Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, ce que j’ai à dire ne sera pas agréable à entendre pour tout le monde, mais il est possible de le dire très calmement.
On peut faire de fausses colères, comme on peut s’acharner dans de faux débats. Celui qui s’est engagé à l’occasion de la modulation des allocations familiales est exemplaire. Il l’est par son invraisemblance, avec l’allégation obstinée qu’il serait porté atteinte au principe d’universalité !
Qu’est-ce que l’universalité ? Si j’en crois le Grand Larousse, « universel se dit de ce qui s’étend à tous les objets et à toutes les personnes, qui embrasse la totalité des êtres et des choses. »
Toutes les familles bénéficient-elles des allocations familiales ? Non ! Et à supposer même que l’on s’en tienne aux bénéficiaires actuels, c’est-à-dire à ceux qui ont deux enfants et plus, la mise sous conditions de ressources les privera-t-elle d’allocations ? Non plus ! Si les mots doivent garder un sens, et les discours leur crédibilité, il est temps de ne plus affirmer ainsi des choses qui ne sont pas.
Ce faux débat est exemplaire également de l’inconvenance de celles et ceux qui ont voté, il n’y a pas si longtemps – vous ne l’avez pas oublié, mes chers collègues ! – la réduction des ressources de la branche famille…