Intervention de Aymeri de Montesquiou

Réunion du 26 novembre 2014 à 9h30
Loi de finances pour 2015 — Article 30 et participation de la france au budget de l'union européenne

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Monsieur le président, messieurs les secrétaires d'État, mes chers collègues, l’Europe peut-elle fonctionner avec un budget qui ne pèse que 1 % du PIB européen ? L’Europe peut-elle fonctionner avec une progression inquiétante des impayés et des restes à liquider ?

Les États membres refusent d’approvisionner la Commission à hauteur des promesses qu’ils font. Ce n’est pas acceptable. On n’a pas entendu le secrétaire d'État chargé des affaires européennes protester à ce sujet.

M. Juncker promet 300 milliards d’euros d’investissements. Cependant, on n’en trouve aucune trace dans le budget européen pour 2015 ! Avez-vous interrogé la Commission sur ce point ou voulez-vous faire espérer aux Français que notre pays bénéficiera de cette ressource, pour l’instant uniquement virtuelle et ressemblant beaucoup trop à une manœuvre de communication ?

Quelle est votre vision de l’Europe, monsieur le secrétaire d'État ? On ne vous entend guère, même en tendant l’oreille.

Ayez conscience du regard des autres : il ne suffit pas que le Président de la République ou le Premier ministre affirment que nous sommes un grand pays. Ce sont les autres pays qui doivent en être convaincus et l’affirmer. Hélas, ils nous regardent aujourd’hui comme « l’homme malade de l’Europe ».

Retrouvons la considération de nos partenaires d’abord en honorant notre signature ! Monsieur le secrétaire d’État, faisons preuve de courage, et non d’artifices sémantiques ! Vous demandez des délais supplémentaires pour réduire notre déficit budgétaire à 3 %. Mais cet objectif, sur lequel nous nous sommes pourtant engagés, s’éloigne chaque fois que vous prétendez vouloir vous en rapprocher, notre gouvernement n’ayant pas le courage de décider des réformes certes impopulaires, mais devenues vitales. Votre majorité préfère se référer à des dogmes d’une autre époque.

Notre pays inspire si peu confiance que notre commissaire, Pierre Moscovici, a été flanqué de deux surveillants pour le contraindre à nous faire respecter nos engagements !

Redevenons une force de proposition écoutée ! Appliquons-nous la discipline budgétaire respectée par nos partenaires, qui constatent notre impéritie et notre suffisance qu’aucune performance économique ou budgétaire ne peut justifier !

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