Je tiens à évoquer la vie étudiante, car c’est une dimension dont l’importance est souvent insuffisamment reconnue.
Mes chers collègues, tout ce dont nous débattons n’a de sens qu’au regard d’un objectif : faire réussir les jeunes. En effet, un système universitaire peut fonctionner, parfois même dans l’excellence, mais ne pas permettre au plus grand nombre d’aller le plus loin possible et d’acquérir un bagage utile non seulement dans le monde du travail, mais aussi dans la vie en général, tant il est vrai que ce n’est pas uniquement pour exercer un métier que l’on poursuit des études supérieures.
Or, nous le savons, une des raisons essentielles de l’échec, qui frappe en particulier les catégories sociales les plus démunies, réside dans les conditions de vie des étudiants. Ceux-ci doivent souvent travailler, quand ils le peuvent, pendant leurs études, ceux qui n’ont pas de logement adapté sont obligés de réaliser leurs travaux dans des conditions précaires, etc.
Dans de telles situations, il n’y a pas du tout d’égalité des chances, encore moins quels que soient les mérites des uns et des autres. En effet, un jeune peut être très méritant, vouloir vraiment y arriver et consacrer à cet objectif tout le temps qu’il peut : si ses conditions de vie sont déplorables, il a moins de chances que les autres !
J’ai entendu la droite s’insurger, une nouvelle fois, parce que l’on va éventuellement supprimer – car on verra ce qui sera décidé l’année prochaine, et dans quelles conditions – les bourses au mérite. Chers collègues, vous refusez de voir que, dans le même temps, 400 millions d’euros sont alloués à la vie étudiante ! Vous ne voulez pas voir non plus les 150 millions d’euros qu’il a fallu trouver en gestion, à la fin de l’année 2012, pour couvrir le versement du dixième mois de bourse, que le précédent gouvernement n’avait pas financé !