ménages modestes, en supprimant la première tranche d’imposition. Cette mesure bénéficiera à six millions de ménages supplémentaires, pour un coût d’un peu plus de 3 milliards d’euros.

III. – Dans le cadre de la compensation à la sécurité sociale du pacte de responsabilité et de solidarité, des recettes nouvelles seront affectées à la sécurité sociale, sans impact sur le niveau des prélèvements obligatoires

Conformément aux engagements pris par le Gouvernement à l’occasion de la discussion de la loi n° 2014-892 du 8 août 2014 précitée, les mesures présentées dans le cadre des lois de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2015 permettront de compenser intégralement la perte de recettes induite par la mise en œuvre du pacte de responsabilité pour les organismes de sécurité sociale, soit 6, 3 milliards d’euros, et d’affecter conformément aux engagements pris à l’occasion des débats sur la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 précitée l’équivalent du produit de la fiscalisation des majorations de pensions.

Cette compensation intégrale prévue par les lois de finances et de financement de la sécurité sociale se traduit notamment par le transfert, évoqué supra, de la totalité des aides personnelles au logement au budget de l’État, ainsi que par une réaffectation de recettes à la sécurité sociale (en particulier l’affectation du prélèvement de solidarité à la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés). Cette compensation sera sans impact sur le niveau global des prélèvements obligatoires, le financement des mesures du pacte de responsabilité et de solidarité étant assuré globalement par les efforts de maîtrise des dépenses sur l’ensemble du champ des administrations publiques.

Cette compensation s’appuiera également sur la réforme prévue par le présent projet de loi des modalités de prélèvement des cotisations et contributions sociales dues au titre des indemnités de congés payés lorsque celles-ci sont versées par des caisses de mutualisation de la gestion des congés. Cette mesure participera ainsi, pour l’exercice 2015, au financement du pacte de responsabilité et de solidarité.

IV. – Cette stratégie de maîtrise des déficits sociaux s’articule avec le schéma de reprise des déficits de l’ACOSS par la CADES adopté précédemment

Les financements déjà affectés à la CADES permettront en effet de reprendre sur la période l’ensemble des déficits de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS) et du FSV, mais aussi de transférer à la caisse le déficit 2012 de la branche Famille, le reliquat du déficit 2012 de la branche Maladie et une partie du déficit de cette même branche pour 2013. Ces transferts permettront de maîtriser l’évolution des besoins de trésorerie de l’ACOSS, qui bénéficie néanmoins d’un contexte favorable marqué par le niveau historiquement bas des taux d’intérêt.

Recettes, dépenses et soldes du régime général

En milliards d’euros

Maladie

Recettes

Dépenses

Solde

Accidents du travail/maladies professionnelles

Recettes

Dépenses

Solde

Famille

Recettes

Dépenses

Solde

Vieillesse

Recettes

Dépenses

Solde

Toutes branches consolidées

Recettes

Dépenses

Solde

Recettes, dépenses et soldes de l’ensemble des régimes obligatoires de base

En milliards d’euros

Maladie

Recettes

Dépenses

Solde

Accidents du travail/maladies professionnelles

Recettes

Dépenses

Solde

Famille

Recettes

Dépenses

Solde

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Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. le rapporteur général, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Cet article décline pour les régimes obligatoires de base de sécurité sociale les perspectives pluriannuelles en cohérence avec le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019, dont le Sénat a rejeté la partie programmatique.

Mes chers collègues, la commission vous demande donc, conformément au vote émis en première lecture, de rejeter cet article.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Je ferai simplement remarquer qu’il s’agit d’un article obligatoire.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Je mets aux voix l’ensemble constitué de l'article 28 et de l’annexe B.

L'article 28 et l’annexe B ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Les autres dispositions de la troisième partie ne font pas l’objet de la nouvelle lecture.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Personne ne demande la parole ?...

Je mets aux voix l’ensemble de la troisième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, concernant les dispositions relatives aux recettes et à l’équilibre financier de la sécurité sociale pour l’exercice 2015.

Je rappelle que, lorsque le Sénat n’adopte pas les dispositions de cette partie, la quatrième partie du projet de loi est considérée comme rejetée.

En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est de droit.

Il va y être procédé dans les conditions fixées par l'article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J'invite Mmes et MM. les secrétaires à procéder au dépouillement du scrutin.

Il est procédé au dépouillement du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Voici le résultat du scrutin n° 41 :

Le Sénat a adopté.

Mes chers collègues, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à seize heures quarante-cinq, est reprise à seize heures cinquante.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La séance est reprise.

QUATRIÈME PARTIE

Dispositions relatives aux dépenses pour l’exercice 2015

Titre Ier

Dispositions relatives aux dépenses d’assurance maladie

Chapitre Ier

Amélioration de l’accès aux soins et aux droits

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 2, présenté par MM. Barbier, Mézard, Castelli, Collin, Esnol et Fortassin, Mmes Laborde et Malherbe et M. Requier, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er septembre 2015, un rapport :

1° Sur les contrats d'accès aux soins, en détaillant la proportion de médecins signataires par grandes régions, principales spécialités et distribution des dépassements ;

2° Sur les dépassements d'honoraires des médecins, en les détaillant par grandes régions et principales spécialités, en fréquences, montants et distribution ;

3° Ainsi que sur les conséquences sur les salariés et les entreprises du plafonnement envisagé des remboursements des contrats de santé responsables, avec des estimations du nombre d'entreprises et de salariés concernés, et des montants supplémentaires de reste à charge pour les ménages qu'il induit.

La parole est à M. Gilbert Barbier.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

Cet amendement tend au rétablissement de l’article 29 bis A, qui a été supprimé par l’Assemblée nationale. L’objet de cet article était de demander au Gouvernement de réaliser une étude sur les dépassements d’honoraires des médecins. Or un décret a été publié mercredi dernier, alors que le Parlement débattait de cette question essentielle pour le remboursement des frais de santé de millions de salariés !

Avant de publier ce décret, il eût été utile de connaître la réalité des dépassements d’honoraires en France ! Ce texte instaure en effet un plafonnement des remboursements des contrats responsables sans qu’aucune étude préalable sur la distribution des dépassements par spécialité et par zone géographique ait été publiée en amont.

Avec ce décret, le tarif maximal remboursé à terme pour une consultation sera de quarante-six euros, alors que nous savons tous que de nombreuses consultations, notamment de spécialistes – gynécologues, pédiatres et ophtalmologistes – dépassent très souvent ce montant. Les patients supporteront donc des restes à charge importants qui ne leur seront plus remboursés !

C’est une médecine à deux vitesses que le Gouvernement est en train de créer avec, d’un côté, des patients favorisés qui pourront se permettre de payer des restes à charge élevés ou une sur-complémentaire, et, d’un autre côté, des patients qui décideront de ne pas se soigner correctement faute de moyens.

Aussi, même si le décret a été publié, il reste essentiel de connaître la part et le niveau des dépassements d’honoraires observés dans de nombreuses spécialités, comme le prévoyait l’article 29 bis A, que le présent amendement tend ainsi à rétablir.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

En première lecture, nous avions demandé le retrait de cette disposition. Certes, le sujet est important, mais le rapport remis cette année par l’observatoire des dépassements d’honoraires permet de faire le point sur la situation.

Pour sa part, Mme Marisol Touraine nous avait indiqué que les informations que vous demandez, monsieur Barbier, étaient disponibles, et qu’un nouveau rapport ne paraissait pas nécessaire. Madame la secrétaire d'État le confirmera peut-être…

La commission demande le retrait de cet amendement.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Le Gouvernement souhaite, de même, le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 2 est retiré et l’article 29 bis A demeure supprimé.

I. – Le premier alinéa de l’article L. 322-4 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Les mots : « ainsi que » sont remplacés par le signe : «, » ;

2° Sont ajoutés les mots : « ainsi que pour les bénéficiaires de l’attestation mentionnée au second alinéa de l’article L. 863-3 ».

II. – Le présent article entre en vigueur au 1er juillet 2015. –

Adopté.

Chapitre II

Promotion de la prévention

I. – Le chapitre Ier du titre Ier du livre Ier de la troisième partie du code de la santé publique est ainsi modifié :

1° L’article L. 3111-11 est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« Les dépenses afférentes aux vaccins sont prises en charge, pour les assurés sociaux ou leurs ayants droit, par les organismes d’assurance maladie dont ils relèvent et, pour les bénéficiaires de l’aide médicale de l’État, dans les conditions prévues au titre V du livre II du code de l’action sociale et des familles et selon les modalités prévues à l’article L. 182-1 du code de la sécurité sociale.

« La facturation dématérialisée de ces dépenses est opérée dans les conditions prévues à l’article L. 161-35 du même code.

« Selon des modalités définies par décret, la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés peut négocier, pour le compte des établissements ou organismes habilités et des collectivités territoriales exerçant des activités en matière de vaccination, les conditions d’acquisition des vaccins destinés à y être administrés et qui sont inscrits sur la liste prévue au premier alinéa de l’article L. 162-17 dudit code. » ;

2° L’article L. 3112-3 est ainsi modifié :

a) Au second alinéa, après les mots : « suivi médical », sont insérés les mots : «, au vaccin » et, après le mot : « sociaux », sont insérés les mots : « ou leurs ayants droit » ;

b) Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :

« La facturation dématérialisée de ces dépenses est opérée dans les conditions prévues à l’article L. 161-35 du même code.

« Selon des modalités définies par décret, la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés peut négocier, pour le compte des établissements ou organismes habilités et des collectivités territoriales exerçant des activités en matière de vaccination, les conditions d’acquisition des vaccins destinés à y être administrés et qui sont inscrits sur la liste prévue au premier alinéa de l’article L. 162-17 dudit code. »

II. – Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2016, à l’exception de l’avant-dernier alinéa des articles L. 3111-11 et L. 3112-3 du code de la santé publique, qui entrent en vigueur à une date fixée par décret, et au plus tard le 1er janvier 2018.

« Jusqu’à la date fixée par le décret mentionnée au premier alinéa du présent II, une convention conclue entre, d’une part, chaque établissement ou organisme habilité ou chaque collectivité territoriale exerçant des activités en matière de vaccination et, d’autre part, la caisse primaire d’assurance maladie du département auquel il ou elle se rattache établit les modalités de facturation de ces vaccins. Le collège des directeurs de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, mentionné à l’article L. 182-2-4 du code de la sécurité sociale, fixe le modèle type de la convention.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

L’article 34 vise à faciliter l’accessibilité de la population à la vaccination en autorisant la prise en charge par l’assurance maladie des vaccins. Les membres du groupe CRC estiment que cette disposition va dans le bon sens.

La prévention des maladies, en facilitant l’accès des citoyens à la vaccination, est nécessaire, d’autant que l’on constate dans certains cas un phénomène de diminution de la couverture vaccinale en France.

Nous souhaiterions cependant avoir des compléments d’information sur le fonctionnement futur des centres de vaccination. En effet, nous avons été interrogés au sujet de leur périmètre d’intervention.

Les centres de vaccination seront-ils limités aux vaccinations dites « obligatoires » ou bénéficieront-ils d’un périmètre plus large, comme c’est le cas actuellement ?

Le financement des centres de vaccination est-il maintenu sur la base d’un forfait, ou évolue-t-il vers une tarification à l’acte ?

Enfin, la carte Vitale sera-t-elle exigée pour la transmission des informations des patients, au risque d’éloigner les personnes en situation irrégulière ?

Nous nous faisons d’autant plus naturellement le porte-voix de ceux qui expriment ces inquiétudes que nous les partageons. En effet, nous sommes attachés à l’accessibilité des structures et à l’attention portée aux personnes au travers de leur rencontre individuelle avec les professionnels de santé. Ces structures, qui doivent donc être préservées, ne sauraient être réduites pour des motifs d’économies.

Pour conclure, nous voterons cet article, qui va dans le bon sens en matière de démocratie sanitaire, mais nous rappelons que notre vigilance reste entière quant au maintien des financements alloués aux centres de santé pour la mise en œuvre de la politique vaccinale.

Je profite de l’occasion qui m'est donnée, puisque nous parlons de vaccination – vaste problème ! –, pour attirer de nouveau votre attention, madame la secrétaire d'État, sur la dangerosité des sels aluminiques utilisés en tant qu’adjuvants dans un certain nombre de vaccins, DT-Polio et Gardasil notamment.

Je vous encourage ainsi à continuer de réfléchir à cette question des adjuvants, car des solutions alternatives existent, et il serait bon de donner des moyens à la recherche dans ce domaine.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard

Votre intervention, dont je vous remercie, madame la sénatrice, est peut-être un peu précoce, car vous pourrez longuement débattre de cette question dans cet hémicycle lors de l’examen du projet de loi relatif à la santé. Le Gouvernement compte à cette occasion sur votre vigilance constructive !

L'article 34 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Chapitre III

Renforcement de la qualité et de la proximité du système de soins

I. – La section 5 du chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° La sous-section 3 est complétée par un article L. 162-22-20 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -22 -20 . – Les établissements de santé exerçant les activités mentionnées au 1° de l’article L. 162-22 bénéficient d’une dotation complémentaire lorsqu’ils satisfont aux critères liés à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, mesurés chaque année par établissement.

« Un décret en Conseil d’État précise les critères d’appréciation retenus ainsi que les modalités de détermination de la dotation complémentaire. La liste des indicateurs pris en compte pour l’évaluation des critères ainsi que les modalités de calcul par établissement sont définis par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale. » ;

2° La sous-section 4 est complétée par un article L. 162-30-3 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -30 -3 . – I. – Les établissements de santé qui exercent les activités mentionnées au 1° de l’article L. 162-22 pour lesquels le niveau de qualité et de sécurité des soins n’est pas conforme à des référentiels nationaux signent avec le directeur général de l’agence régionale de santé un contrat d’amélioration des pratiques en établissements de santé.

« La conformité aux référentiels nationaux de qualité et de sécurité des soins est appréciée, selon des modalités définies par décret en Conseil d’État, au moyen d’indicateurs dont les valeurs limites sont précisées par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

« Le contrat d’amélioration des pratiques comporte des objectifs d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, un plan d’actions pour les atteindre et des indicateurs de suivi. Il porte sur les activités de l’établissement, ainsi que sur la coordination avec les autres professionnels et structures assurant la prise en charge des patients de l’établissement, susceptibles de présenter des risques pour la qualité de la prise en charge.

« Le contrat d’amélioration des pratiques est annexé au contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens mentionné à l’article L. 6114-1 du code de la santé publique. Il est conforme à un contrat type fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

« II. – Chaque année, en cas d’écarts par rapport aux engagements contractuels, l’établissement est mis en mesure de présenter ses observations. En cas de manquement de l’établissement à ses obligations, l’agence régionale de santé peut prononcer à son encontre une pénalité versée à l’organisme local d’assurance maladie et correspondant à une fraction du montant des produits versés par l’assurance maladie, proportionnée à l’ampleur et à la gravité des manquements constatés et dans la limite de 1 % de ces produits.

« En cas de refus par un établissement de santé de signer un contrat, l’agence régionale de santé peut prononcer, après que l’établissement a été mis en mesure de présenter ses observations, une pénalité financière dans la limite de 1 % des produits reçus par l’établissement de santé de la part des régimes obligatoires d’assurance maladie au titre du dernier exercice clos.

« III. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article, notamment la procédure applicable, la nature des risques faisant l’objet du contrat d’amélioration des pratiques et mentionnés au troisième alinéa du I, la durée maximale du contrat et les modalités de calcul des pénalités mentionnées au II. »

II. – §(Non modifié)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 45, présenté par Mmes David et Cohen, M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi libellé :

Alinéas 10 à 12

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. Dominique Watrin.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Watrin

Cet amendement vise à supprimer les alinéas 10 à 12 de l’article 36 qui prévoient un mécanisme de sanction des établissements de santé qui n’auraient pas respecté leurs engagements contractuels vis-à-vis des ARS, les agences régionales de santé.

J’observe que nous étions déjà intervenus sur ces alinéas en première lecture, et nous regrettons que le Gouvernement persiste dans cette démarche consistant à transformer les directeurs et directrices des agences régionales de santé en « superpréfets » des hôpitaux !

Actuellement, je le rappelle, les agences régionales de santé sont chargées du pilotage territorial des acteurs de la santé et de la mise en place de la politique nationale de santé. À ce titre, elles disposent déjà d’un certain nombre de prérogatives pour vérifier la mise en œuvre des objectifs de santé.

Le mécanisme introduit par l’alinéa 10 de l’article 36 étend les prérogatives des agences en les dotant du pouvoir de sanction financière en cas de non-respect des objectifs. Or nous sommes opposés à la logique de sanction financière entre établissements publics qui ne correspond pas à notre vision d’un pilotage par les autorités étatiques.

En prononçant à l’encontre de l’établissement de santé une pénalité correspondant à une fraction du montant des produits versés par l’assurance maladie, pénalité proportionnée à l’ampleur et à la gravité des manquements constatés dans la limite de 1 % de ces produits, l’État sanctionne en réalité ses propres insuffisances à faire fonctionner correctement ses services de santé.

Aussi tenons-nous à rappeler que le principal problème des établissements est non pas la peur d’une amende, mais le manque de moyens humains et financiers pour effectuer leurs missions !

Les objectifs de qualité et de sécurité des établissements de santé, nous en sommes convaincus, doivent pouvoir être atteints par tous les établissements.

Infliger une nouvelle pénalité financière à des établissements déjà en difficulté irait de fait à l’encontre de l’objectif recherché. Ce n’est d’ailleurs pas en s’orientant vers un ONDAM toujours plus bas qu’on assurera aux patients la sécurité et la qualité des soins.

Pour ces raisons, nous sommes opposés aux alinéas 10 à 12 de l’article 36.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Comme en première lecture, la commission a émis un avis défavorable sur cet amendement, considérant que cette procédure, qui sera appliquée par les ARS en tenant compte du contexte dans lequel se trouve l’établissement concerné, fait partie de l’équilibre du dispositif.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Les contrats d’amélioration des pratiques en établissements de santé doivent permettre d’améliorer la qualité de la prise en charge hospitalière, notamment s’agissant des principaux risques identifiés à ce jour : infections nosocomiales, risques de rupture de parcours et risques médicamenteux.

