Monsieur le président, messieurs les secrétaires d’État, mes chers collègues, ce débat annuel sur la contribution française au financement de l’Union européenne, organisé en clôture de la première partie du projet de loi de finances, est un temps fort, une occasion pour les parlementaires nationaux d’exprimer leurs positions sur les grandes orientations politiques conduites par les autorités de l’Union.
C’est un moment tout particulier pour les sénateurs centristes, qui ont tous l’Europe en partage, cette Europe qui est au cœur même de leur engagement politique. C’est toujours pour nous l’occasion de rappeler la vigueur de notre sentiment européen, cinquante-sept ans après la signature des traités de Rome.
Malheureusement, ce débat est d’une teinte bien particulière cette année. Je ne saurai m’en tenir au seul commentaire des fluctuations du montant du prélèvement sur recettes. Les enjeux sont différents et vont bien au-delà, même si ce prélèvement est important du point de vue budgétaire. Jamais l’urgence n’a été aussi forte pour défendre l’Europe dans les cœurs et dans les esprits de nos concitoyens.
En effet, les élections européennes du 25 mai dernier ont fait la démonstration qu’il n’y avait plus de consensus européen dans l’opinion publique. L’Europe n’apparaît plus à nos concitoyens comme un horizon évident ni comme la meilleure chance pour notre pays de sortir de la crise. On peut reprendre d’ailleurs sur ce point ce que disait hier, à Strasbourg, le pape François : « D’un peu partout, on a une impression générale de fatigue, de vieillissement, d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante. »
Cette situation est particulièrement préoccupante. L’Europe souffre d’une crise du consentement. Et c’est le sens de notre vote ce matin. Pourtant, nous n’avons jamais eu autant besoin d’elle.