Intervention de Aymeri de Montesquiou

Réunion du 26 novembre 2014 à 9h30
Loi de finances pour 2015 — Article 30 et participation de la france au budget de l'union européenne

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Je le cite : « Longtemps, la France a eu cette faculté de s’élever au-dessus des contingences. […] Si l’Europe va mal en ce moment, c’est sans doute en partie parce que justement la France ne tient plus tout à fait le rôle qu’elle devrait et pourrait jouer dans le jeu européen ».

Aujourd’hui, Tony Blair souligne que la raison d’être de l’Europe est, non plus la paix, mais la puissance. Une Union européenne, puissance du XXIe siècle, à l’égal des États-Unis ou de la Chine, ne pourra s’exprimer que par l’intégration économique, monétaire et fiscale de sa zone monétaire, c’est-à-dire de la zone euro. Elle constituerait ainsi une fédération d’États dotée d’une gouvernance propre, notamment d’un Trésor européen, comme le propose un précurseur, un acteur, un visionnaire européen de ces quarante dernières années, le président Giscard d’Estaing, dans son livre référence Europa, la dernière chance de l’Europe.

« Parler du budget de l’Union européenne, c’est parler de notre projet pour l’Europe », avez-vous affirmé, monsieur le secrétaire d’État chargé des affaires européennes. Sur ce point, nous sommes d’accord. Alors, mettons fin aux tractations nationales médiocres pour obtenir des rabais de contributions ou des délais supplémentaires ! Surpassons les considérations techniques par une véritable ambition politique !

Il vous appartient de faire entendre la voix de la France en gardant à l’esprit qu’une Union européenne renforcée se fera, non au détriment de ses membres, mais à leur avantage.

Et si ce débat était l’un des derniers, tels que nous les connaissons, sous la forme d’un prélèvement européen sur les budgets nationaux ?

Et si cette contribution importante du budget français, de l’ordre de 21 milliards d’euros pour 2015, était transformée en un impôt européen directement perçu par l’Union ? Cette proposition de l’UDI pouvait apparaître extravagante hier ; aujourd’hui, elle devient un choix politique responsable.

Et si le groupe de haut niveau sur les ressources propres présidé par Mario Monti osait des propositions pour une véritable fiscalité européenne ?

Et si le rapport de Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein sur les réformes en France et en Allemagne provoquait enfin les réformes structurelles dont notre pays a désespérément besoin ?

Et si l’on décidait un nouveau « New Deal » franco-allemand amorçant une nouvelle ère de l’intégration européenne ?

Je n’aurai pas la discourtoisie, monsieur le secrétaire d’État, de vous dire « étonnez-nous enfin ! », mais je vous invite à vous engager avec lucidité, courage et, pourquoi pas, panache !

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