La suppression du dispositif de sanction ferait perdre au directeur général de l’ARS un levier essentiel. Par ailleurs, une telle proposition remet en cause l’équilibre économique de la mesure, car le produit des sanctions permet de gager, à compter de 2017, une partie des mesures nouvelles liées à la généralisation du volet incitatif de la disposition.

Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Génisson, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Je ne voterai pas en faveur de cet amendement. Néanmoins, j’attire l’attention de Mme la secrétaire d’État sur la nécessité de donner des instructions précises au directeur général de l’ARS, pour faire en sorte que toutes les procédures décrites dans l’article, notamment les multiples rendez-vous prévus, soient respectées.

Certes, la sanction peut être appliquée, mais elle n’est pas obligatoire. En fait, on peut se demander si la sanction financière est la mieux adaptée à des structures qui connaissent elles-mêmes des difficultés de fonctionnement.

Selon moi, il est normal de se préoccuper de la valeur qualitative de ces établissements en difficulté. Toutefois, la sanction financière doit intervenir en dernier recours, lorsque l’établissement, qu’il s’agisse des services administratifs ou de la communauté soignante, fait preuve de mauvaise volonté pour améliorer son fonctionnement.

Il convient donc d’être très vigilant en la matière. Si le bien-fondé de cette mesure ne doit pas être remis en cause, celle-ci ne doit toutefois être utilisée qu’en dernier recours.

L'amendement n'est pas adopté.

L'article 36 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Mes chers collègues, à la demande du Gouvernement, nous allons interrompre nos travaux pour quelques instants.

La séance est suspendue.

La séance, suspendue à dix-sept heures, est reprise à dix-sept heures cinq.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La séance est reprise.

Chapitre IV

Promotion de la pertinence des prescriptions et des actes

Le chapitre II du titre VI du livre Ier du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L’article L. 162-1-17 est ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -1 -17 . – En application du plan d’actions pluriannuel régional d’amélioration de la pertinence des soins prévu à l’article L. 162-30-4, le directeur général de l’agence régionale de santé peut, après avis de l’organisme local d’assurance maladie et après mise en œuvre d’une procédure contradictoire, décider de subordonner à l’accord préalable du service du contrôle médical placé près de l’organisme local d’assurance maladie, pour une durée ne pouvant excéder six mois, la prise en charge par l’assurance maladie d’actes, de prestations ou de prescriptions délivrés par un établissement de santé. La procédure contradictoire est mise en œuvre dans des conditions prévues par décret.

« La mise sous accord préalable est justifiée par l’un des constats suivants :

« 1° Une proportion élevée de prestations d’hospitalisation avec hébergement qui auraient pu donner lieu à des prises en charge sans hébergement ou sans hospitalisation ;

« 2° Une proportion élevée de prescriptions de ces prestations d’hospitalisation avec hébergement qui auraient pu donner lieu à des prises en charge sans hébergement ou sans hospitalisation ;

« 3° Un écart significatif entre le nombre d’actes, de prestations ou de prescriptions réalisés par l’établissement de santé et les moyennes régionales ou nationales pour une activité comparable ;

« 4° Une proportion élevée d’actes, de prestations ou de prescriptions réalisés par l’établissement de santé non conformes aux référentiels établis par la Haute Autorité de santé.

« Dans le cas où l’établissement de santé, informé par l’agence régionale de santé de sa mise sous accord préalable, délivre des actes ou prestations malgré une décision de refus de prise en charge, ces actes ou prestations ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie et l’établissement ne peut pas les facturer au patient. Lorsque la procédure d’accord préalable porte sur les prescriptions réalisées par l’établissement de santé, le non-respect de la procédure entraîne l’application d’une pénalité financière, dans les conditions prévues à l’avant-dernier alinéa du II de l’article L. 162-30-4.

« Toutefois, en cas d’urgence attestée par le médecin ou par l’établissement de santé prescripteur, l’accord préalable du service du contrôle médical n’est pas requis pour la prise en charge des actes, prestations et prescriptions précités. » ;

2° La sous-section 4 de la section 5 est complétée par un article L. 162-30-4 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -30 -4 . – I. – L’agence régionale de santé élabore un plan d’actions pluriannuel régional d’amélioration de la pertinence des soins, qui définit les domaines d’actions prioritaires en matière d’amélioration de la pertinence des soins dans la région, en conformité avec les orientations retenues dans les programmes nationaux de gestion du risque mentionnés à l’article L. 182-2-1-1.

« Le plan d’actions précise également les critères retenus pour identifier les établissements de santé faisant l’objet du contrat d’amélioration de la pertinence des soins prévu au II du présent article et ceux faisant l’objet de la procédure de mise sous accord préalable définie à l’article L. 162-1-17. Ces critères tiennent compte notamment des référentiels établis par la Haute Autorité de santé et des écarts constatés entre le nombre d’actes, de prestations ou de prescriptions réalisés par l’établissement de santé et les moyennes régionales ou nationales observées pour une activité comparable. Ces critères tiennent compte de la situation des établissements au regard des moyennes régionales ou nationales de prestations d’hospitalisation avec hébergement qui auraient pu donner lieu à des prises en charge sans hébergement ou sans hospitalisation ou au regard des moyennes de prescription de ces prestations d’hospitalisation avec hébergement qui auraient pu donner lieu à des prises en charge sans hébergement ou sans hospitalisation.

« Le plan d’actions défini au présent I est intégré au programme pluriannuel régional de gestion du risque mentionné à l’article L. 1434-14 du code de la santé publique.

« II. – Le directeur de l’agence régionale de santé conclut avec les établissements de santé identifiés dans le cadre du plan d’actions défini au I du présent article et l’organisme local d’assurance maladie un contrat d’amélioration de la pertinence des soins, d’une durée maximale de deux ans.

« Ce contrat comporte des objectifs qualitatifs d’amélioration de la pertinence des soins.

« Il comporte, en outre, des objectifs quantitatifs lorsque le directeur général de l’agence régionale de santé, conjointement avec l’organisme local d’assurance maladie, procède à l’une des constatations suivantes :

« 1° Soit un écart significatif entre le nombre d’actes, de prestations ou de prescriptions réalisés par l’établissement de santé et les moyennes régionales ou nationales pour une activité comparable ;

« 2° Soit une proportion élevée d’actes, de prestations ou de prescriptions réalisés par l’établissement de santé non conformes aux référentiels établis par la Haute Autorité de santé.

« La réalisation des objectifs fixés au contrat fait l’objet d’une évaluation annuelle. En cas de non-réalisation de ces objectifs, le directeur de l’agence régionale de santé peut, après avis de l’organisme local d’assurance maladie et après que l’établissement a été mis en mesure de présenter ses observations, engager la procédure de mise sous accord préalable mentionnée à l’article L. 162-1-17 au titre du champ d’activité concerné par les manquements constatés ou prononcer une sanction pécuniaire, correspondant au versement à l’organisme local d’assurance maladie d’une fraction des recettes annuelles d’assurance maladie afférentes à l’activité concernée par ces manquements. Lorsque les manquements constatés portent sur des prescriptions, la pénalité correspond à une fraction du montant des dépenses imputables à ces prescriptions. Le montant de la pénalité est proportionné à l’ampleur des écarts constatés et ne peut dépasser 1 % des produits versés par les régimes obligatoires d’assurance maladie à l’établissement de santé au titre du dernier exercice clos.

« En cas de refus par un établissement de santé d’adhérer à ce contrat, le directeur de l’agence régionale de santé prononce, après que l’établissement a été mis en mesure de présenter ses observations, une pénalité financière correspondant à 1 % des produits reçus des régimes obligatoires d’assurance maladie par l’établissement de santé au titre du dernier exercice clos.

« III. – Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application du présent article, notamment les modalités selon lesquelles est évaluée la réalisation des objectifs fixés au contrat d’amélioration de la pertinence des soins. »

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 14, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Après l'alinéa 12

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Des actions prioritaires doivent être définies par le plan d’actions pour chacun des domaines suivants : les soins de ville, les relations entre les soins de ville et les prises en charge hospitalières, les prises en charge hospitalières.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Par cet amendement, la commission vous propose, mes chers collègues, d’en revenir à la rédaction de l’article 42 adoptée par le Sénat en première lecture.

Elle réaffirme son attachement à la réduction des actes inutiles dans le cadre de la relation ville-hôpital et en médecine de ville. La rédaction issue de nos travaux permet de souligner ce point, car, comme l’indique le rapporteur de l’Assemblée nationale dans son rapport écrit, il convient de « considérer que le pilotage régional par l’ARS et l’assurance maladie sur la pertinence des soins doit être réalisé de manière articulée et concomitante en ville et à l’hôpital.»

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Monsieur le rapporteur général, la pertinence des soins est un enjeu transversal, qui concerne à la fois la ville et l’hôpital.

Toutefois, la recherche de la pertinence des soins en ville est déjà bien structurée par les actions de maîtrise médicalisée, les outils de mise sous objectif et sous accord préalable, ou encore les objectifs assignés dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique des médecins.

Il n’est donc pas nécessaire d’étendre le dispositif prévu par l’article 42 à la médecine de ville.

L'amendement est adopté.

L'article 42 est adopté.

I. - Le code de la santé publique est ainsi modifié :

1° À la première phrase de l’article L. 5125-23-2, après le mot : « biologique », sont insérés les mots : « ou un médicament administré par voie inhalée à l’aide d’un dispositif » ;

2° Après l’article L. 5125-23-3, il est inséré un article L. 5125-23-4 ainsi rédigé :

« Art. L. 5125-23-4. - Par dérogation au premier alinéa de l’article L. 5125-23, le pharmacien peut délivrer, par substitution au médicament administré par voie inhalée à l’aide d’un dispositif prescrit, un médicament administré par voie inhalée lorsque les conditions suivantes sont remplies :

« 1° Le médicament administré par voie inhalée délivré appartient au même groupe générique, défini au b du 5° de l’article L. 5121-1 ;

« 2° La substitution est réalisée en initiation de traitement ou afin de permettre la continuité d’un traitement déjà initié avec le même médicament administré par voie inhalée ;

« 3° Le prescripteur n’a pas exclu la possibilité de cette substitution ;

« 4° Le médicament prescrit figure sur la liste mentionnée au premier alinéa de l’article L. 162-17 du code de la sécurité sociale ; cette substitution s’effectue dans les conditions prévues à l’article L. 162-16 du même code.

« Lorsque le pharmacien délivre par substitution au médicament administré par voie inhalée prescrit un médicament administré par voie inhalée du même groupe, il inscrit le nom de la spécialité qu’il a délivrée sur l’ordonnance et informe le prescripteur de cette substitution.

« Le pharmacien assure la dispensation de ce même médicament administré par voie inhalée lors du renouvellement de la prescription ou d’une nouvelle ordonnance de poursuite de traitement.

« Les modalités d’application du présent article, notamment les conditions de substitution du médicament administré par voie inhalée et d’information du prescripteur à l’occasion de cette substitution de nature à assurer la continuité du traitement avec la même spécialité, sont précisées par décret en Conseil d’État. »

II. - Au cinquième alinéa de l’article L. 162-16 du code de la sécurité sociale, la référence : « ou de l’article L. 5125-23-3 » est remplacée par les références : «, de l’article L. 5125-23-3 ou de l’article L. 5125-23-4 ».

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 15, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Cet amendement vise à supprimer l’article 43 ter, lequel prévoit, pour un inhalateur particulier, la substitution par un médicament de caractère générique.

J’ai entendu les explications du Gouvernement sur ce sujet, et j’en prends acte. Néanmoins, nous avons été saisis par plusieurs sociétés savantes – la Société de pneumologie de langue française, la Fédération française de pneumologie, le Comité national contre les maladies respiratoires, notamment –, qui soulignent dans un bel ensemble qu’une telle mesure serait contraire aux recommandations nationales et internationales dans le domaine des maladies respiratoires chroniques concernées par les traitements inhalés.

Ces associations estiment même que l’adoption de cet article « est susceptible d’accroître la morbidité, la mortalité et les dépenses de santé des maladies respiratoires chroniques comme l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive et la mucoviscidose. »

Dès lors, nous nous sommes interrogés sur l’incidence de cette mesure en matière de santé publique, et avons préféré supprimer cet article. À la base, il y avait une question financière, qui nous semblait résolue par les dispositions prises par le Gouvernement dans le cadre de la négociation menée avec les trois laboratoires concernés. Je rappelle que, sur le sol français, ceux-ci occupent 1 500 personnes pour la fabrication de ce type de produits.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Génisson, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

L’article 43 ter soulève une véritable question. Cela a été rappelé par les uns et les autres, l’année dernière, lors de l’évocation de ce sujet dans le cadre de l’examen d’un amendement, le Gouvernement avait refusé le principe de substitution, arguant qu’il n’existait pas suffisamment d’études valides pour permettre la diffusion auprès du grand public de ces produits de caractère générique.

Il avait indiqué qu’il réaliserait un certain nombre d’études qui nous permettraient de prendre position. Alors qu’il me semble important de nous appuyer sur ces études, nous n’avons pu avoir connaissance de leurs résultats.

Par ailleurs, au-delà des arguments économiques développés par les uns et les autres, je rappelle que nous sommes très fortement interpellés par la communauté des pneumologues, dont je ne pense pas qu’elle ait des intérêts spécifiquement mercantiles en l’espèce. Or ces spécialistes tirent la sonnette d’alarme.

Je suis donc dubitative s’agissant de cet article. Je serais tentée de proposer de surseoir à son application tant que nous ne disposerons pas du résultat des études nous permettant de prendre une décision en toute objectivité.

L'amendement est adopté.

I. – L’article L. 162-22-7-2 du code de la sécurité sociale est ainsi rétabli :

« Art. L. 162 -22 -7 -2 . – Les tarifs nationaux mentionnés au 1° du I de l’article L. 162-22-10 applicables aux prestations d’hospitalisation mentionnées à l’article L. 162-22-6 répondant aux conditions définies au deuxième alinéa du présent article sont minorés d’un montant forfaitaire, lorsqu’au moins une spécialité pharmaceutique mentionnée à l’article L. 162-22-7 est facturée en sus de cette prestation. Ce montant forfaitaire est fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

« La minoration forfaitaire s’applique aux prestations d’hospitalisation pour lesquelles la fréquence de prescription de spécialités pharmaceutiques de la liste mentionnée au premier alinéa du I du même article L. 162-22-7 est au moins égale à 25 % de l’activité afférente à ces prestations et lorsque ces spécialités pharmaceutiques représentent au moins 15 % des dépenses totales afférentes aux spécialités inscrites sur cette même liste.

« La liste des prestations d’hospitalisation concernées est fixée par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale.

« Le montant de la minoration ne peut en aucun cas être facturé aux patients. »

II. – Le présent article s’applique à compter du 1er mars 2015.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 16, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

À titre expérimental, et pour une durée de deux ans après la promulgation de la présente loi, le Gouvernement peut prévoir que les tarifs nationaux mentionnés au 1° du I de l’article L. 162-22-10 applicable aux prestations d’hospitalisation mentionnées à l’article L. 162-22-6 sont minorés d’un montant forfaitaire lorsqu’au moins une spécialité pharmaceutique mentionnée à l’article L. 162-22-7 est facturée en sus de cette prestation.

Les conditions de l’expérimentation, et notamment la détermination des prestations d’hospitalisation concernées, sont fixées par décret.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Le Gouvernement estime que le fait de rendre le dispositif considéré expérimental, comme il est proposé par cet amendement, reviendrait à le priver de son sens, car il serait impossible de fixer des critères objectifs d’expérimentation.

La mise en place d’un mécanisme aussi complexe demande cependant qu’un temps suffisamment long lui soit consacré. Le risque, c’est que l’article lui-même soit inapplicable. Plutôt que de l’imposer aux établissements, il paraît préférable de les convaincre de l’utilité de faire évoluer leurs comportements. L’expérimentation semble donc la meilleure solution.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Monsieur le rapporteur général, l’article 44 revêt déjà un caractère expérimental en ce qu’il ne s’applique qu’à certaines prestations d’hospitalisation, seulement deux groupes homogènes de séjour au vu des critères proposés. Le dispositif prévu est précisément décrit dans le projet de loi et entrera en vigueur dès le 1er mars 2015, garantissant une transparence totale des règles applicables. Restreindre la mesure à certains établissements – au-delà des problèmes pratiques de leur sélection qui s’ensuivraient – limiterait la portée de ce dispositif et les effets qui en sont attendus.

Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Génisson, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

La mesure qui est proposée à cet article est tout à fait pertinente. Les prescriptions sur les listes en sus portent sur des médicaments très lourds utilisés en milieu hospitalier et en médecine ambulatoire. Ces médicaments, très largement, sont prescrits dans le traitement des cancers.

Selon les établissements hospitaliers – en particulier les établissements hospitalo-universitaires –, les pratiques sont très hétérogènes. J’aurais presque envie de dire qu’on pourrait donner à cet article le nom d’établissements de grande renommée, que je ne nommerai pas, bien évidemment.

Par ailleurs, certains médicaments, qui n’ont pas reçu d’autorisation de mise sur le marché, sont néanmoins prescrits. Il est donc nécessaire de pouvoir mener des expérimentations. Pour autant, puisqu’on touche là à un domaine très sensible, qui concerne des traitements très lourds pour lesquels l’évolution scientifique est très importante, il pourrait être préjudiciable pour les patients de graver dans le marbre ce dispositif. C’est pourquoi j’estime sincèrement que le principe de l’expérimentation adaptée est une bonne solution. Bien évidemment, nous n’avons aucunement l’intention de remettre en cause le dispositif prévu à l’article 44.

L'amendement est adopté.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 17, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

L’article L. 1112-1 du code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Le premier alinéa est ainsi modifié :

a) Au début, est ajoutée la mention : « I. - » ;

b) La deuxième phrase est supprimée.

2° Après le quatrième alinéa, il est inséré un II ainsi rédigé :

« II. - Le praticien qui adresse un patient à un établissement de santé accompagne sa demande d’une lettre de liaison synthétisant les informations nécessaires à la prise en charge du patient.

