Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le projet de budget du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour l’année 2015 s’inscrit dans une politique éducative globale qui conforte la priorité donnée à la jeunesse par le Gouvernement. C’est un choix volontariste courageux dans le contexte budgétaire particulièrement contraint que nous connaissons tous.
Le projet de budget qui nous est présenté aujourd’hui permet à notre système éducatif de remplir ses deux missions essentielles : la réduction des inégalités et la lutte pour notre compétitivité.
En examinant les deux programmes emblématiques de la mission « Enseignement supérieur et recherche », soit le programme 150, relatif aux formations supérieures et à la recherche universitaire, et le programme 231, relatif à la vie étudiante, deux grandes évidences s’imposent : la sanctuarisation des crédits alloués à l’enseignement supérieur et la poursuite de l’augmentation des aides aux étudiants. On ne peut que se féliciter de ces priorités, qui devraient faire ici l’unanimité.
Globalement, les crédits de l’enseignement supérieur et de la recherche augmenteront en 2015. C’est le troisième budget de l’État, cela a été rappelé, et il traduit l’effort engagé depuis 2012 pour rétablir les moyens de l’enseignement supérieur, mis à mal entre 2007 et 2012.
Ce projet de budget répond ainsi efficacement et dans la durée aux deux objectifs fixés par la loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche : élever le niveau de qualification de notre jeunesse tout en favorisant son orientation et son insertion professionnelle.
Par ailleurs, pour remédier au fait que c’est au cours des premières années d’études qu’échouent le plus grand nombre d’étudiants, les crédits dédiés aux trois premières années de licence sont augmentés.
Le projet de budget prévoit, comme c’était le cas dans les deux années précédentes, 1 000 créations de postes, conformément à l’engagement du Président de la République de créer 5 000 emplois en cinq ans dans l’enseignement supérieur. Ces 1 000 postes viendront conforter les dispositifs centrés sur la réussite étudiante et accompagner la vingtaine de projets de fusion d’universités et de communautés d’universités et d’établissements.
De plus, une simplification de la nomenclature des diplômes nationaux et de leurs intitulés a été entreprise avec la réforme du cadre national des formations. Cette amélioration de leur lisibilité facilite l’orientation des nouveaux bacheliers.
Il est nécessaire d’élever le niveau de qualification de l’ensemble de la société et de favoriser l’emploi des jeunes, pour lesquels le diplôme demeure le meilleur rempart contre le chômage. C’est également pour cela qu’il faut aider les étudiants les plus défavorisés tout au long de leur parcours. L’augmentation continue et progressive des crédits destinés aux aides directes, en particulier aux bourses, y contribue largement. Ainsi, 458 millions d’euros supplémentaires ont été réservés à cette action depuis deux ans, notre collègue David Assouline l’a souligné tout à l'heure avec force.
Il convient aussi de remarquer que la France est une destination de plus en plus attractive pour les doctorants étrangers. Nous devons nous en réjouir. Notre pays n’a jamais compté autant de chercheurs : c’est une chance pour l’avenir de nos capacités d’innovation comme pour notre compétitivité.
Enfin, je voudrais aborder un sujet qui me tient particulièrement à cœur : la mise en place et le développement des écoles supérieures du professorat et de l’éducation, les ESPE, qui ont été créées au sein des universités par la loi de refondation de l’école.