… et, plus particulièrement, ce soir, les crédits de la mission « Anciens combattants, mémoire et lien avec la Nation ».
À mon tour, je félicite notre ancien collègue Todeschini pour son entrée au Gouvernement, en lui souhaitant plein succès dans ses nouvelles fonctions.
Au nom des membres du groupe UMP, je tiens à remercier solennellement les associations qui, sans relâche, œuvrent pour la reconnaissance et la préservation des droits de ceux qui se sont battus pour notre pays. Grâce à leur action inlassable, elles participent quotidiennement au renforcement de ce lien précieux entre les armées et la Nation.
Les associations et les anciens combattants sont à la fois les acteurs, les bâtisseurs et les gardiens de l’histoire et de la mémoire que nous voulons vivantes.
Aussi, je commencerai par attirer votre attention sur un point important de ce budget : la mémoire.
Aujourd’hui, notre société fait face à une perte de repères. Il lui est donc d’autant plus nécessaire de pouvoir se rassembler, pour mieux se retrouver. À ce titre, les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale ont été un véritable succès. Je souhaite que la Mission du centenaire poursuive avec autant de dynamisme ce cycle mémoriel jusqu’en 2018, notamment avec les célébrations à venir des batailles de Verdun et du Chemin des Dames, dans l’Aisne, le département dont je suis l’élu, qui s’est fortement mobilisé pour ces célébrations. La venue du Président de la République le 10 juillet dernier au musée du Chemin des Dames en a été un symbole très fort.
De même, les commémorations du soixante-dixième anniversaire des débarquements de la Libération ont permis à notre pays, malgré la morosité et la crise, de rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté et de se retrouver autour des valeurs essentielles.
Les commémorations de cette année nous ont rappelé combien la France a été marquée par la guerre, au plus profond de son territoire.
Les lieux de mémoires incarnent notre histoire au quotidien. Ils polarisent un tourisme mémoriel à fort potentiel économique, comme en témoigne l’augmentation de la fréquentation touristique en Normandie au mois de juin, à Toulon en août dernier, ainsi que dans ma région de Picardie.
Tant le courage des poilus dans l’horreur des tranchées que la détermination de ceux qui ont débarqué en Normandie un matin de juin 1944 doivent nous rappeler ce que fut le prix de la guerre, le coût humain pour toute une génération et, in fine, celui de la paix dont nous jouissons aujourd’hui.
Ainsi, en marge de ces grandes célébrations, ne devrions-nous pas repenser l’organisation de toutes ces commémorations au long de l’année, célébrations qui, malheureusement, réunissent un public de plus en plus clairsemé ? Notre calendrier mémoriel doit faire l’objet d’une attention particulière, notamment face à la disparition des témoins directs de ces guerres. Les dates qui le ponctuent sont autant de moments de mémoire et de transmission de valeurs républicaines entre les générations.
Ces instants sont des occasions primordiales pour consacrer le lien entre l’armée et la Nation et développer l’esprit de défense chez les jeunes.
Pour autant, monsieur le secrétaire d’État, vos services ne peuvent assurer cette mission à eux seuls. Il importe que le ministère de l’éducation nationale y prenne lui aussi sa part.
Je me félicite de la numérisation de la politique mémorielle, qui permet à chacun d’accéder à des archives et des témoignages extraordinaires. Je salue par ailleurs la réalisation de nombreux web-documentaires.
À mon sens, nos écoliers, collégiens et lycéens devraient être encore davantage associés physiquement aux commémorations dans leur commune. Je me dois cependant de préciser que cette année une sensibilisation plus forte des écoliers a été assurée par l’éducation nationale. Dans ma ville de Laon, je n’avais jamais vu autant d’enfants à la cérémonie du 11-novembre : leur présence faisait particulièrement chaud au cœur.
Certes, notre calendrier mémoriel a connu, au cours des dernières années, une certaine inflation. Le 8-mai et le 11-novembre sont fériés, mais force est de constater que ces jours évoquent plus souvent chez nos concitoyens la perspective d’un week-end prolongé qu’un rendez-vous destiné à honorer ceux qui se sont sacrifiés pour la France.