« Le praticien qui a adressé le patient à l’établissement de santé en vue de son hospitalisation et le médecin traitant ont accès, sur leur demande, aux informations mentionnées au premier alinéa du I.

« Ces praticiens sont destinataires, à la sortie du patient, d’une lettre de liaison comportant les éléments utiles à la continuité des soins rédigée par le médecin de l’établissement en charge du patient.

« La lettre de liaison mentionnée au troisième alinéa du présent II est, dans le respect des exigences prévues aux quatrième et cinquième alinéas de l’article L. 1111-2, remise au patient ou à la personne de confiance au moment de sa sortie.

« Les lettres de liaison peuvent être dématérialisées. Elles sont alors déposées dans le dossier médical partagé du patient et envoyées par messagerie sécurisée aux praticiens concernés. » ;

3° Au début du cinquième alinéa, est ajoutée la mention : « III. - ».

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Par cet amendement, la commission souhaite rétablir l’article 45 bis, qui prévoit de rendre obligatoire la rédaction d’une lettre de liaison par le médecin qui a prescrit une hospitalisation.

Lors des débats à l’Assemblée nationale, il a été indiqué que cette mesure serait un cavalier social. L’étude d’impact jointe au projet de loi relatif à la santé indique pourtant : « La mise en œuvre de cette obligation nécessitera une meilleure organisation de la sortie des patients, si besoin avec une mobilisation de temps médical et de secrétariat », ce qui représente un coût certes « difficilement mesurable aujourd’hui ».

Surtout, cette disposition repose sur la volonté de faire diminuer le nombre de réhospitalisations, ce qui produira une économie. Le coût des réhospitalisations évitables est évalué par l’étude d’impact à 4, 6 millions d’euros.

Cet article a donc bien une portée financière. La commission estime dès lors qu’il trouve pleinement sa place dans le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale. C’est pourquoi elle souhaite le rétablir.

C’est même un dispositif essentiel si l’on veut réduire les soins inutiles ou redondants entre la médecine de ville et l’hôpital, et réciproquement.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Monsieur le rapporteur général, je partage votre analyse sur l’importance de créer une lettre de liaison entre la médecine de ville et l’hôpital, notamment dans le cadre du développement des parcours de soins et de la prévention du risque de rupture de prise en charge qui peut, dans certains cas, conduire à des réhospitalisations. C’est la raison pour laquelle cette mesure figurera à l’article 24 du projet de loi relatif à la santé.

Sa mise en œuvre nécessite néanmoins l’organisation d’une concertation avec l’ensemble des acteurs de la prise en charge, tant en ville qu’en établissement de santé. Cette concertation est impérative pour aboutir à une organisation efficace.

C’est pourquoi je ne souhaite pas l’adoption, par anticipation, de cette disposition dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Je vous demande donc, au nom du Gouvernement le retrait de cet amendement ; à défaut, j’émettrai un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

J’approuve totalement cet amendement, qui s’inscrit dans la suite de l’article 42, relatif à l’articulation entre soins de ville et soins hospitaliers.

Les dispositions prévues à cet amendement me paraissent très importantes. À l’issue de son hospitalisation, le patient devrait être en possession d’une lettre et des ordonnances nécessaires. Même si elle est très fréquente, cette pratique doit devenir systématique.

Cette lettre doit obligatoirement comporter le compte rendu, même sommaire, des interventions, des examens complémentaires réalisés à l’hôpital et indiquer la liste des traitements effectués et prescrits.

Elle doit également mentionner le traitement infirmier, l’infirmière devant dans certains cas intervenir le soir même.

Doit également être transmis au médecin traitant le résultat des examens complémentaires, ce qui évitera une nouvelle prescription quelques jours après, si l’état du malade le justifie.

Enfin, cette lettre doit indiquer les prescriptions faites aux infirmiers en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou à domicile. Il serait également important que l’assistante sociale de l’hôpital ait prévenu les services de soins infirmiers à domicile ou les services chargés de la prise en charge de la dépendance lorsque c’est nécessaire.

Toutes ces mesures me paraissent indispensables pour améliorer la prise en charge effective du patient, pour éviter une réhospitalisation – M. le rapporteur général a indiqué à l’instant que le coût des réhospitalisations évitables était évalué à 4, 6 millions d’euros –, pour diminuer les coûts, pour éviter également l’appel du soir du médecin et des examens biologiques complémentaires, enfin pour permettre ultérieurement aux médecins, aux infirmiers, aux assistantes sociales de gagner un temps précieux, les contacts nécessaires ayant été noués avant la sortie du malade de l’hôpital.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Génisson, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Génisson

Au risque de faire preuve d’un corporatisme excessif, je voudrais quand même indiquer que ces pratiques sont très largement répandues : couramment, les médecins libéraux adressent une lettre à leurs confrères hospitaliers lorsqu’ils leur envoient un malade et, inversement, les patients quittant l’hôpital pour rejoindre leur domicile se voient remettre un courrier de liaison.

Pour faire suite à ce que disait à l’instant M. Chasseing, signalons également que, bien souvent, les services sociaux des établissements hospitaliers sont mobilisés pour que les retours au foyer s’effectuent dans les meilleures conditions possible.

J’en conviens, ces pratiques ne sont pas généralisées et il est donc nécessaire de les encourager.

Madame la secrétaire d'État, vous nous avez indiqué que ces dispositions figureront dans le projet de loi relatif à la santé ; nous en débattrons à ce moment-là.

En commission, j’ai pour ma part soulevé rapidement un autre débat : jusqu’à quand et jusqu’où allons-nous légiférer s’agissant de l’exercice des professions médicales, paramédicales ou autres ? Quel doit être le pouvoir du législateur en matière de définition des modalités d’exercice d’une profession, d’un métier ? Je me pose la question.

Cela étant, les membres du groupe socialiste s’abstiendront sur cet amendement.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 45 bis est rétabli dans cette rédaction.

Chapitre V

Paiement des produits de santé à leur juste prix

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 18, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

I. - Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le 1° de l'article L. 161-37 est ainsi modifié :

a) À la première phrase, les mots : « du service attendu des produits, actes ou prestations de santé et du service qu'ils rendent » sont remplacés par les mots : « de l'intérêt thérapeutique relatif des produits, actes ou prestations de santé » ;

b) À la dernière phrase, les mots : « l'amélioration du service médical rendu par le produit ou la technologie » sont remplacés par les mots : « l'intérêt thérapeutique relatif du produit ou de la technologie » ;

2° À la première phrase du premier alinéa de l'article L. 161-39, les mots : « du service attendu d'un produit, d'un acte ou d'une prestation de santé ou du service qu'ils rendent » sont remplacés par les mots : « de l'intérêt thérapeutique relatif d'un produit, d'un acte ou d'une prestation de santé » ;

3° À la fin de la seconde phrase du premier alinéa de l'article L. 162-12-15, les mots : « le service médical rendu » sont remplacés par les mots : « l'intérêt thérapeutique relatif » ;

4° Le premier alinéa de l'article L. 162-16-4 est ainsi modifié :

a) À la deuxième phrase, les mots : « l'amélioration du service médical rendu apportée par le médicament » sont remplacés par les mots : « l'intérêt thérapeutique relatif du médicament » ;

b) À la dernière phrase, les mots : « l'amélioration du service médical rendu » sont remplacés par les mots : « l'intérêt thérapeutique relatif » ;

5° Au premier alinéa de l'article L. 162-17-6, les mots : « amélioration du service médical rendu » sont remplacés par les mots : « intérêt thérapeutique relatif » ;

6° Au premier alinéa de l'article L. 162-17-7, les mots : « le service médical rendu ou l'amélioration du service médical rendu par ce » sont remplacés par les mots : « l'intérêt thérapeutique relatif du » ;

7° Au dernier alinéa de l'article L. 165-2, les mots : « du service rendu, de l'amélioration éventuelle de celui-ci » sont remplacés par les mots : « de l'intérêt thérapeutique relatif » ;

8° Au cinquième alinéa de l'article L. 861-3, les mots : « du service médical rendu » sont remplacés par les mots : « de l'intérêt thérapeutique relatif ».

II. - Les conditions d'application du I, notamment les critères sur lesquels se fonde l'intérêt thérapeutique relatif, sont fixées par décret en Conseil d'État.

III. - Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2016.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Si vous me le permettez, monsieur le président, je défendrai également les amendements n° 19 et 20, qui ont le même objet, à savoir adapter notre système d’évaluation aux enjeux de l’innovation.

L’amendement n° 18 vise à prendre en compte l’intérêt thérapeutique relatif, l’ITR, afin de ne pas prolonger indéfiniment les délais en ce domaine.

L’amendement n° 19 tend à rétablir la suppression du décret prévue initialement par l’article 47 ter. La commission a estimé que ce décret serait de nature à nuire à l’accès aux médicaments. En effet, trois ans après le vote, l’absence de décret dénote un manque de volonté pour améliorer le niveau de preuve exigé pour obtenir le remboursement.

Enfin, l’amendement n° 20 a pour objet d’intégrer, au moment de l’examen du remboursement d’un médicament, l’apport de l’analyse médico-économique.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Monsieur le rapporteur général, cette discussion a déjà eu lieu en première lecture. Le Gouvernement est favorable à cette évolution du mode actuel d’évaluation des produits de santé qui doit permettre de favoriser l’évaluation médico-économique et les essais comparatifs.

Le schéma proposé par le Sénat n’est pas applicable en l’état. Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur l’amendement n° 18, comme sur les amendements n° 19 et 20.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Yves Daudigny, pour explication de vote sur l’amendement n° 18.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

J’avais déposé un amendement identique l’année précédente. Au vu des arguments qui ont été présentés par Mme la ministre en première lecture et rappelés ce soir dans le cadre de cette nouvelle lecture, j’ai été amené à modifier ma position : je pense en effet que le moment n’est pas encore venu de mettre en place ce nouveau dispositif. Le groupe socialiste votera contre.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 47 bis est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 19, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

À la deuxième phrase du premier alinéa de l’article L. 162-17 du code de la sécurité sociale, les mots : « dans des conditions définies par décret en Conseil d’État » sont supprimés.

Cet amendement a déjà été défendu et que le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 47 ter est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 20, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

I. – L'article L. 5123-3 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l'établissement de la liste mentionnée à l'article L. 5123-2 du présent code, il est également tenu compte, lorsqu'il existe, de l'avis rendu par la commission mentionnée au quatorzième alinéa de l'article L. 161-37 du code de la sécurité sociale ».

II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° L'article L. 162-17 est ainsi modifié :

a) À la première phrase du premier alinéa, après les mots : « sur une liste établie », sont insérés les mots : « après avis de la commission mentionnée au premier alinéa de l'article L. 5123-3 du code de la santé publique ainsi que, le cas échéant, de la commission mentionnée au quatorzième alinéa de l'article L. 161-37 du présent code, » ;

b) Au troisième alinéa, le mot : « à » est remplacé par les mots : « au premier alinéa de » ;

2° L'article L. 165-1 est ainsi modifié :

a) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour l'établissement de cette liste, il est également tenu compte, lorsqu'il existe, de l'avis rendu par la commission mentionnée au quatorzième alinéa de l'article L. 161-37 du présent code. » ;

b) Au deuxième alinéa, après le mot : « commission », sont insérés les mots : « mentionnée au premier alinéa du présent article ».

Cet amendement a été précédemment défendu, et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 47 quater est rétabli dans cette rédaction.

Chapitre VI

Amélioration de l’efficience de la dépense des établissements de santé

Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Après l’article L. 162-22-2, il est inséré un article L. 162-22-2-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 162 -22 -2 -1 . – I. – Lors de la détermination annuelle de l’objectif mentionné au I de l’article L. 162-22-2, une part de son montant peut être affectée, par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale, à la constitution d’une dotation mise en réserve, de manière à concourir au respect de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie. Cette part peut être différenciée selon les activités mentionnées au premier alinéa de l’article L. 162-22-1.

« II. – Au regard notamment de l’avis mentionné à l’avant-dernier alinéa de l’article L. 114-4-1, l’État peut décider de verser aux établissements de santé mentionnés aux d et e de l’article L. 162-22-6 tout ou partie de la dotation mise en réserve en application du I du présent article, en fonction des montants versés par l’assurance maladie à chacun de ces établissements au titre de l’année pour laquelle l’objectif a été fixé.

« La part de la dotation ainsi versée peut être différenciée selon les activités mentionnées au premier alinéa de l’article L. 162-22-1.

« III. – Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’État. » ;

2° La première phrase du 1° du I de l’article L. 162-22-3 est complétée par la référence : « et au I de l’article L. 162-22-2-1 » ;

3° Le II de l’article L. 162-22-5 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Ces tarifs sont établis en prenant en compte les effets de la constitution de la dotation mise en réserve en application du I de l’article L. 162-22-2-1. » ;

4° Au premier alinéa de l’article L. 174-15, après la référence : « L. 162-22-8, », est insérée la référence : « L. 162-22-9-1, ». –

Adopté.

(Supprimé)

Chapitre VII

Autres mesures

Le code de la santé publique est ainsi modifié :

1° L’article L. 1221-8 est ainsi modifié :

a) À la première phrase du 1°, après le mot : « plasma », sont insérés les mots : « dans la production duquel n’intervient pas un processus industriel, quelle que soit sa finalité, » ;

b) Après le 2°, il est inséré un 2° bis ainsi rédigé :

« 2° bis Du plasma à finalité transfusionnelle dans la production duquel intervient un processus industriel, régi par le livre Ier de la cinquième partie ; »

c) Le 3° est ainsi rédigé :

« 3° Des médicaments issus du fractionnement du plasma régis par le même livre Ier ; »

2° Le premier alinéa de l’article L. 1221-9 est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« Un arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale fixe les tarifs :

« 1° De cession des produits sanguins labiles, à l’exception des plasmas à finalité transfusionnelle ;

« 2° De conservation en vue de leur délivrance et de délivrance des plasmas à finalité transfusionnelle relevant des 1° ou 2° bis de l’article L. 1221-8 par les établissements de transfusion sanguine. » ;

3° L’article L. 1221-10 est ainsi modifié :

a) Le premier alinéa est précédé de la mention : « I. – » ;

b) Il est ajouté un II ainsi rédigé :

« II. – Par dérogation aux articles L. 4211-1 et L. 5126-1, les activités de conservation en vue de leur délivrance et de délivrance des plasmas mentionnés au 2° bis de l’article L. 1221-8 sont effectuées soit par un établissement de transfusion sanguine, soit par un établissement de santé autorisé à cet effet dans des conditions définies par décret. » ;

4° À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 1221-10-2, après le mot : « labiles », sont insérés les mots : « et les plasmas mentionnés au 2° bis de l’article L. 1221-8 » ;

5° L’article L. 1221-13 est ainsi modifié :

a) La première phrase du premier alinéa est complétée par les mots : « et de plasma mentionné au 2° bis de l’article L. 1221-8, ce dernier produit demeurant également soumis au chapitre Ier bis du titre II du livre Ier de la cinquième partie » ;

b) Au dernier alinéa, après le mot : « labiles », sont insérés les mots : « et du plasma mentionné au 2° bis de l’article L. 1221-8 du présent code » ;

6° L’article L. 1222-8 est ainsi modifié :

a) Au 1°, les mots : « de la cession des » sont remplacés par les mots : « des activités liées aux » ;

b) Après le même 1°, il est inséré un 1° bis ainsi rédigé :

« 1° bis Les produits des activités liées au plasma mentionné au 2° bis de l’article L. 1221-8 ; »

7° Après la première phrase du second alinéa de l’article L. 1223-1, est insérée une phrase ainsi rédigée :

« Ces établissements conservent en vue de leur délivrance et délivrent les plasmas mentionnés au 2° bis de l’article L. 1221-8, dans les conditions fixées au II de l’article L. 1221-10. » ;

8° L’article L. 5121-1 est complété par un 18° ainsi rédigé :

« 18° Médicament dérivé du sang, tout médicament préparé industriellement à partir du sang ou de ses composants. Ils sont soumis au présent titre, sous réserve des dispositions spécifiques qui leur sont applicables. Ils comprennent notamment :

« a) Les médicaments issus du fractionnement du plasma ;

« b) Le plasma à finalité transfusionnelle dans la production duquel intervient un processus industriel, dont l’autorisation de mise sur le marché respecte l’article L. 5121-11 du présent code et dont la collecte et la qualification biologique respectent les exigences prévues par la directive 2002/98/CE du Parlement européen et du Conseil, du 27 janvier 2003, établissant des normes de qualité et de sécurité pour la collecte, le contrôle, la transformation, la conservation et la distribution du sang humain, et des composants sanguins, et modifiant la directive 2001/83/CE. » ;

9° L’article L. 5121-3 est abrogé ;

10° Après l’article L. 5126-5-1, il est inséré un article L. 5126-5-2 ainsi rédigé :

« Art. L. 5126 -5 -2 . – I. – Par dérogation aux articles L. 4211-1 et L. 5126-1, les activités de conservation en vue de leur délivrance et de délivrance des médicaments définis au b du 18° de l’article L. 5121-1 sont effectuées soit par un établissement de transfusion sanguine, soit par un établissement de santé autorisé à cet effet dans les conditions mentionnées au II de l’article L. 1221-10.

« II. – Tout contrat d’achat de plasma à finalité transfusionnelle mentionné au 2° bis de l’article L. 1221-8 conclu entre un établissement pharmaceutique et un établissement de santé doit comporter, à peine de nullité, des clauses permettant de mettre en œuvre et de respecter les obligations de conservation en vue de la délivrance et de délivrance mentionnées au I du présent article. » –

Adopté.

I à IV. – §(Non modifiés)

IV bis (nouveau). – Pour l’année 2015, la section mentionnée au V bis de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles retrace, en charges, la contribution de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie au financement du plan national d’adaptation des logements privés aux contraintes liées à l’âge et à la perte d’autonomie, dans la limite de 20 millions d’euros.

