Le nouveau parcours de la formation des enseignants a été mis en œuvre à marche accélérée dès le mois de décembre 2012, malgré l’absence d’un cadre législatif et réglementaire définitif.
Comme nous l’avons indiqué dans le rapport résultant de la mission d’information présidée par notre collègue Colette Mélot, et dont j’étais le rapporteur, l’intégration des ESPE dans le tissu universitaire a été variable selon les académies. Des régimes très différents d’interaction ont prévalu d’une académie à l’autre, selon l’importance des IUFM – qui ont précédé les ESPE – et la force des universités.
Nous avons constaté que la réussite de la mise en place des ESPE dépendait de la qualité de la coopération entre les établissements et les autres composantes universitaires. Cela n’est pas toujours facile, compte tenu de la nature même du système d’enseignement supérieur français, qui privilégie historiquement les cloisonnements et les hiérarchies.
Sur le plan budgétaire, la DGESIP, la direction générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle, a confirmé le principe de la sanctuarisation des supports budgétaires des postes lors de la transformation des IUFM en ESPE, mais ce principe a été diversement respecté selon les établissements lors de la mise en œuvre du droit d’option des personnels.
Afin de surmonter ces difficultés et d’assurer un financement soutenable et pérenne des ESPE, l’établissement d’un contrat d’objectifs et de moyens entre la composante, l’université intégratrice, les établissements partenaires et le rectorat semble incontournable.
Après l’évaluation réalisée par notre mission, il apparaît que la mise en place des ESPE au sein des universités a été globalement réussie et a garanti la continuité du service public de la formation des enseignants. Avec le recul, il est clair à présent qu’il n’y avait pas d’autre solution pour faire vite et bien.
Enfin, et c’était un des buts recherchés, la remise sur pied d’une véritable formation pour les futurs enseignants a constitué un élément essentiel dans l’attractivité du métier. On enregistre ainsi une augmentation spectaculaire des inscriptions aux concours dans des matières qui menaçaient de ne plus pouvoir être enseignées, faute de professeurs.
En cette période de redressement des comptes publics où s’impose l’impératif de sérieux budgétaire, le projet de budget de la MIRES constitue un geste politique fort, grâce auquel notre système éducatif redeviendra un pilier de l’ascenseur social et un élément de notre compétitivité. §