Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, je centrerai mon propos sur les crédits du programme 185, « Diplomatie culturelle et d’influence », et sur ceux du programme 151, « Français à l’étranger et affaires consulaires ».
Le périmètre du programme « Diplomatie culturelle et d’influence » s’est enrichi de l’arrivée d’un nouvel opérateur, le groupement d’intérêt économique Atout France. C’est l’agence de développement touristique de la France. Elle est née en 2009 du rapprochement de la Maison de la France et de l’agence d’ingénierie touristique ODIT France. L’intégration dans la mission de sa subvention de 30, 4 millions d'euros symbolise la compétence du ministère des affaires étrangères en matière touristique. Le ministère prospère, et nous nous en réjouissons !
En revanche, on peut relever que les crédits du commerce extérieur, notamment ceux d’UBIFRANCE et ceux de l’Agence française pour les investissements internationaux, l’AFII, deux entités appelées à fusionner, figurent pour l’heure au sein de la mission « Économie ». Le système se révèle donc un peu boiteux : c’est le ministère des affaires étrangères qui pilote l’action pour les entreprises à l’extérieur, mais les crédits restent à Bercy !
Cette subvention de 30, 4 millions d’euros explique l’augmentation « optique » – ne vous réjouissez pas trop vite, mes chers collègues ! – de 2, 8 % des crédits du programme « Diplomatie culturelle et d’influence », qui devraient atteindre 745, 5 millions d’euros. En réalité, les crédits diminuent même de 0, 6 % par rapport à l’année dernière. Malheureusement, la diplomatie culturelle reste toujours aussi mal traitée. Je note d’ailleurs que le programme 185 aura perdu 264 équivalents temps plein travaillé depuis 2011 ; c’est beaucoup. Toute l’action culturelle à l’étranger, en particulier dans les centres culturels ou les instituts français, en souffre fortement. On parle toujours de soft power, mais la réalité est celle que je viens de décrire.
Les choix budgétaires du Gouvernement sont d’ailleurs assez clairs sur ce programme. Les crédits d’intervention dits « d’influence », comme les bourses de mobilité d’étudiants étrangers en France, restent au niveau de l’année dernière. Les opérateurs subissent uniformément un coup de rabot de 2 % sur le montant nominal de leur subvention. Toutefois, comme vient de le souligner Éric Doligé, il y a déjà eu une mise en réserve des crédits, à moins que l’on n’appelle cela un « gel », de 7 % à 8 %, ce qui porte à 10 % le montant total de cette épargne. Il me semble tout à fait curieux que le Parlement discute de projets de loi de finances en sachant déjà que les crédits en seront modifiés, plus souvent pour être coupés que pour être augmentés… Cela laisse un goût d’inachevé !
Je regrette en particulier que l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, chargée de chapeauter les plus de 450 établissements de notre réseau scolaire dans le monde ne soit pas épargnée par la diminution des crédits, alors que la mission d’enseignement dont elle est chargée aurait pu la protéger… M. Doligé et moi-même présenterons au nom de la commission un amendement à cet égard.