V. – Le dernier alinéa du I de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :

1° Les mots : «, pour la réalisation d’études sur les coûts des établissements et services mentionnés à l’article L. 314-3-1 du présent code, » sont supprimés ;

2° Après la seconde occurrence du mot : « sur », la fin est ainsi rédigée : « les fractions du produit des contributions mentionnées aux 1° et 2° de l’article L. 14-10-4.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L’amendement n° 21, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Alinéas 3 à 5

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Le volet médico-social du présent projet de loi a donné lieu au dépôt d’une série d’amendements. Avant de les présenter brièvement, je voudrais resituer le contexte.

Ces amendements reprennent, en fait, la position adoptée par le Sénat en première lecture. La Haute Assemblée avait été guidée par des grands principes qui font l’objet d’un large consensus.

Il s’agit, tout d’abord, de clarifier les responsabilités.

Ainsi, l’amendement n° 21 vise à éviter le financement de trois agences nationales par les ressources propres de la CNSA, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, ce financement devant relever de l’assurance maladie.

C’est également l’objet de l’article 53 bis A – l’amendement n° 22 tend à le rétablir –, qui assure une utilisation équitable du produit de la contribution de solidarité pour l’autonomie, la CSA, entre financement des soins en établissement et compensation de la perte d’autonomie. Cette disposition a été défendue sur plusieurs travées de cet hémicycle en première lecture.

C’est enfin l’objet de l’article 53 bis E – l’amendement n° 25 vise à le rétablir –, qui permet, en cohérence avec la logique de la loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, de confier au directeur général de l’ARS une compétence jusque-là exercée par le préfet.

Il s’agit, par ailleurs, d’aller vers plus de simplification et de responsabilité dans le secteur médico-social. En première lecture, le Sénat avait adopté un amendement défendu par Yves Daudigny qui tendait à mutualiser, dans des conditions bien précises, les évaluations menées par les établissements et les services. Cette disposition a été supprimée par Assemblée nationale, aussi l’amendement n° 24 a-t-il pour objet de la réintroduire. Le Sénat fait preuve de constance sur ce point, puisqu’il a adopté à plusieurs reprises un amendement de ce type au cours des dernières années.

Enfin, il s’agit de soutenir la modernisation du secteur médico-social en inscrivant dans la loi un engagement du Gouvernement concernant l’utilisation d’une partie du produit de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, la CASA.

Pour ce qui est de l’aide à l’investissement, contrairement aux années précédentes, je rappelle que rien dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 ne garantit la mise en œuvre d’un plan d’aide à l’investissement dans les prochaines années. Cela est inédit et justifie amplement que soit rétabli l’article 53 bis B.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

L’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles, qui prévoit actuellement le financement par l’objectif global de dépenses – l’OGD – des contributions versées par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie à l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux – l’ANAP –, l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux – l’ANESM – et l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation – l’ATIH –, est en contradiction avec d’autres dispositions du même code qui limitent le périmètre de l’OGD au financement de certains établissements et services médico-sociaux.

L’article 53 met fin à cette contradiction des textes en mettant le droit en conformité avec la pratique. Conformément à la pratique de financement actuelle, il prévoit d’imputer le financement de ces trois agences sur la seule recette de contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie.

Ainsi, il n’opère, je le souligne, aucun transfert de charges au détriment de la compensation de l’allocation personnalisée d’autonomie, l’APA, et de la prestation de compensation du handicap, la PCH, mais il clarifie le financement de l’ANAP, de l’ANESM et de l’ATIH.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur l’amendement n° 21.

La mesure que tend à introduire l’amendement n° 22 revient à réduire les financements disponibles pour les établissements et services accueillant des personnes handicapées. En effet, l’ONDAM pour les personnes handicapées progresse de 2, 2 % et l’OGD pour ces mêmes personnes – l’OGDPH – de 2, 8 %, ce qui permet d’assurer la poursuite des plans de création de places et du plan autisme.

Or l’article 53 bis A conduit à opérer un transfert de charges vers l’assurance maladie puisqu’il se traduira par une baisse des recettes de la CSA affectée à l’OGDPH de 100 millions d’euros. Cette mesure aurait notamment pour effet de compromettre la mise en œuvre du plan autisme et du plan handicap dont les crédits prévus pour 2015 s’élèvent respectivement à 21, 4 millions d’euros et à 155, 9 millions d’euros.

De 2008 à 2013, la contribution de l’assurance maladie et la part de CSA affectée à l’OGDPH ont permis de financer près de 24 000 places pour adultes et enfants handicapés.

Par conséquent, le Gouvernement est défavorable à l’amendement n° 22.

Pour ce qui concerne l’amendement n° 23, contrairement aux années précédentes, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 ne prévoit pas d’affecter deux points de CSA pour financer le plan d’aide à l’investissement – ou PAI – pour 2015, ce qui permet de soutenir une progression de l’OGD de plus 2, 5 % par rapport à 2014, alors que l’ONDAM médico-social progresse de 2, 2 %.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura pas un tel plan en 2015 : le plan pluriannuel d’investissement 2015–2017, d’un montant de 300 millions d’euros, sera arrêté. Y sera affectée une part des recettes de la CASA non consommées au titre des actions du projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement. Le montant, les critères et les conditions d’utilisation du PAI pour 2015 seront définis ultérieurement. Ce plan pourra être financé sur la part de la CASA 2015 non consommée du fait de la date d’entrée en vigueur de la future loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur l’amendement n° 23.

Les évaluations visées par l’amendement n° 24 portent sur les activités et la qualité des prestations délivrées par chaque établissement ou service, et non par un ensemble de structures ayant des activités parfois hétérogènes. Une évaluation commune à plusieurs établissements, notamment si ceux-ci n’ont pas les mêmes activités, ne permettrait donc pas de rendre la qualité du service délivré aux usagers. Mutualiser les évaluations externes de structures par souci d’économie et de gestion interne, sans considération de leur date d’autorisation ni du rythme et du calendrier évaluatif des établissements et services sociaux et médico-sociaux concernés, pourrait constituer une difficulté insurmontable pour les services chargés du renouvellement des autorisations.

Je comprends cependant l’intérêt pour des gestionnaires de plusieurs établissements et services de s’assurer de la cohérence de la démarche globale d’évaluation et, surtout, de mutualiser le coût des prestations externes d’évaluation. Il est d’ailleurs d’ores et déjà possible de mettre en cohérence les calendriers de ces évaluations pour plusieurs établissements ou services en recourant, par exemple, à un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens, et de déterminer une prestation d’évaluation dans le cadre d’un appel d’offres commun à plusieurs structures. L’objectif de mutualisation peut donc être pleinement satisfait sans mesure législative.

C’est pourquoi le Gouvernement est défavorable à l’amendement n° 24.

Quant à l’amendement n° 25, il tend à substituer la compétence du directeur général de l’agence régionale de santé à celle du représentant de l’État dans le département pour le placement des jeunes adultes handicapés en famille d’accueil.

Cette décision est aujourd’hui prise conjointement avec le président du conseil général et la prise en charge de ce placement relève essentiellement du service de l’aide sociale, eu égard aux ressources dont peut disposer la personne concernée.

L’implication de l’assurance maladie dans le financement de l’accueil familial n’étant pas prévue par ailleurs, il ne semble pas judicieux de procéder à la substitution envisagée, l’intervention du directeur général de l’ARS n’étant pertinente que si le placement entraîne une dépense supplémentaire pour celle-ci.

Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Yves Daudigny, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Je soutiendrai les amendements n° 21, 22, 23 et 24.

Je n’exposerai pas le mécanisme de fonctionnement de la CNSA, que j’ai déjà eu l’occasion de décrire. Quoi qu’il en soit, l’article 53 régularisant une situation que je n’approuve pas, je suis donc favorable à l’amendement n° 21, qui tend à y remédier.

Par ailleurs, nous demandons l’application de deux principes simples.

Premièrement, tout ce qui relève de la santé doit être financé par l’assurance maladie ; tout ce qui relève de la perte d’autonomie doit être financé par la CNSA.

Actuellement, il est sans cesse demandé de la clarification. Donc clarifions les financements en matière médico-sociale, et faisons en sorte que ce soit bien l’assurance maladie qui prenne en charge toutes les dépenses qui relèvent de la santé et que les ressources propres de la CNSA financent la perte d’autonomie.

Deuxièmement, aujourd’hui, la loi laisse une fourchette de répartition des ressources de la CNSA. Nous souhaitons dans ce cadre que la part la plus importante soit accordée à la compensation du paiement par les départements de l’APA et de la PCH. C’était la vocation initiale de la CNSA. Or ce qui est proposé dans le projet de loi ne va pas dans le sens que je viens d’indiquer.

Ce faisant, je ne mets pas de côté le dispositif établi en 2014 par le gouvernement Ayrault, que les élus départementaux avaient salué.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. René-Paul Savary, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Madame la secrétaire d’État, de grâce, écoutez un peu les élus locaux qui, de droite comme de gauche, font remonter vers vous un certain nombre d’informations ! Vos explications ne sont pas concevables ! Vous prétendez que modifier, notamment par l’amendement n° 22, les répartitions au sein de la CNSA mettrait en péril des investissements relatifs à des équipements médico-sociaux.

Vous prétendez également mettre en conformité le droit avec les pratiques, mais ce sont de mauvaises pratiques !

Comme l’a très bien dit Yves Daudigny, il faut séparer le financement des dépenses sanitaires et médico-sociales.

Nous allons bientôt examiner des projets de loi de clarification sur la répartition des compétences. Le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, fondamental, réorganise complètement les collectivités et, par définition, le secteur médico-social. Ce sera le moment de clarifier. Nous formulerons des propositions.

Mais si le Gouvernement est autiste, nous n’avancerons pas ! Écoutez ce qui remonte du terrain. C’est la même chose que pour les emplois à domicile. Nous vous avons d’ailleurs proposé des amendements.

Ce matin, vous m’avez semblé écouter la Cour des comptes. Très bien ! Mais alors, prenez également en considération le référé qui vient d’être adressé à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes relatif à la tarification des EHPAD, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Nous soutenons des amendements visant à ce que les décrets soient pris afin que soient mis en œuvre des CPOM en la matière. Bien que vous conveniez de la nécessité de tels contrats, vous ne publiez pas les décrets adéquats.

Nous vous alertons aussi sur les répartitions des compétences, sur les modulations de tarifs des établissements agréés pour l’hébergement, notamment de ceux qui relèvent de l’aide médicale. Les propositions que nous formulons depuis des années, et que vous n’avez pas souhaité reprendre, c’est maintenant la Cour des comptes qui les expose clairement. En effet, le prix de l’hébergement doit être davantage en rapport avec les moyens des personnes âgées : les tarifs des structures d’hébergement doivent être modulés, des établissements pouvant être subventionnés, certaines personnes hébergées pouvant bénéficier de l’aide médicale.

Par ailleurs, l’amendement n° 23, tout à fait intéressant, vise le financement d’un plan d’aide à l’investissement dans le secteur médico-social. Or le Gouvernement soutient un plan pluriannuel d’investissement de 100 millions d’euros par an pendant trois ans. Cela mérite d’être porté à l’actif de l’action gouvernementale. Dans ces conditions, il convient d’adopter cet amendement.

Quant aux économies que nous vous proposons de réaliser par le biais de l’amendement n° 22 et à la mutualisation pour l’évaluation du secteur médico-social, là encore, je tiens à appeler votre attention. Ce secteur est déjà évalué, à la fois par les conseils généraux, qui ont une obligation par rapport à la tarification, et par l’État, qui assume son rôle de contrôle tout à fait légitime en ce domaine.

Vous demandez une évaluation externe. Or les rapports d’évaluation relatifs à un certain nombre d’établissements qui sont déjà parus sont parfois de simples copiés-collés… Et le coût de tels rapports est loin d’être négligeable : une trentaine de milliers d’euros ! Il paraît donc tout à fait légitime de mutualiser cette tâche, notamment lorsque les gestionnaires ont en charge plusieurs établissements.

Je vous fais remarquer, mes chers collègues, que les sociétés retenues pour l’évaluation travaillent aussi bien pour des structures d’hébergement que pour des établissements accueillant des personnes handicapées.

Les amendements que nous vous proposons, madame la secrétaire d’État, sont très pragmatiques, et il est regrettable que vous persévériez à émettre un avis défavorable sur chacun d’entre eux.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Dominique Watrin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Watrin

Mon explication de vote porte sur l’amendement n° 23.

La CASA a été mise en place pour participer au financement de la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie. Or, depuis sa création, les produits de cette contribution, on le sait, n’ont jamais été employés, leur utilisation ayant été sans cesse reportée, alors que les besoins sont urgents.

Comme Jean-Marie Vanlerenberghe et moi-même le soulignons dans notre rapport d’information, le secteur de l’aide à domicile connaît des difficultés économiques sérieuses liées à des restrictions budgétaires qui menacent sa survie ; nous en avons parlé ce matin. En outre, le mode de financement mis en place dans ce secteur nuit à la qualité du service rendu ainsi qu’aux salariés, dont le pouvoir d’achat régresse depuis dix ans, décourageant leurs efforts de formation et de professionnalisation. Il est clairement démontré dans ce rapport que le temps n’est plus à la réflexion ; il est à la décision et à l’action !

Un meilleur accompagnement financier permettrait indubitablement à ce secteur d’être créateur d’emploi et de devenir un véritable acteur de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Il est aujourd’hui nécessaire d’adresser un signe fort à ces dernières démontrant la volonté de la représentation nationale de les soutenir et de répondre à leurs besoins dans toutes leurs dimensions. À cet égard, les produits de la CASA, nous l’avons dit en première lecture, auraient pu être affectés sans tarder à l’amélioration du système de l’APA grâce à une augmentation des plafonds de l’APA à domicile, afin de pallier partiellement le phénomène de saturation. Ils auraient pu être utilisés – j’avais particulièrement insisté sur ce point –, puisque l’argent existe, au financement de l’augmentation de la valeur du point de la convention collective de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile. Il y a, on ne le dira jamais assez, une véritable urgence.

Nous ne sommes pas opposés à la mise en place du plan d’aide à l’investissement proposé en faveur des établissements accueillant des personnes âgées. Nous pensons même que les besoins réels vont au-delà.

En tout cas, si l’on veut vraiment que l’argent soit dépensé, il faut soutenir l’amendement n° 23 et prendre des dispositions concrètes permettant, par un appel à projets, par exemple, que l’argent soit affecté dès 2015 à l’investissement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

La dépendance et le besoin de soins des personnes âgées ont augmenté très fortement, particulièrement ces deux dernières années. Ces personnes, qui souhaitent vivre à domicile le plus longtemps possible, entrent en EHPAD en situation de grande dépendance. Chaque évaluation, par l’ARS du PATHOS et par le conseil général du GIR, en témoigne.

Lorsqu’on demande une révision, comme cette année, de la convention tripartite au niveau de l’ARS, on nous répond qu’elle est reportée à plus tard. Cela signifie concrètement que les besoins en personnel, pourtant extrêmement importants, sont renvoyés d’année en année.

Par ailleurs, la question du financement, visée à l’amendement n° 23, est très importante. René-Paul Savary vient de parler des prix de journée dans les EHPAD. Ces tarifs diminueraient grâce à une aide financière.

Concernant la prise en compte de la dépendance et des soins en EHPAD, il y a urgence.

C’est pourquoi ces amendements nous semblent aller dans le bon sens.

L'amendement est adopté.

L'article 53 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 22, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

L’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :

1° Au a du 1 du I, les mots : « une fraction au moins égale à 10 % et au plus égale à 14 % » sont remplacés par le taux : « 10 % » ;

2° Au a du III, les mots : « une fraction au moins égale à 26 % et au plus égale à 30 % » sont remplacés par le taux : « 30 % ».

Cet amendement a été précédemment défendu et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L’amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 53 bis A est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 23, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Au début des a bis et b bis du V de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles, les mots : « Pour les années 2012, 2013 et 2014, 1 % du produit des contributions visées aux 1° et 2° » sont remplacés par les mots : « Jusqu’au 1er juillet 2015, 50 % du produit de la contribution mentionnée au 1° bis ».

Cet amendement a été précédemment défendu et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L’amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 53 bis B est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 24, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Après l’article L. 312-8 du code de l’action sociale et des familles, il est inséré un article L. 312-8-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 312-8-1 . – Les évaluations mentionnées à l’article L. 312-8 peuvent être communes à plusieurs établissements et services gérés par le même organisme gestionnaire lorsque ces établissements et services sont complémentaires dans le cadre de la prise en charge des usagers ou lorsqu’ils relèvent du même contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens en application des articles L. 313-11 à L. 313-12-2. Les recommandations, voire les injonctions, résultant de ces évaluations sont faites à chacun des établissements et services relevant d’une même évaluation commune.

« Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret. »

Cet amendement a été précédemment défendu et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L’amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 53 bis C est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 25, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

À la fin de l’article L. 441-3 du code de l’action sociale et des familles, les mots : « le représentant de l’État dans le département, dans les conditions prévues par voie réglementaire » sont remplacés par les mots : « le directeur général de l’agence régionale de santé ».

Cet amendement a été précédemment défendu et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L’amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 53 bis E est rétabli dans cette rédaction.

Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport d’évaluation des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens conclus depuis 2008 avec les établissements et services du secteur social et médico-social.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 26, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

La commission demeure sceptique quant à l’utilité du rapport sur la mise en œuvre des CPOM dans le secteur médico-social ; il est peu probable qu’il permette en un an d’identifier et de résoudre les difficultés apparues depuis cinq ans. C’est pourquoi, sur ma proposition, elle a adopté le présent amendement de suppression de cet article.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

L’évaluation des bilans des CPOM étant un sujet d’intérêt, le Gouvernement est favorable à l’établissement d’un tel rapport. Néanmoins, il appartient au Parlement de juger de l’information qui lui est nécessaire. C’est pourquoi il s’en remet à la sagesse de la Haute Assemblée.

L'amendement est adopté.

