Le groupe UMP votera les amendements identiques tendant à rétablir ces 136 millions d’euros, victimes d’un coup de rabot à l’Assemblée nationale.
Les uns et les autres, nous avons été contactés par les présidents d’université de nos départements. Dans mon cas, c’est Jean-Loup Salzmann, président de la conférence des présidents d’université et de l’université de Paris XIII-Villetaneuse, qui est venu m’expliquer les difficultés auxquelles ces établissements allaient être confrontés. C’est pourquoi nous allons rétablir ces crédits.
Néanmoins, ne nous faisons pas d’illusion ! Tous les gouvernements ont pratiqué les coups de rabot en seconde délibération, et nous en connaissons les conséquences. Le gouvernement actuel, ai-je envie de dire, n’a pas agi différemment des autres !
Pour autant, je ne souhaite pas prendre sa défense. Je voudrais même, monsieur le secrétaire d’État, rebondir sur certains de vos propos. En effet, à vous entendre, le Parlement, notamment la majorité sénatoriale, ne serait là que pour vous signer un chèque en blanc. Il ne manquerait plus qu’on nous demande de sortir pour que vous puissiez en remplir le montant et le libellé !
Vous nous expliquez que nous n’avons pas le droit de contester vos chiffres. C’est tout de même extraordinaire ! Oui, que ce soit pour le budget de la défense ou pour d’autres missions, nous pensons que les crédits ne sont pas sincères ! Certains nous apparaissent parfois sous-estimés, comme nous aurons l’occasion de le voir, cet après-midi, en examinant les budgets relatifs au logement, notamment à l’hébergement d’urgence.
Le Parlement est parfaitement dans son rôle quand il formule de telles remarques. Par conséquent, j’y insiste, même si, peut-être, le qualificatif vous dérange, certaines des dépenses proposées ne sont pas sincères !
Quant au vote des crédits des missions, chers collègues socialistes, le rapporteur général de la commission des finances a très bien rappelé comment, à l’automne 2011, alors que Mme Nicole Bricq s’exprimait au nom de la majorité sénatoriale de l’époque – la vôtre – face au gouvernement de l’époque – le nôtre –, vous avez agi exactement de la même manière ! Le contexte était identique, et vous avez refusé de voter les crédits de certaines missions.
Vous vous targuez d’avoir présenté un contre-budget… Néanmoins, ayez donc un peu de mémoire ! Il est très facile d’augmenter les recettes en multipliant les taxes et impôts, puis d’expliquer que l’on va redistribuer. Faire exactement le contraire est nettement moins aisé ! Or, on le sait, les réformes structurelles ne se décident pas uniquement dans le cadre du projet de loi de finances. Certaines comparaisons ont donc quelque chose d’assez facile.
Je vous propose, mes chers collègues, de fermer cette parenthèse et de clore ce petit jeu de ping-pong auquel nous nous adonnons depuis le début de l’examen du budget. Nous sommes aujourd'hui dans l’opposition au Gouvernement et nous disposons d’une majorité au Sénat. Le Gouvernement doit donc souffrir que nous contestions les chiffres qu’il nous présente. C’est bien le rôle et la responsabilité du Parlement !