Pour l’année 2015, les objectifs de dépenses de la branche Maladie, maternité, invalidité et décès sont fixés :

1° Pour l’ensemble des régimes obligatoires de base de sécurité sociale, à 198, 0 milliards d’euros ;

2° Pour le régime général de la sécurité sociale, à 173, 6 milliards d’euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 27, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

I. - Alinéa 2

Remplacer le montant :

par le montant :

II. - Alinéa 3

Remplacer le montant :

par le montant :

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Au travers de cet amendement, ainsi que de l’amendement n° 28, nous souhaitons rétablir les tableaux relatifs à l’assurance maladie et à l’ONDAM que nous avions votés en première lecture, car ils prennent en compte de moindres dépenses en matière d’assurance maladie, afin de ne pas creuser davantage le déficit ni d’accroître la dette. Ayant détaillé ce matin, lors de la discussion générale, les mesures que nous entendions prendre, je n’y reviendrai pas.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Les économies nécessaires pour diminuer de 1 million d’euros les dépenses de l’ONDAM en 2015 ne sont pas suffisamment justifiées. Certains des amendements adoptés vont d’ailleurs à rebours des objectifs affichés, comme la suppression de la « générication » des sprays.

Par conséquent, le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Yves Daudigny, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Le groupe socialiste est contre ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Mme Nicole Bricq. Monsieur le rapporteur général, vous nous dites que vous avez « détaillé » les mesures d’économies que vous vouliez réaliser. Ce terme me paraît quelque peu exagéré, dans la mesure où M. le président de la commission affirme ne pas vouloir en dire plus que nous…

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je note, mes chers collègues siégeant sur la droite de cet hémicycle, une certaine prudence, alors que certains d’entre vous ont prôné de nouvelles économies à hauteur de 150 milliards d’euros à partir de 2017, …

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Mme Nicole Bricq. … au cas où vous reviendriez aux responsabilités.

Exclamations sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Vous nous en donnez peut-être un petit aperçu, mais l’effort que nous devons accomplir pour atteindre un ONDAM à 2, 1 % est déjà extraordinaire, eu égard au rythme naturel, « spontané » des dépenses, pour employer un langage technocratique.

Le Gouvernement s’est fixé des objectifs d’économies crédibles tout en faisant en sorte que les filets sociaux protègent les plus fragiles. De ce fait, nous ne croyons pas plus à vos 150 milliards qu’aux mesures que vous préconisez aujourd’hui !

Je profite de cette intervention pour prendre la défense de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Je ne pense pas qu’elle ait été désobligeante, comme vous l’aviez fait remarquer alors, en qualifiant vos économies de « posture », lesquelles sont à géométrie variable. En matière d’allocations familiales – nous allons examiner tout à l’heure leur modulation –, cela ne vous gêne pas de ne pas en faire en refusant de solliciter les familles les plus aisées… Nous avons du mal à croire à la sincérité de vos propositions.

Nous le savons bien, le rythme de nos dépenses sociales ne compense plus les fractures de notre société. Il va bien falloir que tout le monde s’y mette, pour faire des économies et permettre aux plus pauvres d’entre nous de sortir la tête de l’eau et d’être aptes à affronter cette grande mutation que vit notre pays.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Annie David, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Nous ne sommes favorables ni aux amendements de la commission ni aux articles 54 et 55 tels qu’ils sont issus des travaux de l’Assemblée nationale. Selon nous, un ONDAM fixé à 2, 1 % équivaut à ne pas donner à notre système de protection sociale les moyens d’assurer ses missions auprès des assurés sociaux, à savoir notamment apporter une réponse adaptée aux besoins de ceux-ci.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Michel Canevet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

La recherche d’économies dans le domaine de l’assurance maladie est un impératif absolu, car on ne peut continuer à financer à crédit des prestations que l’on distribue aujourd’hui trop largement. Il convient d’être un peu plus sélectif. Nous le disons très clairement : tout cela est affaire de volonté.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Or celle de la commission va dans le bon sens.

Le groupe de l’UDI-UC est donc favorable à ces amendements.

L'amendement est adopté.

L'article 54 est adopté.

Pour l’année 2015, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie de l’ensemble des régimes obligatoires de base et ses sous-objectifs sont fixés comme suit :

En milliards d’euros

Objectif de dépenses

Dépenses de soins de ville

Dépenses relatives aux établissements de santé tarifés à l’activité

Autres dépenses relatives aux établissements de santé

Contribution de l’assurance maladie aux dépenses en établissements et services pour personnes âgées

Contribution de l’assurance maladie aux dépenses en établissements et services pour personnes handicapées

Dépenses relatives au fonds d’intervention régional

Autres prises en charge

Total

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 28, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Alinéa 2, tableau, seconde colonne

1° Deuxième ligne

Remplacer le montant :

par le nombre :

2° Troisième ligne

Remplacer le montant :

par le montant :

3° Dernière ligne

Remplacer le montant :

par le montant :

Cet amendement a été précédemment défendu et le Gouvernement a émis un avis défavorable.

Je le mets aux voix.

L'amendement est adopté.

L'article 55 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Titre II

Dispositions relatives aux dépenses d’assurance vieillesse

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 29, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

L'article L. 161-17-2 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa, le mot : « soixante-deux » est remplacé par le mot : « soixante-quatre » et l'année : « 1955 » est remplacée par l'année : « 1960 » ;

2° Au deuxième alinéa, l'année : « 1955 » est remplacée par l'année : « 1960 » et l'année : « 1954 » est remplacée par l'année : « 1959 » ;

3° À la fin de 2°, l'année : « 1954 » est remplacée par l'année : « 1958 » ;

4° Il est ajouté un 3° ainsi rédigé :

« 3° À raison de quatre mois par génération pour les assurés nés entre le 1er janvier 1959 et le 31 décembre 1959. »

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Mes chers collègues, cet amendement tend à relever graduellement l’âge légal de départ à la retraite pour le porter à soixante-quatre ans et, en conséquence, à rétablir le présent article, que l’Assemblée nationale a supprimé. Je n’en dirai pas davantage : vous avez déjà entendu les arguments invoqués pour et contre cette mesure.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Lors de la réforme de 2014, le Gouvernement n’a pas souhaité relever les bornes d’âge de la retraite. Il a opté pour la mise en œuvre d’une règle conduisant à étendre la durée d’assurance requise d’un trimestre tous les trois ans, pour atteindre un total de quarante-trois années pour les assurés nés en 1973, soit en 2035.

Un relèvement supplémentaire de l’âge d’ouverture des droits conduirait à pénaliser injustement tous les assurés, en particulier ceux qui sont les plus proches de la retraite.

Voilà pourquoi j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Annie David, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Une nouvelle fois, nous manifestons la ferme opposition du groupe CRC à la proposition de la commission. En l’espèce, il s’agit de repousser l’âge légal de départ en retraite à soixante-quatre ans.

Certains l’ont souligné en commission, une telle mesure n’a pas sa place dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Cela étant, c’est bel et bien pour des raisons de fond que nous voterons contre cet amendement : nous sommes opposés à cette disposition, quel que soit le texte, quelle que soit la réforme où elle pourrait être inscrite, si d’aventure cela devait arriver !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Michel Canevet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Bien entendu, les membres du groupe UDI-UC voteront cet amendement. Là encore, il faut faire preuve de courage !

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

On le sait, nos régimes de retraites deviendront très vite déficitaires. Il importe donc de prendre dès à présent les mesures permettant d’en assurer la pérennité. N’attendons pas d’être dos au mur et de devoir, à la dernière minute, nous confronter aux difficultés. Des décisions doivent être prises au plus vite : c’est tout le sens de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Laurence Cohen, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Je m’insurge contre les propos qui viennent d’être tenus.

Monsieur Canevet, vous invoquez le courage. Mais, en l’occurrence, vous vous contentez d’en avoir pour les autres ! Vous exigez encore davantage des plus faibles, vous voulez qu’ils travaillent encore plus longtemps.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

C’est toujours les mêmes qui doivent faire les efforts : il y a quelques instants, il fallait, on l’a entendu, que les « pauvres gens sortent la tête de l’eau ».

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Et ici, vous aggravez leurs conditions de vie. Il est absolument scandaleux d’entendre de tels discours dans cet hémicycle.

Des efforts doivent être faits, certes, …

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

… mais commençons par exiger les cotisations patronales que nous doivent les grands groupes, au lieu de pressurer toujours les mêmes !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

C’est là une injustice fondamentale que dénoncent résolument les membres du groupe CRC.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 56 A est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 30, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Afin d'assurer la pérennité financière et l'équilibre entre les générations du système de retraites par répartition, ainsi que son équité et sa transparence, une réforme systémique est mise en œuvre à compter du premier semestre 2017.

Elle institue un régime universel par points ou en comptes notionnels sur la base du septième rapport du Conseil d'orientation des retraites du 27 janvier 2010.

Le Gouvernement organise une conférence sociale et un débat national sur cette réforme systémique au premier semestre 2015.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Je serai bref car, dans ce domaine également, je ne tiens pas à reprendre nos précédents débats.

Certaines voix se sont élevées contre une réforme des retraites qui serait opérée au détour d’un PLFSS. Je m’inscris en faux contre cette position : la commission propose ici une mesure d’ordre financier, censée permettre, au surplus, à toutes les générations futures de percevoir leur pension de retraite.

Cet amendement a simplement pour objet la fixation d’un calendrier pour la mise en œuvre d’une réforme systémique, et non simplement paramétrique, du régime des retraites. Cette méthode nous semble bien plus juste et bien plus équitable.

Aussi, nous proposons au Sénat de rétablir l’article 56 B, supprimé par l’Assemblée nationale.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Défavorable !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Annie David, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Monsieur le rapporteur général, j’en conviens tout à fait, il n’est pas opportun de rouvrir, à ce stade, nos débats de première lecture. Cela étant, je le répète : cette disposition n’a pas lieu d’être débattue au titre d’un projet de loi de financement de la sécurité sociale, pour la simple et bonne raison que l’on ne peut pas ainsi éviter le dialogue social !

Il s’agit des retraites de l’ensemble des salariés. Si une réforme doit avoir lieu, elle doit être élaborée dans le dialogue, en concertation avec l’ensemble des organisations syndicales, qu’elles soient patronales ou salariales. Tel est le sens de mes précédents propos.

Permettez-moi tout de même de répondre, sur le fond, à votre argumentation. Cet amendement tend à faciliter la transition vers un système de retraites par capitalisation. À cet égard, vous invoquez souvent le modèle suédois : mais il faut bien savoir que 55 % des seniors suédois perçoivent la pension minimale. Or la Suède dispose d’un système de retraites par capitalisation.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Aucune disposition n’est prévue pour prendre en compte la pénibilité. Les carrières les plus pénibles s’en trouvent, de fait, pénalisées.

Face à la crise, le système suédois n’est pas une garantie : il ne répond pas aux besoins de sécurité, contrairement au système par répartition dont dispose pour l’heure notre pays.

De surcroît, nous devons d’autant plus préserver notre système par répartition qu’il relève de la solidarité intergénérationnelle.

Enfin – je le précise au cas où cette proposition aboutirait à un texte de loi soumis au Parlement –, notre système de retraites parviendra à l’équilibre en 2018. Il faut certes le renforcer, mais en créant du travail et en mettant fin aux exonérations de cotisations patronales, non en tentant d’amoindrir et d’affaiblir notre protection sociale !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Michel Canevet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Il va sans dire que les membres du groupe UDI-UC voteront cet amendement. Il est impératif de fixer un calendrier permettant d’avancer de manière efficace vers une solution responsable, ce pour l’avenir de notre pays.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

En première lecture, nous avons débattu de cette question et nous avons voté contre cette mesure, que ce soit en commission ou en séance publique.

Depuis, le compte pénibilité a été rétabli, grâce au projet de loi relatif à la simplification de la vie des entreprises, au terme des négociations menées en commission mixte paritaire. Nous avons atteint un bon compromis, et cette discussion est, par conséquent, moins enflammée que naguère.

Pour autant, rien n’a changé sur le fond du problème : ce n’est pas en fixant aujourd’hui un calendrier pour la mise en œuvre d’une réforme systémique que l’on fera avancer ce dossier. Les propositions sont sur la table. Il faudra les examiner le moment venu. Souvenons-nous des débats de 2008 et 2010 : la solution retenue est provisoire, mais elle vaut au-delà de 2017.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 56 B est rétabli dans cette rédaction.

Par dérogation aux conditions prévues à l’article L. 351-14-1 du code de la sécurité sociale, les enfants des anciens harkis, moghaznis et personnels des diverses formations supplétives et assimilés de statut civil de droit local qui ont servi en Algérie et qui sont venus établir leur domicile en France voient les périodes qu’ils ont passées dans des camps militaires de transit et d’hébergement entre le 18 mars 1962 et le 31 décembre 1975 prises en compte par le régime général d’assurance vieillesse sous réserve :

1° Qu’ils aient été âgés de 16 à 21 ans pendant les périodes mentionnées au premier alinéa du présent article ;

2° Du versement des cotisations prévues au premier alinéa du I du même article L. 351-14-1, diminué du montant d’une réduction forfaitaire prise en charge par l’État dans des conditions et limites fixées par décret.

Le nombre de trimestres d’assurance attribués en application du présent article est limité à quatre, sans que le total des trimestres acquis à ce titre et, le cas échéant, en application dudit article L. 351-14-1 n’excède le plafond fixé au premier alinéa du I du même article. –

Adopté.

Titre III

Dispositions relatives aux dépenses de la branche accidents du travail et maladies professionnelles

Titre IV

Dispositions relatives aux dépenses de la branche famille

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 31, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1er avril 2015, un rapport présentant une évaluation de l’impact financier, économique et social de la réforme de la prestation partagée d’éducation de l’enfant prévue par l’article L. 531-4 du code de la sécurité sociale, consistant à réserver le bénéfice de la prolongation de la durée de versement de la prestation au second parent.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Cet amendement tend à assurer la remise d’un rapport présentant une évaluation de l’impact du partage du congé parental. Il s’agit, une nouvelle fois, de rétablir une disposition votée par la Haute Assemblée en première lecture.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Il reviendra au Haut Conseil de la famille d’évaluer la manière dont les familles s’approprieront cette réforme. Au reste, au 1er avril 2015, nous n’aurons pas encore le recul nécessaire pour évaluer le déploiement de la PrePare, la prestation partagée d’éducation de l’enfant, dont la mise en œuvre doit débuter le 1er janvier prochain.

Pour ces deux raisons, le Gouvernement émet un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Michelle Meunier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

Les membres du groupe socialiste ne voteront pas cet amendement, pour les raisons de fond et de forme que Mme la secrétaire d’État vient de rappeler. Évaluer dès le mois d’avril une mesure dont la mise en œuvre est fixée au mois de janvier serait précipité, voire prématuré.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 61 AA est rétabli dans cette rédaction.

I. – L’article L. 521-1 du code de la sécurité sociale est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :

« Le montant des allocations mentionnées aux deux premiers alinéas du présent article, ainsi que celui des majorations mentionnées à l’article L. 521-3 varient en fonction des ressources du ménage ou de la personne qui a la charge des enfants, selon un barème défini par décret.

« Le montant des allocations familiales varie en fonction du nombre d’enfants à charge.

« Les niveaux des plafonds de ressources, qui varient en fonction du nombre d’enfants à charge, sont révisés conformément à l’évolution annuelle de l’indice des prix à la consommation, hors tabac.

« Un complément dégressif est versé lorsque les ressources du bénéficiaire dépassent l’un des plafonds, dans la limite de montants définis par décret. Les modalités de calcul de ces montants et celles du complément dégressif sont définies par décret. »

I bis (nouveau). – L’article L. 755-12 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Toutefois, les quatre derniers alinéas de l’article L. 521-1 ne sont pas applicables lorsque le ménage ou la personne a un seul enfant à charge. »

II. – Le I entre en vigueur à une date fixée par décret, et au plus tard le 1er juillet 2015.

III

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Je suis saisi de quatre amendements identiques.

L'amendement n° 3 est présenté par M. Barbier.

L'amendement n° 4 est présenté par MM. Mézard et Collin.

L'amendement n° 32 est présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission.

L'amendement n° 46 est présenté par Mmes David et Cohen, M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Supprimer cet article.

La parole est à M. Gilbert Barbier, pour présenter l’amendement n° 3.

Debut de section - PermalienPhoto de Gilbert Barbier

En première lecture, la discussion générale, puis les débats approfondis qui l’ont suivie, nous ont permis de mesurer les divergences profondes suscitées par la modulation des allocations familiales en fonction des revenus. Chacun s’est longuement exprimé sur ce sujet, et plusieurs orateurs ont plaidé pour le respect d’un dispositif remontant à 1945 – nous n’allons pas en retracer toute l’histoire.

Le présent article porte atteinte au principe d’universalité de ces prestations. Bien sûr, je suis pour sa suppression, ainsi que MM. Mézard et Collin, ainsi que les autres membres du RDSE.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L’amendement n° 4 n’est pas soutenu.

La parole est à M. le rapporteur général, pour présenter l’amendement n° 32.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

À l’instar de M. Barbier, je serai bref, car tout a été dit en première lecture.

Je comprends tout à fait que la branche famille contribue à l’effort général d’économies. Elle représente, on le sait, la masse financière des dépenses sociales la plus facile à « piloter ». Au reste, face à l’empilement de prestations que présente cette branche, une réforme serait sans doute la bienvenue.

Toutefois, le rapporteur de la branche famille l’a souligné en première lecture, cet article pose un problème de méthode : année après année, on accumule les mesures restrictives, sans vision d’ensemble. Au total, on aboutit à cette disposition, introduite par voie d’amendement à l’Assemblée nationale après qu’on a assuré à l’opinion qu’elle n’était pas à l’ordre du jour. Pour notre part, nous demandons sa suppression.

À titre personnel – je crois me faire, en la matière, l’écho de Mme le rapporteur pour la famille et de nombreux élus présents dans cet hémicycle –, je ne suis pas opposé à des mesures de solidarité. Mais cette modulation est-elle la bonne solution ? Cette disposition porte atteinte à l’universalité des allocations familiales.

Or la solidarité, c’est l’impôt. Telle est la voie qu’il me semble possible d’explorer. Nombre d’élus, et notamment nombre d’élus locaux présents ces derniers jours au Sénat à l’occasion du congrès des maires, n’ont pas manqué de me le rappeler : le Gouvernement pourrait en tirer un grand profit. Hélas, il n’a pas osé cette véritable mesure de solidarité, qui passe par l’impôt.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Laurence Cohen, pour présenter l'amendement n° 46.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Pour le groupe CRC, la suppression de cet article avait été la seule bonne nouvelle de l’examen en première lecture au Sénat de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Comme mes différents collègues l’ont dit, cette mesure remet en effet profondément en cause l’universalité des allocations familiales et revient à mélanger politique familiale et politique sociale.

Pour ces raisons, nous réitérons notre demande de suppression de cet article.

Nous déplorons au surplus que, malgré la très grande richesse du débat durant lequel des voix se sont exprimées à ce sujet sur toutes les travées, le Gouvernement n’ait pas changé d’un pouce sa position et revienne à la charge, à l’Assemblée nationale et au Sénat, en maintenant une proposition qui remet profondément en cause non seulement la politique des allocations familiales, mais au-delà, tout notre système solidaire de protection sociale.

Fruit d’une analyse à court terme, cette mesure emporte des conséquences très graves.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Vous vous en doutez : l’avis est défavorable !

Je m’interroge sur certains arguments qui viennent d’être exprimés. On peut revendiquer que le Parlement contribue à la loi, c’est normal, mais comment regretter ensuite, précisément, que le Parlement ait contribué à la loi ?

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

C’est pourtant bien le cas puisque le Gouvernement ne fait que prendre acte du travail réalisé par les membres de l’Assemblée nationale.

Vous nous dites également que le Gouvernement n’a pas osé faire autrement. Il est vrai que le Gouvernement a été très surpris de trouver les comptes dans l’état où ils étaient lorsque nous sommes arrivés au pouvoir.

Exclamations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Madame Cohen, une politique familiale ne se résume pas aux allocations, c’est vrai. Nous avons d’ailleurs tout mis en œuvre pour que l’allocation de rentrée scolaire augmente fortement afin d’accompagner les familles, et nombre de mesures ont été prises en faveur des gardes d’enfant ; l’ouverture d’un nombre important de places a été annoncée. Je peux vous dire que c’est un élément important pour permettre, notamment aux femmes, de concilier vie professionnelle et vie familiale. Beaucoup d’autres actions sont menées dans ce domaine, que l’on ne peut pas, en effet, résumer à cette seule modulation.

Il faut savoir ce que l’on veut. Nous prenons nos responsabilités, avec la majorité de l’Assemblée nationale, au vu de l’état dans lequel vous avez laissé les comptes des allocations familiales !

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Non, ce n’est pas n’importe quoi ! Donner des leçons dans un hémicycle, c’est très facile !

« C’est ce que vous faites ! » sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Longuet

Madame, vous n’êtes pas à une réunion de militants du parti socialiste, mais devant le Sénat de la République !

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

J’ai le droit de m’exprimer, monsieur, et je vous réponds sur le fond : nous ne brisons aucunement l’universalité, puisque chaque famille continuera à percevoir des allocations familiales.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Nous avons pris une mesure de justice supplémentaire, car nous avons besoin, pour maintenir ce système, de mettre un peu plus à contribution des familles bénéficiant d’un niveau de revenus supérieur à d’autres, qui ont, elles, toujours besoin d’être soutenues !

Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Michelle Meunier, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michelle Meunier

À ce moment du débat, nous ne nous convaincrons pas les uns les autres. Il est clair que les positions sont nettement clivées. Le groupe socialiste ne votera pas le rétablissement de cet article, pour les raisons qu’a fort bien exprimées Mme la secrétaire d’État.

Deux choix étaient possibles, en définitive. Soit on modulait à partir du deuxième enfant pour toutes les familles, soit on ciblait. Dans un souci de justice sociale, le Gouvernement a préféré moduler les allocations pour les familles les plus aisées.

Cela a été dit et répété ici, le revenu moyen des familles est de 1 700 euros, alors que ne seront touchés par la modulation que les couples gagnant au moins 6 000 euros.

Nos arguments sont connus : c’est à tort que l’on prétend que le Gouvernement s’attaquerait aux familles. C’est faux. Depuis 2012, plus de 2, 5 milliards d’euros ont été injectés pour cette politique. Ce n’est pas l’heure de développer à nouveau tout le raisonnement, mais nous ne voterons pas ces amendements qui visent à supprimer cet article.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Yves Daudigny, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, ce que j’ai à dire ne sera pas agréable à entendre pour tout le monde, mais il est possible de le dire très calmement.

On peut faire de fausses colères, comme on peut s’acharner dans de faux débats. Celui qui s’est engagé à l’occasion de la modulation des allocations familiales est exemplaire. Il l’est par son invraisemblance, avec l’allégation obstinée qu’il serait porté atteinte au principe d’universalité !

Qu’est-ce que l’universalité ? Si j’en crois le Grand Larousse, « universel se dit de ce qui s’étend à tous les objets et à toutes les personnes, qui embrasse la totalité des êtres et des choses. »

Toutes les familles bénéficient-elles des allocations familiales ? Non ! Et à supposer même que l’on s’en tienne aux bénéficiaires actuels, c’est-à-dire à ceux qui ont deux enfants et plus, la mise sous conditions de ressources les privera-t-elle d’allocations ? Non plus ! Si les mots doivent garder un sens, et les discours leur crédibilité, il est temps de ne plus affirmer ainsi des choses qui ne sont pas.

Ce faux débat est exemplaire également de l’inconvenance de celles et ceux qui ont voté, il n’y a pas si longtemps – vous ne l’avez pas oublié, mes chers collègues ! – la réduction des ressources de la branche famille…

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

… et l’aggravation de son déficit de près de 1 milliard d’euros, qu’il nous faut aujourd’hui combler. C’est un fait que personne ne peut contester.

Enfin, mes chers collègues, après avoir bien relu l’ordonnance de 1945, comment qualifier l’affirmation qui fait de l’universalité un principe fondateur de la politique familiale ? Est-ce une erreur - elle n’y figure pas – ou un contresens - elle n’est jamais absolue - ? En effet, l’universalité n’est pas une valeur !

Non, ce gouvernement ne détruit pas la famille. C’est d’autant plus vrai que la politique familiale se porte beaucoup mieux depuis 2012. Le déficit de la branche se réduit en même temps que la solidarité s’exprime : relèvement de l’allocation de rentrée scolaire, du complément familial, de l’allocation de soutien familial. Près de 2, 5 milliards d’euros ont été consacrés à ces dispositifs depuis 2012.

La semaine dernière s’est tenue à Lyon la rencontre nationale des présidents des conseils d’administration des Caisses d’allocations familiales pour dresser un premier bilan de la convention d’objectifs et de gestion 2013-2017, un an et demi après sa signature, et relever les défis pour 2015.

Le programme de développement des services aux familles, d’accès aux droits et de simplification, qui figurait parmi les priorités de la branche, semble très positif.

Le directeur général de la CNAF, Daniel Lenoir, a affirmé que son organisme serait « au rendez-vous » pour la mise en place de la modulation des allocations familiales. C’est un rendez-vous nécessaire, au regard de l’état dans lequel nous avons trouvé les comptes, et c’est un rendez-vous de solidarité.

Cette période est pleine de fragilités, nous le reconnaissons sur toutes les travées. Choisir d’ajouter aux inquiétudes de nos concitoyens des angoisses imaginaires et leur renvoyer l’image d’une destruction de la famille dont se rendrait coupable le Gouvernement, c’est prendre une lourde responsabilité. Attention ! Pensons à celles ou à ceux qui pourraient recueillir les fruits de tels discours !

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Nicole Bricq, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nicole Bricq

Je comprends, et je partage, l’attachement de ceux qui font référence aux grandes réformes portées par le souffle du Conseil national de la Résistance. Je veux croire à leur sincérité.

Mais, dans un débat de qualité, il n’est pas nécessaire de prendre en otage l’universalité, pas plus que la famille, et de prétendre que les uns les défendraient, et pas les autres.

Nous devrions plutôt nous demander, soixante-dix ans après, où nous en sommes. Eh bien, nous sommes à un moment où la contradiction entre la logique assurantielle universelle et la logique d’aide sociale au bénéfice des plus pauvres devient une véritable frontière, un mur, qui sépare aide sociale et sécurité sociale.

Je pense que ce n’est pas tenable, du moins dans le projet collectif que nous devons mener à bien. La lecture du récent rapport de l’OCDE sur les dépenses sociales des pays développés est éclairante. Ce travail agrège pour la première fois les dépenses sociales publiques et les dépenses privées, dont on sait qu’elles sont très importantes dans un pays comme les États-Unis.

Si donc on agrège ces deux ensembles de dépenses, la France est en tête pour la part de PIB qu’elle consacre aux dépenses sociales : 32 %, suivie par les États-Unis qui, dépenses privées et publiques confondues, en arrivent à un taux supérieur à 28 %.

Dans le même temps, un rapport national sur la pauvreté en France vient d’être publié, qui contient des chiffres alarmants. Les pauvres ont un visage : une famille monoparentale, une femme seule avec des enfants. Au risque de me répéter, en France, un enfant sur cinq est pauvre, un pauvre sur trois est un enfant.

L’étude de l’OCDE nous apporte un autre enseignement : l’utilisation des prestations sous conditions de ressources reste la meilleure façon de soutenir les moins riches.

Je ne vais pas clore le débat, nous le reprendrons sans doute, mais je souhaite parler pour le présent et pour l’avenir.

Je crois à l’État-providence, et j’y suis attachée. Il nous faut cependant le repenser, parce que nous sommes Français, et donc attachés à la solidarité et que nous ne pouvons pas vivre dans une société sans solidarité. Nous sommes en même temps attentifs à l’efficacité de la dépense en faveur des plus vulnérables.

Nous devrons donc remettre à plat les bases de financement et la gouvernance des dépenses sociales.

Ce grand chantier national ne pourra pas être mené par une fraction des Français contre une autre. Je vous invite donc à la réflexion, mes chers collègues, à la faveur de ce débat sur les allocations familiales, qu’il est juste de placer sous conditions de ressources. En la matière, vous le savez bien, l’universalité n’a jamais été une règle absolue : les allocations ne sont universelles qu’à partir du deuxième enfant.

Je reviens donc à l’objet strict de notre débat, mais en vous invitant tout de même à réfléchir à l’efficacité de la dépense sociale par rapport aux plus pauvres. Je l’ai dit, le Gouvernement s’efforce de faire des économies, tout en préservant l’ensemble des actions nécessaires en faveur des plus fragiles d’entre nous. Accordons-lui ce crédit ! Nous le ferons et le soutiendrons en votant contre vos amendements de suppression, chers collègues.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Madame Bricq, vous nous reprochez dans ce débat de vous envoyer continuellement à la figure l’universalité et l’héritage de 1945, tout en nous envoyant vous-même continuellement à la figure le principe de la défense des pauvres…

Il me semble que nous avons raison, mais que vous n’avez pas tort. §Ne touchez pas au principe de la famille. Nous ne voulons pas y toucher. En revanche, le rapporteur général vous l’a clairement demandé : pourquoi ne pas avoir décidé de la fiscalisation des allocations ?

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Tout le monde aurait été d’accord !

Je vais prendre un peu de temps pour vous raconter mon repas de mardi soir, avec les maires de mon département. J’étais en compagnie d’un maire de mon âge, jeune donc, §et un maire vraiment jeune, lui, âgé d’une trentaine d’années.

Le maire de mon âge a eu deux enfants. Il a bénéficié des allocations familiales ; il était banquier, et il disait clairement qu’elles ne lui avaient pas servi à grand-chose et que, à l’époque, de toute évidence, elles auraient été plus utiles à des familles pauvres. Mais ses deux enfants n’étaient séparés que d’une dizaine de mois…

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Moins de neuf mois, cela aurait été vraiment compliqué !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

M. Alain Milon, président de la commission des affaires sociales. Tout à fait !

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Essayons plutôt d’aider les familles au moment où elles en ont vraiment besoin !

L’autre maire, âgé de trente-deux ans, haut fonctionnaire au ministère de l’intérieur, et sa femme, professeur de lycée, attendent leur cinquième enfant. Eu égard à leurs revenus, la diminution de leurs allocations familiales dont ils vont vraisemblablement pâtir à cause de la mesure gouvernementale va très probablement les empêcher d’inscrire leurs enfants dans une crèche ou de payer une garde.

Mme la secrétaire d’État proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Il convient donc d’examiner ce problème de très près. Nous n’avons pas dit qu’il ne fallait absolument pas remettre en cause l’universalité d’un système décidé en 1945. C’est tout le contraire : ne supprimons rien aux familles, mais fiscalisons les allocations familiales !

Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Je veux juste apporter une précision.

Dans le feu de l’action, on oublie parfois de préciser ce qui va être l’objet de la modulation. Dans votre exemple, monsieur le président de la commission, la dernière famille va, certes, subir une diminution du montant des allocations familiales perçues, mais elle touchera 500 euros supplémentaires, car elle a plus de deux enfants. Peut-être le jeune maire que vous avez rencontré l’ignorait-il…

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Je mets aux voix les amendements identiques n° 3, 32 et 46.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 61 A est supprimé et l'amendement n° 5 n'a plus d'objet.

Toutefois, pour la bonne information du Sénat, j’en rappelle les termes.

L'amendement n° 5, présenté par Mme Malherbe, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Après le mot :

enfants,

insérer les mots :

lorsque ces ressources sont supérieures à 8 000 euros par mois,

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 34, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le quatrième alinéa de l’article L. 521-2 est ainsi modifié :

a) À la dernière phrase, après les mots : « président du conseil général », sont insérés les mots : « au vu d’un rapport établi par le service d’aide sociale à l’enfance » et après le mot : « maintenir », est inséré le mot : « partiellement » ;

b) Est ajoutée une phrase ainsi rédigée :

« À compter du quatrième mois suivant la décision du juge, le montant de ce versement ne peut excéder 35 % de la part des allocations familiales dues pour cet enfant. » ;

2° Après le deuxième alinéa de l’article L. 543-1, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsqu’un enfant est confié au service d’aide sociale à l’enfance, l’allocation de rentrée scolaire due à la famille pour cet enfant est versée à ce service. »

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Il s’agit, d’une part, de permettre le maintien partiel du versement des allocations familiales aux familles dont un enfant est confié au service de l’aide sociale à l’enfance, l’ASE, et, d’autre part, d’étendre le principe du versement de l’allocation de rentrée scolaire à ce service.

Je tiens à rappeler que cette disposition, qui, selon nous, a suscité des réactions outrancières, ne vise qu’à appliquer la règle : les allocations familiales sont versées en contrepartie de la prise en charge de l’éducation de l’enfant. Or ce n’est plus le cas des familles dont les enfants sont confiés à l’aide sociale à l’enfance.

La proposition de loi déposée en ce sens par nos collègues Christophe Béchu et Catherine Deroche a été adoptée par la Haute Assemblée le 27 mars 2013 par l’ensemble des groupes, à l’exception du groupe écologiste. On peut donc en déduire qu’elle a recueilli un très large consensus.

Là encore, il s’agit non pas de posture ni d’indignation de principe, madame la secrétaire d'État, mais d’un rappel de la règle, qui est bienvenu de la part de notre assemblée.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Le Gouvernement est défavorable à cet amendement.

Le maintien des allocations familiales à la famille lorsqu’un enfant est confié aux services de l’aide sociale à l’enfance vise à faciliter à terme, vous le savez, le retour de l’enfant dans son foyer.

Dans les faits, le juge ne prend pas systématiquement la décision de maintenir les allocations familiales aux parents défaillants et, chaque année, ce sont 2, 6 millions d’euros qui sont versés aux conseils généraux au titre des allocations familiales.

Le juge décide, en fonction de l’intérêt de l’enfant, de la nécessité de maintenir des liens avec la famille et de préparer un éventuel retour dans le cadre d’un placement provisoire.

De même, l’allocation de rentrée scolaire, bien que versée en une seule fois au mois d’août, vise à accompagner des dépenses relatives à toute l’année scolaire. L’attribuer au conseil général priverait systématiquement les familles de ce soutien financier à la scolarité.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

C’est pourquoi le Gouvernement est défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Catherine Deroche, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Deroche

Madame la secrétaire d'État, cette proposition de loi a été adoptée à la quasi-unanimité par la Haute Assemblée. Mme Rossignol, alors sénatrice, qui est maintenant chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie, l’avait elle-même votée.

Qu’on ne dise pas que les familles dont l’enfant est placé par le conseil général ont besoin de l’allocation de rentrée scolaire pour payer les fournitures scolaires ! Soit c’est le conseil général qui les achète, soit ce sont les familles d’accueil, que le conseil général rembourse. Enlever cette allocation à ces familles ne va pas les paupériser !

Concernant les allocations familiales, par amendement de notre collègue Yves Daudigny, qui avait également travaillé sur le sujet, nous avions justement prévu dans cette proposition de loi de laisser une part aux familles pour leur permettre de conserver des ressources.

Les charges assumées par le conseil général ou les familles d’accueil via le conseil général sont tout de même autant à supporter en moins pour la famille !

D’un côté, des familles très modestes, en grande difficulté, qui élèvent leurs enfants, font des efforts pour assumer les charges, bien qu’elles perçoivent les allocations familiales et, d’un autre côté, pour une raison que je ne comprends pas, que nos concitoyens ne comprennent pas non plus d’ailleurs, pas plus que les élus, certaines familles, qui n’ont plus la charge financière de leurs enfants, continuent allègrement de bénéficier des allocations familiales. C’est totalement injuste ! C’est une question de bon sens.

Je puis vous dire, madame la secrétaire d'État, que l’attitude incompréhensible du Gouvernement sur ce sujet vous porte préjudice auprès du grand public !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. Michel Canevet, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Le groupe UDI-UC ne peut accepter que perdure une telle disposition …

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

… qui déconsidère totalement notre système de solidarité familiale.

Il n’est pas admissible que la collectivité publique assume la charge des enfants placés et que les familles, exonérées de toute responsabilité financière, continuent de percevoir les allocations familiales ainsi que toute autre allocation versée à ce titre. Ce n’est absolument pas acceptable !

C’est tout ce contre quoi nous devons absolument lutter. Au moment où il nous faut trouver des économies, nous devons prendre des mesures telles que celle que nous proposons pour pérenniser la solidarité avec ceux qui en ont vraiment besoin, afin de ne pas en arriver à des propositions semblables à celles que nous soumet le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à Mme Annie David, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Je ne suis absolument pas d’accord avec Mme Deroche ni avec M. le rapporteur général. D’ailleurs, s’il est vrai que, dans leur majorité, les groupes avaient adopté la proposition de loi évoquée, je ne l’avais pas, pour ma part, votée.

En effet, les familles ayant des enfants placés dans un service de l’aide sociale à l’enfance rencontrent souvent, vous en conviendrez, des difficultés, quelle que soit la nature de celles-ci.

J’entends bien que les départements ont aujourd'hui des problèmes financiers, …

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Mme Annie David. … mais il ne faut pas aller chercher l’argent dans la poche des familles en difficulté.

Protestations sur les travées de l'UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

Mes chers collègues, je ne vous ai pas interrompus ! Je vous saurais gré d’avoir le même respect !

Je ne souscris pas du tout à vos arguments. Ces familles sont en difficulté pour bien des raisons. On peut leur adresser des reproches, mais nous ne sommes pas là pour juger. Certaines d’entre elles auront la possibilité d’accueillir leur enfant pendant des périodes courtes ou longues, en fonction de ce que décideront le juge et les éducateurs. Si ces familles ne perçoivent plus les allocations qui leur sont dues, que se passera-t-il lorsque leurs enfants reviendront au domicile familial ?

M. René-Paul Savary s’exclame.

Debut de section - PermalienPhoto de Annie David

L’universalité des allocations et des prestations familiales que vous avez défendue à l’instant vaudrait pour toutes les familles, sauf pour celles dont les enfants sont placés ?...

En ce qui me concerne, je défends l’universalité des allocations familiales, et je pense que toutes les familles doivent y avoir droit en fonction du nombre d’enfants qu’elles ont.

Les situations sont différentes dans chaque famille : il y a des familles aisées, qui n’auront plus les mêmes droits que les familles plus modestes, eu égard à la proposition du Gouvernement, mais il y a aussi des familles en difficulté, dont les enfants sont confiés à un service de l’aide sociale à l’enfance. Il n’empêche, ces familles doivent pouvoir continuer à percevoir les allocations familiales au titre de l’universalité.

Même si les départements connaissent aujourd'hui des difficultés financières, il est positif qu’ils aient la charge de l’aide sociale à l’enfance, car ils savent faire, et ils le font bien. Je ne voudrais donc pas que cette compétence leur soit retirée. C’est aussi pour cette raison que je plaide pour le maintien des départements dans notre pays ; mais c’est un autre débat.

Pour l’heure, je le répète, je ne suis pas du tout favorable à l’amendement qui nous est présenté : je ne puis accepter qu’on enlève à des familles déjà en difficulté quelques euros, qui sont, pour elles, très importants. Les départements devraient pouvoir assumer cette dépense, en vue de permettre aux familles d’accueillir de nouveau leur enfant dans les meilleures conditions possible.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

La parole est à M. René-Paul Savary, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Madame David, vous savez bien comment ça se passe ! Vous aussi, vous êtes dans les cages d’escalier ! Vous savez ce que disent les familles en difficulté : il suffit de confier l’enfant à un service de l’aide sociale à l’enfance et on continue de toucher les allocations familiales !

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Est-ce incitatif ?

Les travailleurs sociaux nous le disent : il faut passer du modèle social du XXe siècle à celui du XXIe siècle !

Ce sont les présidents de conseil général qui ont compétence pour ce qui concerne la protection de l’enfance, mais c’est le juge qui décide. Inversons la tendance ! Faisons confiance aux collectivités, et le juge peut toujours revenir en arrière. Quand l’enfant est de nouveau confié à la famille, celle-ci touche les allocations familiales. C’est d’une logique redoutable !

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Mais, quand l’enfant est retiré à sa famille, il est tout à fait compréhensible de verser les allocations familiales aux conseils généraux, puisque c’est la société qui prend en charge son éducation.

C’est un raisonnement de base, que l’on peut faire comprendre à tous nos concitoyens. Il faut clarifier les choses : quand les conseils généraux ont la responsabilité de l’enfant, ils gèrent les allocations familiales ; quand ils rendent l’enfant, ils rendent les allocations familiales.

Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela !

Madame la secrétaire d'État, il faut peut-être faire évoluer notre modèle social, sans quoi on ne va pas pouvoir continuer à le financer ! Car tout cela, ne l’oublions pas, est financé à crédit !

Cela étant, par cet amendement, nous n’essayons pas de faire des économies, nous suivons un raisonnement différent : globalement, en effet, cela ne change pas grand-chose. Le pouvoir est entre les mains du juge, alors que la compétence est celle du conseil général : clarifions la situation !

Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Je suis assez d’accord avec ce que vient de dire notre collègue René-Paul Savary. Permettez-moi de revenir sur les propos de Mme David.

J’ai eu l’honneur de présider pendant près de dix ans le service de l’aide sociale à l’enfance de mon département, le Vaucluse. Je ne me souviens pas que les enfants placés l’étaient en raison des difficultés financières ou de la pauvreté de leurs parents.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Mais si !

S’ils étaient placés, c’était pour des raisons tout à fait autres, notamment familiales, et pas seulement financières. C’est pourquoi les allocations familiales doivent revenir directement à la personne qui prend en charge l’enfant et non pas à celle qui ne s’en occupe plus pour différentes raisons, mais pas, la plupart du temps, je le répète, pour des raisons financières.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

Par ailleurs, mes chers collègues, je tiens à attirer votre attention sur ce qui est peut-être un détail, mais un détail de grande importance à mes yeux.

Nombre d’enfants sont confiés à l’ASE pendant des années et des années sans être rendus à leur famille, mais sans avoir non plus la possibilité d’être adoptés, parce que, une fois par an, ils reçoivent un courrier de leurs parents.

MM. Gérard Longuet et Michel Canevet acquiescent.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

M. Alain Milon, président de la commission des affaires sociales. Le fait que leurs parents touchent les allocations familiales n’est-il pas l’une des raisons pour lesquelles ces enfants reçoivent une fois par an un courrier, ce qui les prive de la possibilité d’être adoptés ? Mes chers collègues, il faut peut-être se poser la question !

Applaudissementssur les travées de l'UMP et de l'UDI-UC. – M. le rapporteur général de la commission des affaires sociales applaudit également.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Je souhaite apporter quelques précisions au sujet de questions qui peut légitimement se poser, et que, d’ailleurs, nos concitoyens nous posent lorsque nous les rencontrons sur le terrain.

Les difficultés actuelles pouvant conduire à des généralisations qui donnent une image fausse de la réalité, les parlementaires, comme les membres du Gouvernement, ont le devoir de faire œuvre de pédagogie.

Oui, il est important que la décision de placement en ASE appartienne à un juge, qui procède à une évaluation particulière de chaque situation. Lorsque le juge décide d’un placement, il apprécie, en fonction de la gravité des causes qui l’amènent à prendre sa décision, la durée de la mesure et le caractère opportun de la suppression de la totalité des allocations familiales perçues par la famille. Si le placement doit être court et que les parents ont besoin d’une partie des allocations pour préparer un retour de l’enfant aussi rapide que possible, le juge prend la décision appropriée.

Mesdames, messieurs les sénateurs, les études qui ont été menées montrent que, chaque fois que les enfants sont placés pour des périodes très longues ou à la suite de faits extrêmement graves, les allocations sont totalement retirées aux parents ; il était important que je vous fournisse ces informations, puisque vous sembliez les ignorer.

Murmures sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de René-Paul Savary

Les travailleurs sociaux dans nos départements font cela toute la journée !

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Mme Pascale Boistard, secrétaire d'État. Mesdames, messieurs les sénateurs, j’essaie de vous apporter des précisions. Si vous savez tout, tant mieux pour vous ; pour ma part, j’apprends tous les jours – il est vrai aussi que je suis plus jeune !

Exclamations sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Fouché

Nous sommes des élus locaux ! Nous connaissons les départements par cœur !

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Ces précisions sont peut-être une manière de répondre aux questions qui se posent, parfois légitimement, parce que l’information est souvent trop limitée et réductrice pour que l’on puisse réellement comprendre ce que sont les placements en ASE et les décisions prises en matière d’allocations familiales.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 61 B est rétabli dans cette rédaction.

Pour l’année 2015, les objectifs de dépenses de la branche Famille de la sécurité sociale sont fixés à 54, 6 milliards d’euros.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

M. Jean-Marie Vanlerenberghe, rapporteur général de la commission des affaires sociales. La commission des affaires sociales demande au Sénat de rejeter cet article : il fixe pour la branche famille de la sécurité sociale un objectif de dépenses qui n’est pas cohérent avec les choix que nous avons faits en ce qui concerne les allocations familiales.

M. René-Paul Savary acquiesce.

L'article 62 n'est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Titre V

Dispositions relatives aux organismes concourant au financement des régimes obligatoires

Titre VI

Dispositions relatives à la gestion des régimes obligatoires de base et des organismes concourant à leur financement ainsi qu’au contrôle et à la lutte contre la fraude

I. – L’article L. 114-17 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le I est ainsi modifié :

a) Après le 4°, il est inséré un 5° ainsi rédigé :

« 5° Les actions ou omissions ayant pour objet de faire obstacle ou de se soustraire aux opérations de contrôle exercées, en application de l’article L. 114-10 du présent code et de l’article L. 724-7 du code rural et de la pêche maritime, par les agents mentionnés au présent article, visant à refuser l’accès à une information formellement sollicitée, à ne pas répondre ou à apporter une réponse fausse, incomplète ou abusivement tardive à toute demande de pièce justificative, d’information, d’accès à une information, ou à une convocation, émanant des organismes chargés de la gestion des prestations familiales et des prestations d’assurance vieillesse, dès lors que la demande est nécessaire à l’exercice du contrôle ou de l’enquête. » ;

b) Après la deuxième phrase du sixième alinéa, est insérée une phrase ainsi rédigée :

« Tout fait ayant donné lieu à une sanction devenue définitive en application du présent article peut constituer le premier terme de récidive d’un nouveau manquement sanctionné par le présent article. » ;

2° À la première phrase du II, le mot : « dixième » est remplacé par le mot : « trentième ».

II. – L’article L. 114-18 du code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Les mots : « six mois » sont remplacés par les mots : « deux ans » ;

2° Le montant : « 15 000 euros » est remplacé par le montant : « 30 000 € » ;

3° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :

« Toute personne qui refuse délibérément de s’affilier ou qui persiste à ne pas engager les démarches en vue de son affiliation obligatoire à un régime de sécurité sociale, en méconnaissance des prescriptions de la législation en matière de sécurité sociale, est punie d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 15 000 €, ou seulement de l’une de ces deux peines. »

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 36, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 9

Supprimer cet alinéa.

II. – Alinéa 12

Après les mots :

une amende de

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Cet amendement a pour objet d’assurer une meilleure proportionnalité des sanctions prévues en cas d’incitation au non-respect des règles de la sécurité sociale ou de refus persistant d’affiliation.

Les sanctions financières, que nous proposons de porter à 30 000 euros, sont plus adaptées, pensons-nous, pour répondre à ces comportements qu’un alourdissement de la peine de prison. Au demeurant, nous ne proposons pas de remettre en cause la peine de six mois prévue par le code de la sécurité sociale, dont je précise qu’elle est rarement prononcée.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

L’amendement de M. le rapporteur général vise à supprimer l’aggravation des peines d’emprisonnement dont sont passibles les meneurs des mouvements contestataires et à augmenter l’amende prévue pour les assurés qui refusent de s’affilier à la sécurité sociale.

Nous avons le même objectif : lutter contre les mouvements qui pratiquent la désinformation et incitent à l’infraction. Le Gouvernement considère que le renforcement des sanctions pénales est la meilleure manière de lutter contre ce phénomène ; c’est pourquoi il est favorable à l’augmentation du quantum des peines prévues pour les cotisants récalcitrants et pour les meneurs de ce type de mouvements contestataires.

En conséquence, j’émets un avis défavorable sur l’amendement n° 36.

M. le rapporteur général de la commission des affaires sociales le regrette.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 49 rectifié bis, présenté par MM. Pellevat, Carle, Laménie, Chaize et Laufoaulu, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

... - Le présent article n'est pas applicable aux travailleurs frontaliers pour une durée de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi.

La parole est à M. Marc Laménie.

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Cet amendement, déposé par Cyril Pellevat, a été cosigné par plusieurs de nos collègues représentant des départements frontaliers. Il vise à compléter l’article 65 pour exclure temporairement de son champ d’application les travailleurs frontaliers.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

La commission sollicite le retrait de cet amendement ; s’il est maintenu, elle y sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Défavorable !

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Monsieur Laménie, l'amendement n° 49 rectifié bis est-il maintenu ?

Debut de section - PermalienPhoto de Marc Laménie

Je ne suis pas le premier signataire de cet amendement, mais je consens à le retirer, suivant l’avis de M. le rapporteur général et de nos autres collègues de la commission des affaires sociales.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 49 rectifié bis est retiré.

Je mets aux voix l'article 65, modifié.

L'article 65 est adopté.

I. – L’article L. 242-1-3 du code de la sécurité sociale est ainsi rédigé :

« Art. L. 242 -1 -3 . – Lorsqu’un redressement de cotisations sociales opéré par les organismes mentionnés aux articles L. 213-1 ou L. 752-4 a une incidence sur les droits des salariés au titre de l’assurance vieillesse, ces organismes transmettent les informations nécessaires aux caisses mentionnées à l’article L. 215-1, afin que ces dernières procèdent à la rectification des droits des salariés concernés.

« En cas de constat de travail dissimulé, au sens des articles L. 8221-3 et L. 8221-5 du code du travail, révélant une situation de collusion entre l’employeur et son salarié, cette rectification ne peut être réalisée qu’à compter du paiement du redressement. »

II et III. –

Non modifiés

L'article 66 est adopté.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 33, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

Après l’article L. 243-7-7 du code de la sécurité sociale, il est inséré un article L. 243-7-7-… ainsi rédigé :

« Art. L. 243-7-7-… - Lorsque le contrôle est effectué au sein de l’entreprise, les documents ou supports d’information ne peuvent être emportés par l’inspecteur à l’organisme qu’après autorisation écrite du cotisant.

« Le cotisant a la possibilité d’un débat oral et contradictoire avec l’inspecteur du recouvrement sous peine d’irrégularité de la procédure de contrôle. »

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Cet amendement et celui qui le suit visent à apporter quelques modifications aux relations entre l’URSSAF et les entreprises lors des contrôles ; nous en avons longuement débattu en commission. Il ne s’agit évidemment pas de restreindre la lutte contre la fraude, mais en quelque sorte d’« humaniser » les contrôles et de permettre un débat oral et contradictoire entre l’URSSAF et les entreprises.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

En dehors des cas de travail dissimulé, l’emport de documents est déjà subordonné à l’accord du cotisant ; cette règle est prévue par la charte du cotisant contrôlé, opposable aux URSSAF. Le dispositif proposé par M. le rapporteur général ne peut pas être accepté en l’état, car il n’exclut pas les situations de fraude, en particulier de travail dissimulé, qui peuvent justifier que l’inspecteur emporte des documents.

Quant au principe du contradictoire, dont la commission souhaite le renforcement, il est déjà prévu par les textes, et sa méconnaissance sanctionnée par le juge.

Dans ces conditions, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 66 bis est rétabli dans cette rédaction.

(Supprimé)

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 35, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

I. - L’article L. 244-9 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« La contestation de la mise en demeure, prévue à l’article L. 244-2 dans le cadre du contentieux général de la sécurité sociale, suspend toute procédure en recouvrement des cotisations. »

II. - La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

L’article 66 ter, que cet amendement vise à rétablir, se rapporte à une pratique largement observée, bien que non systématique, dans les relations entre les URSSAF et les cotisants. La commission propose de rétablir cet article, qui prévoit que l’action dans le cadre du contentieux général de la sécurité sociale suspend toute procédure de recouvrement.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Défavorable !

L'amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

En conséquence, l'article 66 ter est rétabli dans cette rédaction.

I. –

Non modifié

II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° La section 2 ter du chapitre III bis du titre III du livre Ier est complétée par un article L. 133-6-8-4 ainsi rédigé :

« Art. L. 133 -6 -8 -4 . – Le travailleur indépendant qui a opté pour l’application de l’article L. 133-6-8 est tenu de dédier un compte ouvert dans un des établissements mentionnés à l’article L. 123-24 du code de commerce à l’exercice de l’ensemble des transactions financières liées à son activité professionnelle. » ;

bis (Supprimé)

2° Après le premier alinéa de l’article L. 243-7-7, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« La majoration est portée à 40 % dans les cas mentionnés à l’article L. 8224-2 du code du travail. »

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

L'amendement n° 37, présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Rétablir le 1° bis dans la rédaction suivante :

bis - À la première phrase du premier alinéa de l’article L. 243-7-6, le pourcentage : « 10 % » est remplacé par le pourcentage : « 20 % » ;

La parole est à M. le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Si vous me le permettez, monsieur le président, je présenterai en même temps l’amendement n° 38.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

J’appelle donc en discussion l’amendement n° 38, également présenté par M. Vanlerenberghe, au nom de la commission, et ainsi libellé :

Alinéas 6 et 7

Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :

2° Au premier alinéa de l’article L. 243-7-7, le pourcentage : « 25 % » est remplacé par le pourcentage : « 40 % ».

Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur général.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Marie Vanlerenberghe

Ces amendements, qui nous ont été suggérés par M. le rapporteur pour avis de la commission des finances, visent à renforcer le caractère dissuasif du dispositif de lutte contre la fraude aux cotisations de sécurité sociale.

L’amendement n° 37 tend à porter de 10 % à 20 % la majoration de redressement due en cas de récidive d’une pratique non conforme à la législation en vigueur en matière de cotisations sociales.

L’amendement n° 38 tend à porter de 25 % à 40 % la majoration de redressement due en cas de constat de travail dissimulé.

Debut de section - Permalien
Pascale Boistard, secrétaire d'État

Défavorable.

L'amendement est adopté.

L'amendement est adopté.

L'article 69 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Les autres dispositions de la quatrième partie du projet de loi ne font pas l’objet de la nouvelle lecture.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Personne ne demande la parole ?...

Je mets aux voix l’ensemble de la quatrième partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015.

La quatrième partie du projet de loi est adoptée.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, je donne la parole à M. Jean-Noël Cardoux, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Noël Cardoux

M. Jean-Noël Cardoux. Que M. le président de la commission des affaires sociales ne s’inquiète pas : je serai bref !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Milon

M. Alain Milon, président de la commission des affaires sociales. Je l’espère bien !

Nouveaux sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Noël Cardoux

Je veux seulement synthétiser les observations que j’ai présentées ce matin dans la discussion générale, après que nous avons rétabli la plupart des dispositions qui ont été supprimées par l’Assemblée nationale.

Il est évident que le groupe UMP votera l’ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 dans la rédaction résultant des modifications que nous y avons apportées en nouvelle lecture.

J’insisterai simplement sur le rôle constructif qu’a tenu à jouer le Sénat dans ce débat. Nos travaux, en effet, ont été apaisés.

Je veux également souligner le fait que deux amendements ont fait l’objet d’un large consensus.

Le premier amendement tendait à porter à 1, 50 euro la réduction forfaitaire par heure déclarée pour les employés à domicile ; il a tout de même recueilli 336 voix sur 336 votants. Et encore, certains sénateurs n’ont pas pris part au vote, faute de consignes de vote.

Le second amendement portait sur la retraite des médecins en zone de désertification médicale ; il a également été adopté à une large majorité.

Espérons que ces deux dispositions de bon sens feront l’objet d’une réflexion, et qu’elles seront reprises par le Gouvernement lors de la prochaine lecture du présent texte par l’Assemblée nationale.

Le groupe UMP, je le répète, votera le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015. Nous aurons fait du bon travail, mes chers collègues !

Applaudissements sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Yves Daudigny

Tout au long de nos débats sur le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale, en première lecture comme aujourd’hui, pour cette nouvelle lecture, le groupe socialiste a apporté son soutien à la démarche du Gouvernement.

J’avais souligné initialement – je pourrais reprendre les mêmes termes en cet instant – la responsabilité du Gouvernement, qui souhaite le rééquilibre des comptes sociaux de notre pays, son ambition de moderniser notre protection sociale et notre système de santé, mais aussi sa volonté de justice, par l’adoption de mesures autorisant notamment l’accès aux soins aux familles les plus en difficulté, les plus précaires.

Je rappellerai quelques-unes d’entre elles.

Je citerai d’abord l’application plus équitable de la CSG aux revenus de remplacement, fondée sur le critère du revenu fiscal ; le tiers payant pour les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé ; la nouvelle définition des hôpitaux de proximité, si chers à ceux qui habitent en zone rurale ; l’extension de l’incitation à l’installation en zone sous-dense ; l’amélioration des droits à la retraite des harkis, sans oublier l’ouverture du droit aux indemnités journalières aux conjoints et aides familiaux des exploitants agricoles.

Je citerai ensuite des mesures de prévention, avec la réorganisation des centres de dépistage et des centres de vaccination.

Je citerai enfin des mesures de maîtrise des coûts de santé, en particulier pour tout ce qui concerne le médicament, le traitement de l’hépatite C, notamment, ayant été longuement évoqué.

On pourrait également citer des mesures d’amélioration de la gestion et de simplification.

Au cours de ces journées de débat, je l’ai indiqué lors de la discussion générale, la nouvelle majorité sénatoriale – c’est bien légitime – a voulu marquer ce texte de son empreinte ; elle a fait adopter un certain nombre de dispositions sur lesquelles nous ne pouvons pas la suivre.

Je ne mentionnerai que les plus importantes.

Une économie de 1 milliard d’euros supplémentaires sur les dépenses de santé a ainsi été proposée. Même précisée, elle reste un peu floue ; nous ne pouvons donc pas totalement croire à la crédibilité de l’exposé ni partager cette démarche.

Nous ne partageons pas non plus la position de la majorité sur la modulation du montant des allocations familiales – nous venons d’avoir ce débat –, pas plus que sur l’instauration d’un nouveau dispositif réformant les retraites, réalisée au détour du présent projet de loi de financement de la sécurité sociale.

D’autres mesures nous sont également apparues restrictives en matière de régulation du coût du médicament, en plus d’être contradictoires avec la volonté de maîtriser les dépenses.

Pour toutes ces raisons, le groupe socialiste ne pourra pas voter le texte issu de notre journée de débats.

Je souligne néanmoins qu’en différentes circonstances notre groupe a su marquer son originalité, en se positionnant majoritairement sur la question des particuliers employeurs, en approuvant une initiative de la majorité sénatoriale sur la cotisation des médecins retraités qui continuent à exercer dans les zones sous-denses, ou encore en appuyant certaines propositions dans le secteur médico-social.

Plus généralement, et pour conclure, je tiens à faire remarquer combien, à travers le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale, le Gouvernement a su démontrer que justice sociale et responsabilité dans la gestion des comptes ne sont ni contradictoires ni incompatibles. Il a su montrer qu’il est possible de poursuivre le désendettement sans nécessairement recourir au déremboursement ou à l’augmentation des franchises ; qu’il est possible aussi d’engager des réformes structurelles d’ampleur, en modifiant au fur et à mesure un système dont nous pouvons mesurer à chaque instant l’extrême complexité.

Soutien au Gouvernement, opposition au texte tel qu’il est issu des travaux du Sénat : telle est la position du groupe socialiste.

Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurence Cohen

Le texte résultant de cette nouvelle lecture relève de la même logique que celui qui était issu de la première.

Pour le groupe CRC, le budget proposé par le Gouvernement était déjà mauvais ; cela s’aggrave encore avec les amendements adoptés par la majorité de droite au Sénat.

Les hôpitaux publics, déjà asphyxiés, vont l’être davantage, l’ONDAM atteignant son plus bas niveau historique. De notre point de vue, les économies programmées ne peuvent pas aboutir à une meilleure qualité de soin, à plus de prévention, à une formation des personnels qui soit à la hauteur des enjeux.

J’ai parlé d’asphyxie des hôpitaux, mais que dire de la situation des centres de santé, quasi absents de nos débats ? Les élus ont été nombreux, notamment les commissaires aux affaires sociales membres du groupe CRC, à voter l’appel pour un pacte d’avenir des centres de santé, lancé par la Fédération nationale des centres de santé, l’Union syndicale des médecins de centres de santé et le Syndicat national des chirurgiens-dentistes de centres de santé. Vous allez voir, mes chers collègues, que cette question n’est pas éloignée de notre débat.

Face aux déserts médicaux qui se développent – pas seulement en zone rurale, d’ailleurs, les zones urbanisées sont également touchées –, face aux inégalités sociales devant la santé qui se creusent, les centres de santé ont démontré leur efficacité : accessibilité géographique, accessibilité sociale avec la généralisation du tiers payant et respect des tarifs conventionnels de la sécurité sociale.

Or, au moment de l’examen du présent projet de loi de financement de la sécurité sociale, les négociations entre la CNAM et les représentants des centres de santé sont bloquées, les financements des missions obligatoires des centres de santé sont repoussés.

J’y vois là un paradoxe, une contradiction : d’un côté, la ministre vante les bienfaits de la chirurgie ambulatoire – ceci, d’ailleurs, alors qu’elle propose 370 millions d’euros d’économies pour la branche maladie – ; de l’autre, les politiques « austéritaires », tant dans le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 que dans la réduction des moyens accordés aux collectivités territoriales, vont avoir des conséquences sur les centres de santé. Cela les mettra encore davantage en danger, et remettra gravement en cause des services publics majeurs en matière de santé ambulatoire. Voilà pour la contradiction.

En 2011, la gauche au Sénat avait su se rassembler autour de propositions communes permettant de développer une politique de santé qui repose sur la satisfaction des besoins humains. Le groupe CRC n’a pas modifié ses choix politiques. Nous défendons une conception qui ne sabre ni notre système de protection sociale ni notre système de santé.

Malheureusement, tous nos amendements tendant à dégager de nouveaux financements ont été rejetés. Nous avons pourtant formulé des propositions ambitieuses, des propositions d’avenir, en la matière : mise à contribution des revenus financiers, instauration d’une modulation des cotisations patronales en fonction de la politique de l’emploi menée par l’entreprise, lutte contre la fraude aux cotisations sociales employeurs.

Le refus que vous avez opposé à ces propositions alternatives est très révélateur : vous demandez toujours aux mêmes. J’en veux pour preuve un exemple tiré de nos débats de cet après-midi.

Lorsque nous avons proposé de taxer les groupes pharmaceutiques à 20 %, allant en cela un peu plus loin que le taux de 10 % suggéré par le Gouvernement, on nous a en effet opposé un risque d’inconstitutionnalité et la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur le caractère confiscatoire de l’impôt.

Je rappelle néanmoins que, selon un rapport d’information sur l’industrie du médicament, la taxation du médicament en 2006 était de 3, 4 %, loin du taux de 70 % dont le Conseil constitutionnel a déclaré qu’il était confiscatoire. Il était donc possible, madame la secrétaire d’État, de porter ce taux à 20 %. Cette décision relevait bien d’un choix politique ; il aurait pu être fait ici, au Sénat.

La suppression de la modulation des prestations familiales, quant à elle, est une victoire certaine pour toutes celles et tous ceux qui, comme nous, défendent l’universalité non seulement des allocations familiales, mais encore du système de protection sociale. Elle n’apporte cependant qu’une maigre consolation, face à un projet de loi de financement de la sécurité sociale encore aggravé par les amendements adoptés aujourd’hui par la Haute Assemblée.

Ce qui résulte de tout cela est extrêmement grave ; je pense bien sûr aux efforts qui vont peser sur les assurés sociaux, sans parler des conséquences sur la qualité des soins, les conditions de travail des personnels concernés, les établissements publics de santé, notamment les hôpitaux.

Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, le groupe communiste républicain et citoyen votera contre le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Sourires sur les travées de l’UMP.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean Desessard

Aujourd’hui, mes chers collègues, nous n’avons fait que revivre en accéléré nos débats de première lecture !

Lors de la discussion générale, j’ai annoncé que le groupe écologiste voulait s’abstenir sur ce texte. Il considérait alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale contenait quelques avancées, même si sa philosophie générale ne lui convenait pas : à notre sens, la baisse des recettes se traduira inévitablement – tout le monde, je le sais, ne partage pas cet avis – par une baisse des prestations sociales.

Ce matin, donc, nous nous orientions vers l’abstention. Depuis lors, l’amendement tendant à porter l’âge légal de départ à la retraite à soixante-quatre ans et l’âge du taux plein à soixante-neuf ans a été adopté. Il faut être en bonne santé, avec vous ! Ce genre de disposition explique d’ailleurs pourquoi on rentre ensuite dans des logiques telles que le compte pénibilité, compte lui-même dénoncé comme étant difficile à mettre en place.

Il serait tout de même plus simple d’abaisser l’âge de départ à la retraite, et d’en faire ainsi bénéficier tout le monde, quitte à ce que certains actifs y renoncent et continuent à travailler. Il faut leur laisser ce droit, après tout !

Il n’est pas dans la philosophie des écologistes de considérer qu’il faut travailler plus longtemps. Il n’est pas certain, d’ailleurs, que cela soit possible : le problème du chômage, en particulier des seniors, n’est pas résolu. Si les gens doivent travailler plus longtemps, les entreprises, selon vous, embaucheront plus facilement les seniors. Rien n’est moins vrai, mes chers collègues ! En réalité, on ne travaillera pas davantage : les anciens étant obligés de travailler plus, les jeunes ne trouveront pas de boulot, pas plus d’ailleurs que les chômeurs seniors. Cette disposition, donc, ne résout en rien le problème du chômage.

Dès lors, les économies ne peuvent être réalisées que de deux façons.

Le salarié peut d’abord opter pour une rupture conventionnelle, s’estimant trop fatigué pour continuer à travailler. J’ai évolué dans le secteur de l’animation socioculturelle. De nombreux collègues de cette époque me confient ne plus pouvoir, à soixante ans, animer des centres de jeunes et d’adolescents. Ce sont autant de ruptures conventionnelles qui viennent aggraver le déficit de l’assurance chômage.

Il peut aussi arriver que le salarié, puisqu’il doit travailler plus longtemps, n’ait pas tous ses trimestres. Une fois qu’il fait valoir ses droits, il subit alors une baisse du niveau de ses prestations.

Quoi que vous en disiez, chers collègues de la majorité, l’économie réalisée par cette disposition s’opère soit par un report du déficit sur l’assurance chômage, soit par une baisse des prestations.

La philosophie des écologistes en la matière repose sur un partage du travail à l’échelle d’une vie. Dans cette optique, le report de l’âge de départ à la retraite à soixante-quatre ans est une très mauvaise solution. Nous avions d’ailleurs eu ce débat lors de l’examen du projet de loi réformant le système de retraites.

Cet amendement, à lui tout seul, est donc lourd de conséquences ; alors que ce matin nous penchions pour l’abstention, il nous oblige ce soir à nous prononcer contre le présent projet de loi de financement de la sécurité sociale, tel que modifié par la majorité sénatoriale.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Canevet

Le groupe UDI-UC tient à saluer l’excellent travail de la commission des affaires sociales du Sénat sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 pour infléchir les propositions du Gouvernement.

À nos yeux, en effet, ces propositions ne vont pas assez loin dans le sens d’une nécessaire réduction des déficits de l’assurance maladie - un impératif, si nous ne voulons pas que les générations futures aient à payer nos dépenses d’aujourd'hui -, et dans le sens d’une certaine justice sociale.

À cet égard, aux mesures prises par le Gouvernement sur les allocations familiales, nous aurions préféré une fiscalisation de l’ensemble des revenus. De même, nous aurions souhaité une action plus marquée contre les abus, dont nous voyons bien en discutant avec nos concitoyens qu’ils déconsidèrent l’ensemble de notre système de protection sociale ; il faut y remédier. Nous approuvons évidemment les mesures proposées par M. le rapporteur général en ce sens.

J’ai entendu les arguments que notre collègue Jean Desessard avance pour expliquer le changement de pied du groupe écologiste, qui souhaitait initialement s’abstenir sur ce texte, mais qui finalement votera contre. Pour notre part, nous considérons qu’il faut faire preuve d’esprit de responsabilité sur les retraites ; ayons le courage d’anticiper les difficultés financières !

L’allongement de la durée de cotisations n’a pas pour objet de régler le problème du chômage. Sur ce point, la solution passe d’abord par le retour de la confiance. Les entrepreneurs de notre pays doivent se sentir soutenus, ce qui n’est pas le cas aujourd'hui, d’où leur timidité à investir et à aller de l’avant. Il faut leur adresser des signes et les accompagner. Il est également nécessaire d’accentuer la baisse des charges sociales, en la compensant par une augmentation ad hoc de la TVA ; c’est l’une des conditions du nécessaire retour à l’équilibre de nos comptes sociaux.

Vous l’aurez compris, le groupe UDI-UC soutient les propositions de M. le rapporteur général de la commission des affaires sociales. Par conséquent, ses membres voteront le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Personne ne demande plus la parole ?...

Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015, modifié.

En application de l'article 59 du règlement, le scrutin public ordinaire est de droit.

Il va y être procédé dans les conditions fixées par l'article 56 du règlement.

Le scrutin est ouvert.

Le scrutin a lieu.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Personne ne demande plus à voter ?…

Le scrutin est clos.

J'invite Mmes et MM. les secrétaires à procéder au dépouillement du scrutin.

Il est procédé au dépouillement du scrutin.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Voici le résultat du scrutin n° 42 :

Le Sénat a adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Claude Bérit-Débat

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au vendredi 28 novembre 2014, à neuf heures trente, à quatorze heures trente et le soir :

Suite du projet de loi de finances pour 2015, adopté par l’Assemblée nationale (107, 2014-2015) ;

Examen des missions :

- Travail et emploi (et articles 62 et 63).

Compte spécial : financement national du développement et de la modernisation de l’apprentissage.

M. François Patriat, rapporteur spécial (rapport n° 108, tome 3, annexe 32) ;

M. Michel Forissier, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales (avis n° 111, tome 8).

- Conseil et contrôle de l’État.

M. Albéric de Montgolfier, rapporteur spécial (rapport n° 108, tome 3, annexe 6) ;

M. Michel Delebarre, rapporteur pour avis de la commission des lois (avis n° 114, tome 5).

- Immigration, asile et intégration.

M. Roger Karoutchi, rapporteur spécial (rapport n° 108, tome 3, annexe 17) ;

Mme Esther Benbassa, rapporteure pour avis de la commission des lois (avis n° 114, tome 2) ;

M. François Noël Buffet, rapporteur pour avis de la commission des lois (avis n° 114, tome 3).

- Outre-mer (+ articles 57 et 57 bis)

Mme Teura Iriti et M. Georges Patient, rapporteurs spéciaux (rapport n° 108, tome 3, annexe 20) ;

M. Serge Larcher, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques (avis n° 109, tome 5) ;

M. Didier Robert, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales (avis n° t/20142015-111">111, tome 4) ;

M. Thani Mohamed Soilihi, rapporteur pour avis de la commission des lois (avis n° t/20142015-114">114, tome 4).

- Sécurités (+ article 59 septies).

Compte spécial : contrôle de la circulation et du stationnement routiers.

MM. Philippe Dominati, Vincent Delahaye et Jean Pierre Vogel, rapporteurs spéciaux (rapport n° 108, tome 3, annexe 29) ;

MM. Michel Boutant et Alain Gournac, rapporteurs pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées (avis n° 110, tome 11) ;

M. Jean Patrick Courtois, rapporteur pour avis de la commission des lois (avis n° 114, tome 15) ;

Mme Catherine Troendlé, rapporteur pour avis de la commission des lois (avis n° 114, tome 16).

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

La séance est levée à dix-neuf heures vingt-cinq.